lundi 12 décembre 2011

"l'espérance du cardinal" Réfutation 2 - Partie II


Furent elle exempte de travers guerriers parce que les soldats étaient chrétiens ? Bien sûr NON, Hélas ! La guerre, même juste est un fléau, un recours ultime[1]. Fallait-il alors pour en éviter les malheurs, se livrer sans combat à une religion tardive, agressive, expansive et brutale parce que créée par un homme ?  Méfiez vous des religions que Dieu n’a pas inspirées ; n’étant pas divines, elles sont souvent inhumaines de surcroît.
Les croisades obéirent à de vénérables motifs religieux (poursuivre le pèlerinage aux Lieux Saints) et stratégiques (faire irruption au cœur de l’Islam pour paralyser son expansion). Le résultat dura un siècle. Il méritait d’être tenté, il ne mérite pas nos sarcasmes et notre mépris. Des chrétiens sincères et qui souffrirent, s’engagèrent pour une cause bénie et encouragée par l’Église ; il est indigne neuf siècles après de cracher sur eux.
 « Si supporter les injures qui n’atteignent que nous est un acte vertueux, supporter celles qui atteignent Dieu est le comble de l’impiété. » St Thomas d’Aquin

« Nul, s’il n’est très bon clerc, ne doit disputer avec les mécréants. Un laïc, quand il ouït médire de la loi chrétienne, ne doit pas défendre la loi chrétienne sinon de l’épée, de laquelle il doit donner parmi le ventre dedans, tant qu’elle y peut entrer. » Saint Louis

La Méditerranée avant le déferlement armé de l’Islam : carte n°1
De 632 (mort de Mahomet) à 750 après la conquête de l’Espagne ; l’élan islamique ne sera stoppé qu’en 1683 à Vienne dont le siège par les TURCS (14 juillet- 12 septembre 1683) se termina par leur défaite. Le cœur de l’Europe était sauvé : carte n°2

-Les bons athées : Sous le titre « Les athées à la droite de Dieu » d’un Chapitre du livre (P. 256)  voici magnifiés les sans Dieu qui nient Dieu. Car, il ne faut pas feindre de l’ignorer, l’athéisme est la « Doctrine ou attitude fondée sur la négation d'un Dieu personnel et vivant ».[2]
Le Gendre : «Les athées qui font du bien, selon ses termes (…de Jean d’Ormesson), donnent de l’espoir, parfois mieux que les croyants, mais ils ne peuvent dire que la vie a un sens en elle-même, ils ne peuvent donner une espérance »Page 264.
« J’aime beaucoup la conviction de Jean d’Ormesson quand il déclare que les athées qui font le bien seront assis à la droite de Dieu en qui ils ne croient pas. Elle a le mérite d’éclairer où se trouvent les priorités : faire le bien et être ouvert à la possibilité d’un Dieu[3] vaut mieux qu’asséner sans charité sa foi et se comporter comme un malpropre. » Page 265.
En un mot, les bons athées sont préférables aux mauvais croyants. Formule exemplaire d’une équation TRUQUÉE.
Car si l’on veut comparer à tout prix je propose plutôt et avec plus de rigueur de juger les bons athées en rapport des bons chrétiens.[4]
Mais examinons d’abord les conséquences de l’athéisme puisque, dans le fond, un athée conséquent devra bien penser & agir selon un choix qui engage le sens de la vie…et de l’éternité (ce qui n’est pas RIEN).
« Si Dieu n’existe pas tout est permis » Dostoïevski (Les Frères Karamazov)
Dès lors qu’il n’y a pas Dieu, il n’y a pas les dix commandements, il n’y a pas de morale immuable s’imposant à tous également parce que venant du sacré, il n’y a pas de lois inviolables, il n’y a pas d’homme appelé au salut, il n’y a pas de vie future, il n’y a pas de jugement pour le bien et le mal. Il n’y a pas de signification à la vie.
Mais il y a un univers qui vient de l’inconnu et va vers l’énigme, dépourvu de sens ; il y a les hommes nés de la matière aveugle et amorale, chaînons dont les deux bouts plongent dans le néant ; leurs lois ne sont justes qu’en proportion de leur consentement subjectif, mobile éphémère et inconstant. Ils surgirent  de la poussière où Ils retourneront, qu’ils fussent bons ou méchants. Le bien et le mal ne sont qu’une alchimie matérielle provisoire, circonstancielle, en somme une pulsion animale instinctive dénuée de valeur rédemptrice. La pensée est une sécrétion du cerveau comme la bile du foie.  La souffrance est un accident cosmique insensé, intolérable et provisoire puisque l’évolution la retranchera du monde parvenu à son apogée. Tout ce qui survient est hasard,  l’homme est un hanneton qui pense, dans un flux social dont il est un atome conscient mais impuissant.
Et TOUT est permis faute de Juge, de Décalogue et finalement, de responsabilité.
Alors, les athées peuvent ils « faire le bien » ? Je ne le crois pas car le Bien n’est que par participation à l’oblation salutaire du Christ et une imitation de sa vie, faute de quoi, non rapportés à  Lui nos actes sont sans valeur. De surcroît le seul Bien est de faire la volonté de Dieu Père ; est-ce ce que veulent les athées ? On peut en douter en toute logique. Je crois donc qu’ils peuvent faire du Bien, toutefois sans faire le Bien ; du Bien en vertu de leur nature humaine bonne par Création, du Bien par accident en quelque sorte et toujours à l’encontre de leur athéisme. Le Bien qu’ils font appartient à l’Église non à leur dogme car « tout ce qui est Bien appartient au saint Esprit. » Quand l’homme n’est, comme l’athée le croit[5], qu’une parcelle d’univers de matière sans raison d’être ni finalité, on ne peut faire le bien que pour des motifs utilitaires, égoïstes ou/et sensuels. Le Bien accompli par devoir envers la dignité des hommes leur est, ontologiquement, étranger car l’homme ne tire sa dignité que de son origine divine, de sa fin en Dieu et de son rachat à prix fort par le sang de Dieu. Tout le bien qu’un athée peut accomplir ne peut donc  être le fruit de son athéisme mais – à son insu et malgré lui- de son âme immortelle qui porte toujours l’étincelle du Dieu caché mais vivant, le sceau de  « l’image et ressemblance »originelles. Les « bons » athées seraient encore meilleurs s’ils étaient moins athées. Je sais que ce langage est contraire à l’esprit des temps, libéral et latitudinaire. Mais « ce qui est, est » !

Alors y a-t-il de bons athées ? Peut être, comme il y a de bons petits diables et de bons serpents domestiqués ! Mais assurément il n’y a pas de bon athéisme. Si vous voulez sur l’Athéisme les dernières nouvelles, faites comme Léon Bloy, relisez Saint Paul[6] :
Saint Paul Romains 1 :19 car ce qui se peut connaître de Dieu, est manifeste parmi eux : Dieu le leur a manifesté.
20 En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l'intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables,
21 puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont
pas rendu grâces; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans
intelligence s'est enveloppé de ténèbres.

Un bon athée commet ainsi d’abord une faute « inexcusable »  de nature intellectuelle (la pire[7]) puisqu’il trahit sa raison qui lui montre Dieu dans les perfections de la nature. S’il ne voit pas le Vrai, comment peut-il faire le Bien ? S’il le fait c’est donc, d’une certaine manière, comme par inadvertance, puisque Le BIEN Souverain, source et fin de tous les biens intermédiaires lui est soustrait.
Comment occulter que l’athéisme appliqué et porté à son incandescence absolue a engendré quelques dizaines millions de victimes dans les pays marxistes[8]. Aucune religion au monde n’a persécuté ni anéanti hommes, nations, valeurs et espoirs comme l’a fait l’athéisme en acte.
Ne renouvelons jamais la confusion tragique et médiocre de l’homme et de la doctrine, l’homme peut avoir quelque qualité, en tant qu’homme, la lui attribuer en tant qu’athée est une  faute de raison impardonnable. Gentils athées pourquoi pas ? Bons athées n’y croyez pas, car l’erreur intellectuelle porte avec elle le vice de l’acte mauvais. N’oublions pas ce que Sartre, logiquement en disait : "Si Dieu n'existait pas ce serait une raison supplémentaire pour nous de le combattre".
Et ne croyons pas trop au témoignage médiatique de d’Ormesson, c’est « Un vrai ébéniste de la langue de bois ». (Thomas Morales écrivain).
L’athéisme c’est  « Construire à faux après avoir raisonné à vide » (Taine)
-L’Église, une gérontocratie : « -Êtes-vous en train de me dire que l’Église est une gérontocratie, Éminence ? Pourtant la sagesse est le privilège de l’âge.                          – C’est ce que l’on dit en effet, mais c’est plutôt l’expérience, le seul privilège de l’âge. »Page 11.
« Gérontocratie : Gouvernement par les vieillards. »[9]
De nos jours, le jeunisme est populaire, la gérontocratie est décriée, la vieillesse n’est plus associée à la sagesse, la réflexion, le calme retour sur soi, l’impassibilité devant les passions et les dangers, l’attention sereine aux tribulations de la vie, la fidélité à la mémoire. Le culte de l’éphémère et de la hâte, de la précipitation sont associés à la fougue de la jeunesse. Être vieux est une maladie au même titre qu’être vertueux, présomption d’impuissance, de froideur et d’insensibilité, de perte de sens du réel, de vestibule de la mort.
C’est dire que pour le cardinal la gérontocratie, mode de gouvernement le plus répandu, quelle qu’en soit la forme (démocratie, monarchie, empire, oligarchie, dictature, parti unique…) dans TOUTES les époques, est odieuse, son SEUL bénéfice étant « l’expérience »[10], une dédaigneuse et inutile qualité. L’inexpérience qui est bien la marque de la jeunesse n’est certes pas rédhibitoire, dans les affaires graves elle est tout de même une menace d’improvisation.
Manifestement on n’aime pas l’âge des gouvernants de l’Église dans le groupe du cardinal et on le fait savoir par le vilain mot  de gérontocratie – qui ressemble n’est ce pas ? à gériatrie, une maladie en somme.
Et pourtant ! Les grands philosophes athéniens qui nous sont donnés comme de grands sages – et ils le sont souvent, en partie- ont prôné la gérontocratie comme mode de gouvernement avisé :
« Choisissez parmi vous un conseil composé de vieillards sages et éclairés, entre les mains duquel vous remettrez la puissance législative & le soin de l’administration de l’état…toujours en présence et de l’avis des conseils des vieillards et du peuple assemblé » (Lettre de  PLATON aux Syracusains pour constituer leur gouvernement.)
Mais ce qui emporte, naturellement et surnaturellement, notre intelligence et notre confiance en ce type d’autorité, c’est le recours constant, en TOUTES circonstances et sous TOUTES les formes de la Sainte Écriture (Ancien et Nouveau Testament identiquement) à ce mode de pouvoir et de conduite pour l’histoire humaine. Une profusion pléthorique de textes, tous dans les mêmes termes, montrent le dessein de Dieu, Son adorable injonction, d’user des Anciens dans TOUS LES CONSEILS. Je ne puis citer tous les énoncés de cet ordre impérieux, ils sont innombrables, en voici quelques uns :
Exode :
3 :16 Va, rassemble les anciens d'Israël et dis-leur: Yahweh, le Dieu de vos pères, m'est apparu
17 :5 Yahweh dit à Moïse: "Passe devant le peuple et prends avec toi des anciens d'Israël… et va. 
Nombres :
11 : 16     Yahweh dit à Moïse: «Assemble-moi soixante-dix hommes des Anciens d'Israël, que tu connais pour être anciens du peuple et préposés sur lui; amène-les à la tente de réunion et qu'ils se tiennent  là avec toi. 
17  Je descendrai et je te parlerai là; je prendrai de l'esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et tu ne la porteras plus toi seul. 
Josué :
24 :1 Josué assembla toutes les tribus d'Israël à Sichem, et il convoqua les Anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses officiers.
Ruth :
4 :2 Alors Booz prit dix hommes parmi les Anciens de la ville, et il dit : "Asseyez-vous ici." Et ils s'assirent. 
1 Chroniques :
15 : 25 David, les Anciens d'Israël et les chefs de milliers se mirent en route pour faire monter l'arche de l'alliance de Yahweh depuis la Maison d'Obédédom, au milieu de la joie. 
Actes des Apôtres : 
11 : 29 Les disciples décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours 
pour les frères qui habitaient la Judée; 
30 ce qu'ils firent aussi en expédiant (les offrandes) aux Anciens par les 
mains de Barnabé et de Saul.
14 : 23 Après leur avoir établi des Anciens dans chaque église par imposition des 
mains, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui 
ils avaient cru. 
15 : l …et Barnabé et quelques autres des leurs 
monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les Anciens pour cette question. 
4 Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par la communauté, les apôtres et les 
Anciens
, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. 
6 Les apôtres et les Anciens s'assemblèrent pour examiner cette affaire
22 Alors il parut bon aux apôtres et aux Anciens, ainsi qu'à toute la 
communauté, de choisir quelques-uns d'entre eux
pour les envoyer à Antioche 
avec Paul et Barnabé; (on choisit) Jude, surnommé Barsabbas, et Silas, 
Hommes de premier rang parmi les frères, 
23 qui écrivirent par leurs entremise : 
" Les apôtres et les Anciens, frères, aux frères d'entre les Gentils qui sont à 
Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
21 : 17 Quand nous fûmes à Jérusalem, les frères nous reçurent avec plaisir. 
18 Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les Anciens s'y 
réunirent. 
22 :  5 comme le grand prêtre même m'en rend témoignage, ainsi que tout le collège 
des Anciens
. Ayant même reçu d'eux des lettres pour les frères, je m'en allais 
à Damas pour amener aussi enchaînés à Jérusalem ceux qui se trouvaient là, 
afin qu'ils fussent punis.
Saint Paul :
1 Timothée 4 : 14 Ne perds pas de vue le don spirituel qui est en toi, qui t'a été donné par action 
prophétique avec l'imposition des mains du collège des Anciens. 
Tite 1 : 5 Je t'ai laissé en Crète afin que tu achèves de tout organiser, 
et que, selon les instructions que je t'ai données, 
tu établisses des Anciens dans chaque ville. 
Saint Pierre :
1Pierre 5 : 5 De même, vous qui êtes plus jeunes, soyez soumis aux Anciens ; tous, les uns à l'égard des autres, revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles.
Les Actes des Apôtres citent 18 fois le recours aux Anciens comme mode d’autorité. Ils les désignent même en tant que collège, comme Saint Paul.
Doit-on supposer que les Anciens n’étaient point vieux mais que le terme désignait seulement des chefs ? Ce serait mal raisonner, tous les dictionnaires de la Bible en attestent :
 
Dictionnaire de la Bible Robert Laffont –Collection Bouquins.1500 pages.
Et le Dictionnaire Universel de Philologie sacrée en quatre tomes de  l’abbé Migne confirme ce sens  au terme « Presbyter », équivalent à « Ancien » dans le  Nouveau Testament :


Le dictionnaire de la Bible de Dom Calmet n’évoque pas l’âge mais la fonction de «  chefs de famille » ;  quand on connait les mœurs et les institutions de toute l’Antiquité[11] on ne peut ignorer qu’être chef de famille est une fonction sacrée, à vie, réservée au plus aîné en âge.
Il en ira de même quand Dieu suscitera pour gouverner Israël des Juges, véritables gouverneurs de la nation.

Dictionnaire Dom Calmet osb.

Ce que le Cardinal méconnait une nouvelle fois[12] c’est que dans l’Église ce ne sont pas les hommes qui gouvernent, c’est Dieu par leur canal ; dés lors qu’importe leur âge, leur rang, leur état physique (et d’ailleurs leur état moral également, car Dieu peut s’il le veut gouverner par des hommes indignes, cela s’est produit et l’Église est toujours vivante). Les hommes d’Église peuvent bien être vieux mais leur doctrine et leur prédication sont éternelles, affranchies du temps, libérées des imperfections corporelles – et morales-. N’est ce pas ce qui compte ?


« On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance en vous-même. Aussi jeune que l'espoir propre au sens. Aussi vieux que votre abattement. Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini. » — Douglas MacArthur, discours d'adieu aux étudiants de l’Académie militaire de West Point - 1962

Avec sa manière de rider toutes les institutions d’Église et de racornir tout ce qui est vénérable, je crains que le vieux cardinal ne projette sur autrui ses propres obsessions. Libre à lui, mais pour l’Église il devrait  prendre garde à respecter son caractère sacré. Car le sacré n’est pas une affaire d’âge. C’est si vrai que du 16 au 21 août 2011 à Madrid pour les JMJ des centaines de milliers de jeunes gens ont démenti par leur enthousiasme, leur recueillement, leurs prières et leurs chants que la gérontocratie était un obstacle à la foi et à l’espérance. A Madrid, de tous les continents, ces jeunes ne sont pas allés saluer un vieux, ils sont allés acclamer un Pape. C’est  ainsi qu’on donne une calotte aux grincheux.
JMJ Madrid août 2011 :
-Les vieux et le petit garçon : Pour illustrer la vieillesse des gens d’Église et ce qui  dans le  sacré « empêche les gens de percevoir la tendresse de Dieu », le cardinal raconte (pages 286 &289) une anecdote qui se veut démonstrative de ses propos. Son récit sera, hélas pour lui, démenti par le mien dont j’apporterai  la preuve.
Sur le «sacré qui empêche… » Je dirai plus loin qu’en penser. Le cardinal nous dépeint, lors d’une veillée de prières avec le Pape, un petit garçon échappé à ses parents s’ébattre entre le public et l’estrade du Pape. Aucun des prélats présents n’ayant bronché, les agents de sécurité « interceptèrent » l’enfant. Et le cardinal de regretter « que l’un d’entre nous n’ait pas osé un geste…pour prendre la main de l’enfant et le conduire vers le Pape ». « Pas un  de nous n’a fait ce geste, ni même, je crois, n’y a songé.[13]Moi non plus…Je m’en veux.» Leçon évidente : il y a un fossé entre notre Foi et notre pratique.
Est-ce nouveau ? Est-ce dû aux pesanteurs de l’Église ? Est-ce dû à l’Église ? Le sacré est-il l’obstacle de la Charité, de la chaleur humaine ?
Ou bien notre nature déchue, avec son respect humain, ses prudences excessives, ses faiblesses et timidités, ses paresses,  ne surgit-elle en maintes occasions pour refouler l’élan de l’amour, la spontanéité de la tendresse, le feu du zèle chrétien ?
Le cardinal cite son exemple, voici les miens : Lors de l’audience générale du mercredi 2 février 2011 accourt un petit garçon sur l’estrade du Pape, il déboule à grandes enjambées, se précipite sur le Pape manifestement heureux. L’a-t-on « intercepté », nullement, quel « geste osa » le Pape vers le petit garçon ? Les photos parlent d’elles mêmes ;  leçon : un vieux Pape accueille avec émotion un petit garçon effronté qui se jette dans ses bras. La gérontocratie et le sacré nous réservent souvent de belles images émouvantes.
 
La vidéo de 38 secondes est vraiment à voir, à elle seule elle renverse tout l’appareil  de rancœur qui caractérise une œuvre d’amertume :
http://www.wat.tv/video/enfant-se-jette-dans-bras-pape-3c5k3_2exyh_.html
Et comment ne pas ajouter à cette démonstration spontanée d’affection et de communion les images d’une visite aux enfants malades (qui ne sont pas la marque exclusive du Cardinalet d’O. Le Gendre) :
L’Église et la pauvreté :
 « Heureux, vous qui êtes pauvres »  St. Luc 6:20  
 «  Peut être avais-je besoin de vider mon sac, Éminence » Page 38
 Le cardinal : « Parfois la richesse de l’institution empêchait les petites gens de lui faire confiance – O. Le Gendre : « On ne peut pas prêcher l’Évangile dans la richesse.  » Page 187
 Le cardinal : « une institution riche peut elle être un obstacle à la recherche de Dieu ? Une institution riche dans ses atours et ses avoirs, riche dans sa position de domination, riche dans la condescendance de ses attitudes, riche dans l’exercice de son pouvoir sur les consciences, riche dans ses relations avec les politiques » Page 212-213
Le cardinal : « simplifier le train de vie, les ornements, les cérémonies, les journaux… » Page 217
«Le système est bien huilé, c’est certain, mais il s’inspire d’une logique féodale : plus on est soi disant haut placé, plus on est revêtu luxueusement et plus isolé on se retrouve. » Page 290
En un mot, la richesse (atours[14], ornements[15], avoirs, cérémonies[16], vêtements luxueux) et son cortège de gorgones malfaisantes (domination[17], pouvoir sur les consciences[18], connivence politique, logique féodale) pétrifient l’Église et entravent sa capacité de convaincante prédication.
On a vu dès le début  de mon exposé comment deux images antinomiques mises ensembles (table au Vatican et réfectoire d’enfants malades) orientaient d’emblée tendancieusement la tonalité du propos.
 Saint François sollicité :
Nous allons assister encore à un apologue fallacieux, de même nature et pour le même but, où vont intervenir deux Saints d’un ordre connu pour sa pauvreté, l’ordre franciscain. Le récit a pour but d’exalter saint François, le pauvre, et de déprécier Innocent III, le Pape (riche par définition !), le tout raconté par Saint Bonaventure, ministre général des franciscains et docteur de l’Église († juillet 1274) dans un livre.[19]
Le cardinal « -Vous connaissez la scène de la rencontre entre François et le pape Innocent III ? Le Gendre –J’en ai un vague souvenir… Le cardinal -Bonaventure la raconte en détail. Imaginez la cour pontificale de l’époque au Latran...La cour pontificale donc, trônes et dorures, puissance et richesse devant laquelle se présente ce petit homme…revêtu de ses hardes et accompagné de quelques compagnons aussi insignifiants que lui…Quelques jours avant, le pape avait refusé de recevoir cet original qui voulait lui présenter la règle qu’il avait rédigée…» Page 214.
A la lecture de ce récit mettant en scène, dialectiquement, le pauvre François et le pape scandaleusement riche et donc au cœur dur qui refuse l’entretien, je ne pus croire à un tel récit qu’aurait fait un Saint et rapporté un autre Saint parlant de la sorte du Pape. Un catholique sait d’instinct qu’un saint se reconnait à un critère infaillible : l’humilité dans l’obéissance et le respect à l’autorité instituée par Dieu[20]. L’opposition, le contraste révoltant entre St François et Innocent III, ni le poverello, ni St Bonaventure n’avaient pu nous les raconter ainsi, ni d’ailleurs les ressentir. Car la différence entre les saints et le cardinal c’est que les premiers ne voient pas le scandale où il n’est pas, et si par aventure il y avait, ils l’expliquent toujours avec indulgence et générosité, se mettant plutôt en cause eux même. Le saint ne bat pas sa coulpe sur la poitrine des autres.
Je cherchais donc le livre « Légende de Saint François d’Assise » par saint Bonaventure, difficile à obtenir car non réédité depuis 1859, afin de vérifier l’exactitude du récit, son contenu, sa tonalité.   Le danger quand on cite des sources c’est d’être démenti lors de la vérification : En effet, le livre enfin retrouvé, je découvris une narration d’une toute autre couleur.
D’abord sur le refus du Pape de voir St François voici comment St Bonaventure narre les faits : «Le vicaire de Jésus-Christ, qui habitait alors le palais de Latran, et se promenait en ce moment dans une salle appelée Speculum, livré tout entier à de profondes méditations, le prit pour un importun, et le repoussa avec dureté. François sortit humblement et sans murmurer; mais la nuit suivante Dieu envoya aussi au Pontife une vision…. »
Puis voici la rencontre et le dénouement :
«  Introduit pour la seconde fois devant le Souverain-Pontife, François lui exposa son projet et le supplia avec instance et humilité de vouloir bien approuver sa règle. Le vicaire de Jésus-Christ , qui était Innocent III, homme illustre par sa sagesse, voyant dans le serviteur de Dieu la pureté admirable d'une âme droite , une constance inébranlable et la ferveur d'une volonté toute sainte, fut épris d'amour pour lui et se sentit porté à répondre à ses désirs. » Finalement « le successeur de saint Pierre se tournant vers le pauvre du Seigneur : « O mon fils, lui dit-il, priez Jésus-Christ de nous manifester sa volonté par vous-même, afin que, l'ayant connue d'une manière plus certaine, nous puissions plus sûrement répondre à vos pieux désirs. »… « Le vicaire du Sauveur avait écouté avec l'attention la plus vive une parabole de St François et son explication. Il fut transporté d'admiration et ne douta plus que le Seigneur lui - même n'eût parlé par la bouche de François. Il jugea aussi, par l'inspiration divine, qu'une autre vision dont il avait été favorisé trouverait son accomplissement en cet homme. Il voyait en songe, comme il le rapporta lui-même, l'église de Latran près de tomber en ruines, quand un homme pauvre, sans apparence et méprisable, la soutenant de son dos, l'empêchait de s'écrouler. « Ce pauvre, dit-il, est vraiment celui qui soutiendra l'Eglise de Jésus- Christ par ses œuvres et sa doctrine. » Alors plein d'une sainte ferveur, le pape accorda au serviteur de Dieu toute sa demande, et il eut toujours pour lui dans la suite une tendresse spéciale. Non-seulement il satisfit à ses désirs, mais il lui promit de faire encore plus pour lui dans la suite. Il approuva sa règle, lui donna le commandement de prêcher la pénitence, et voulut que ses compagnons portassent de petites tonsures, afin de pouvoir répandre en toute liberté la divine parole. »  Chapitre 3 pages 47 à 51.
Dans tout cela, point de « trônes et dorures, puissance et richesse » qu’introduit en douce le cardinal dans le récit pour créer une fausse symétrie entre la Sainteté et le Pouvoir, le Bas et le Haut, le pauvre et le riche etc. Le voilà pris la main dans le sac d’un montage descriptif trompeur créé pour suggérer au lecteur de s’indigner d’un tableau si contrasté. RIEN de tout cela n’est dans la narration de Saint Bonaventure. Au contraire, le texte nous donne du  Pape Innocent III  une peinture avantageuse. [21]
Ce n’est pas la première fois que nous surprenons le Cardinal en travers de l’histoire vraie. « L’accumulation met fin à l’impression de hasard » Freud.
Cependant, ici, sa méthode est démasquée dans toute sa rouerie : on repeint l’histoire avec un pinceau personnel, donnant par petite coups successifs, discrets, impressionnistes, la vue d’un tableau corrigé. Le tableau final est proche du vrai mais il est menteur.
Méthode de faussaire !




Une abjection : le récit d’un lavement de pieds :
 Page 226
Ce récit, je l’avais déjà entendu à l’abbaye  bénédictine de Belloc près de Bayonne en 2010 lorsque O. Le Gendre était venu présenter son premier livre –et annoncer l’arrivée du second-. Comme je le relate dans ma Réfutation 1 je n’avais alors pu aller au terme de mon intervention et dire mon désaccord sur les imputations du premier tome, particulièrement cette cérémonie dont la solennité est manifestement étrangère à la sensibilité liturgique de M. Le Gendre et du cardinal.
A titre personnel, j’ajoute que cette relation est, de tous les passages relevés du livre, celle qui me comble le plus de tristesse et de répulsion. A mon sens, elle manifeste ou un abîme d’inintelligence d’un acte sacré de la Liturgie ou une révolte névrotique contre le renouvellement mémorial, hiératique et adorable d’un acte solennel du Sauveur. En le désacralisant pour n’en faire qu’une reprise d’un geste d’amour humain accompli par un simple humain sur d’autres hommes, le dépouillant de son caractère de représentation rituelle donc religieuse, sacerdotale, immensément majestueuse et divine, bien sûr on doit en retirer tout l’appareil allégorique, cérémonieux, imposant, en un mot ROYAL. Car c’est un Roi qui lavait ses Apôtres et quand nous participons, en acteurs, à cette sublime cérémonie, le prêtre est alors le Christ, Roi, Dieu et Souffrant et les douze présents dans le chœur sont les Apôtres.
Que la scène renouvelée du Christ ceint d’un linge lavant les pieds de ses Apôtres revête les broderies, les linges précieux, les componctions, l’emphase même d’une cérémonie ineffable et révérée ne devrait choquer aucun catholique qui sait la valeur d’un ACTE LITURGIQUE. Celui-ci doit emprunter et figurer par quelque représentation la splendeur de Dieu, sa magnificence, sa gloire ; Rilke disait « le beau est le premier degré du terrible », oui le beau qui « est la splendeur de l’être » ne peut être commun, banal et ordinaire. C’est toute la fonction de l’Art sacré de contribuer, dans la Liturgie, à enflammer l’ardeur de la Foi et de la Charité envers Dieu.[22]
« On ne doit approcher de la liturgie qu’à genoux et avec une formidable humilité, en reconnaissant qu’elle ne nous appartient pas. Elle appartient à Dieu. Elle est un don. Nous ne rendons pas un culte à Dieu en créant nos propres liturgies, mais en recevant la liturgie comme elle nous est donnée par l’Église ». Mgr Slattery évêque de Tulsa (Oklahoma) à l’hebdomadaire National Catholic Register et publiées en ligne le 28 octobre 2011.



"Il y a un dicton juif qui explique que ceux qui essayent de te changer attaquent toujours en essayant de rendre illégitime l'élément qui te donne le plus de force". David Hatchwel, vice-président de la communauté juive de Madrid.


Avec son étroite manière –maniaque- de ne concevoir que l’étroitesse, la petitesse, le ratatiné des actes d’un Église vide de divin, Le Gendre bien sûr interprète les instruments, ornements, vêtements  et tout  l’appareil de cérémonial avec un œil de clerc de  notaire qui évalue le coût et l’apparat du butin à solder. Récrimination et aigreur rampent sans cesse dans ce livre déprimant. Une belle et pure géométrie devient une ligne brisée inélégante et tortueuse car pour Le Gendre, le losange n’est qu’un carré tordu en biais.
La vérité c’est une ignorance du sens profond de la liturgie, de sa nature, de sa valeur, de sa raison d’être, de sa fonction et par-dessus tout de son Auteur. On veut faire comme Jésus a fait ? Mais alors dira-t-on  la messe autour d’une table, au cours d’un repas, avec treize personnes autour ? Rejetterons-nous les moyens que Dieu nous donne pour émouvoir le cœur des hommes afin de mieux l’adorer dans l’acte cultuel : les chants de la musique sacrée, les sculptures figuratives de l’amour et de la majesté de Dieu et de ses Saints, l’architecture adaptée aux cérémonies, les ors et les symboles vestimentaires qui solennisent les célébrants, les vases sacrés[23] enrichis pour contenir la divine Majesté et tous les artifices vénérables embellis pour élever l’âme et l’esprit de la communauté des chrétiens. Méconnaitre la nécessité du Beau pour parvenir au Vrai et à l’Un c’est négliger la voie de la prière et de la contemplation et c’est déshumaniser le rite. Sous des airs d’amour de l’homme on veut le priver de ce qui excite son exaltation vers l’absolu divin. Qui aime l’homme ne le mutile pas de son affect. Les anges n’ont pas besoin des riches artefacts pour adorer Dieu qu’ils possèdent par vision fulgurante immédiate, nous, pauvres exilés, devons passer par les sens qui meuvent notre imagination pour nourrir notre cœur et notre esprit.
« Si tu étais incorporel, Dieu ne t'aurait donné que des dons incorporels; mais  parce que ton âme est unie à un corps, il t'offre des choses spirituelles dans des choses qui frappent nos sens. » St jean Chrysostome Homélie LXXXIII
On essaie d’enrôler le saint d’Assise pour seconder une œuvre iconoclaste et dévastatrice des richesses liturgiques de l’Église exprimées par des richesses visibles mais on trompe encore l’opinion :
Ce n'est pas un hasard si saint François d’Assise, qui prônait la pauvreté absolue à ses frères, voulait que la liturgie eucharistique et le culte soient illuminés de splendeur. Alors, il ne redoutait pas la richesse.  Ses écrits sont remplis d'actes d'amour envers la Messe et le Saint-Sacrement. "Du Très-Haut Fils de Dieu lui-même je ne vois corporellement rien d’autre, en ce monde, que le Corps très saint le Sang très précieux et je veux que ces très saints mystères par-dessus toutes les autres choses soient honorés, vénérés et conservés dans des endroits précieux. " Testament de saint François.

 « On commet une méprise en partant de ce principe que les masses religieuses aiment la vulgarité. C'est tout le contraire… mépriser les foules n'est pas une bonne manière de gagner leur suffrage. Le peuple n'est jamais vulgaire ; il déteste plutôt qu'on affecte la vulgarité dans l'espoir de lui faire plaisir.» E. Gilson « La société de masse  et sa culture (Vrin 1967).
« Toute ma pensé est de montrer comment le christianisme sut tirer des ruines romaines et des tribus campées sur ces ruines, une société nouvelle, capables de posséder le vrai, de faire le bien et de trouver le beau ». Bienheureux Frédéric Ozanam[24].
L’une des marques les plus sûres de la sainteté fut toujours la générosité, l’ardeur des saints envers les signes visibles et somptueux du culte notamment Eucharistique ; jamais ils ne murmurèrent contre un excès de magnificence et de majesté Liturgique. La froideur envers la beauté offerte à Dieu est un indicateur assuré de surdité spirituelle. Voyez comment Le Gendre nous raconte avec gourmandise et dérision la cérémonie, avec d’ailleurs  le talent destructeur du démolisseur de sacré,                               et avec le but navrant de diminuer et de railler le prêtre, le ridiculiser pour le mépriser.
Un saint prêtre, le Curé d’ARS, va lui donner une grande leçon, magistrale et sans réplique car c’était aussi un prêtre pauvre. Très pauvre. Volontairement et amoureusement pauvre :
Il achète, à l'aide de son propre argent et de dons de personnes pieuses, un nouveau maître-autel riche en dorures. Prenant lui-même le pinceau, il décore les bancs « avec ce goût d'ornements variés qui plaît aux gens de la campagne». Aux frais du vicomte des Garets, frère de la châtelaine d'Ars, il achète pour l'église des ornements somptueux, répétant souvent aux marchands « Pas assez beau, il faut plus beau que cela. » À propos du mot « beau », Mgr Trochu fait cette remarque : « En fait, tous les ornements acquis ou reçus à cette époque par M. Vianney étaient des objets de prix; aucun cependant n'avait de valeur vraiment artistique; seul le dais, très riche, était brodé[25] avec un bon goût réel.» Les présents offerts par le vicomte à la paroisse contribuent, par la curiosité qu'ils provoquent, à l'attirance qu'Ars commence à exercer sur les populations voisines.
Les gens d'Ars se répétèrent bien vite que leur curé ne mangeait presque rien. Un ecclésiastique déclara un jour : « Un temps viendra, je pense, où le Curé d'Ars ne vivra plus que de l'Eucharistie. »
La veuve Renard, qui tint le ménage du curé d'Ars dans les premières années qui suivirent son installation, a raconté là-dessus à sa fille des souvenirs que celle-ci a rapportés comme suit : « habituellement, il ne buvait pas de vin à l'époque où elle le servait. Il faisait cuire des pommes de terre, les mettait dans un panier et les mangeait toutes froides, pendant que la provision durait[26]. Il achetait le pain des pauvres pour en faire sa nourriture. Ma mère croyait qu'il restait quelquefois plusieurs jours sans manger. Quand il était fatigué, il venait chez ma mère, elle lui faisait quelques matefaims et les lui portait dans sa chambre. Quand il en avait besoin, il prenait quelquefois un peu de lait le matin. »
En 1830, il a la réputation de ne se nourrir que de pain et de fromage. Le curé d'Ars a aussi la réputation de ne dormir quasiment pas. « On apercevait presque constamment sa fenêtre éclairée », dit un témoin.
À la Providence[27], le curé d'Ars prend sa part des plus humbles besognes. Par exemple, il tient à participer à la vidange des fosses d'aisance, tantôt comme spectateur et tantôt comme acteur.
Un de ses amis, Claude Laporte, lui fit un jour don d'une montre, que le Curé d'Ars s'empressa de donner à plus pauvre que lui. Claude Laporte renouvela l'opération trois ou quatre fois. Mais le Curé d'Ars la donnait toujours, ou vendait la montre pour en donner l'argent aux pauvres. Ce que voyant, Claude Laporte lui dit un jour en lui mettant une nouvelle montre entre les mains « Monsieur le Curé, je vous prête la montre que voici ». C'était une belle montre. Le Curé d'Ars la conserva toute sa vie ; à sa mort elle fut restituée à la famille Laporte-Dupré la Tour.
Cependant le curé d'Ars recevait d'immenses ressources. Quand on lui demandait, raconte l'abbé Raymond, comment il faisait pour avoir tant d'argent, il répondait : « Mon secret est tout simple, c'est de ne jamais rien garder et de n'avoir jamais rien. » Il reconnaissait d'ailleurs aussi qu'il était « avare pour le bon Dieu ».
Dans les premiers temps de sa prêtrise, alors qu'il était vicaire à Écully, l'abbé Vianney eut l'occasion de recevoir un legs de 30 000 francs fait à son nom, mais il refusa. Devenu curé d'Ars, il faisait à ce sujet ce commentaire : « Si c'était maintenant, je ne refuserais pas. »


Ceux qui connaissent la vie de privations, de prières, de misères et de conversions du saint Curé d’Ars, résumée ci dessus[28], ne contesteront pas que toute sa vie il fut LE Pauvre. Il fut pauvre pour lui, et cependant, parce qu’il était saint, il voulut la richesse du culte :
 « On doit offrir à Notre Seigneur tout ce qu’il y a de plus beau et DE PLUS PRÉCIEUX ».Curé d’Ars


Veut-on encore des exemples de « richesse » liturgique chérie par les saints, les images protestent d’elles mêmes :
Calice d’or et Chasuble « brodée de fils d’or » Saint Padre Pio.



Surplis de dentelles et brodé d’un saint pauvre.
Notre Saint Père lors du lavement des pieds.
« Les premiers chrétiens comprirent fort bien que la célébration instituée par le Seigneur était bien plus que la répétition de la Cène ; ils savaient que cet ultime repas n’était lui-même que le signe de l’œuvre rédemptrice, dont le supplice de la Croix constituait l’accomplissement. Pour cette raison, les premiers chrétiens embellirent leur culte à l’aide des formes les plus nobles et les plus belles, que l’humanité avait élaborées pour prier et offrir des sacrifices, au cours des millénaires précédant la venue du Sauveur. Ces formes n’avaient pas d’auteur désigné ; elles ne furent pas créées par des sages, mais modelées par la sensibilité de tous les hommes qui adorèrent jamais la divinité. Un seul point distinguait ce nouveau sacrifice chrétien, des sacrifices qui existaient auparavant parmi les différentes religions : parce qu’il rendait présent Jésus en tant que victime, il n’était pas seulement l’œuvre d’hommes pieux, mais bien l’œuvre de Dieu Lui-même. Il s’agissait d’une œuvre accomplie par Dieu et pour les hommes; une œuvre que des hommes, même d’une piété exemplaire, n’eussent jamais pu accomplir eux-mêmes, sans le secours de la Grâce. Ce point forme un élément essentiel de l’adoration chrétienne. Si on le néglige, on ne peut vraiment la comprendre : elle n’est pas une œuvre humaine, et par conséquent elle ne doit pas non plus apparaître comme une œuvre humaine. Il faut considérer qu’elle ne prend pas son origine dans la volonté des hommes, mais dans  celle de Dieu. »        Martin Mosebach, auteur de La Liturgie et son Ennemie (Hora Decima 2005) au colloque du 1er au 3 septembre 2010 sur la liturgie à Colombo (Sri Lanka), organisé par Monseigneur Malcolm Ranjith, l’archevêque du diocèse, président de la conférence épiscopale de Ceylan, qui a aussi été appelé depuis à la pourpre cardinalice par Benoît XVI. Martin Mosebach a fait partie des artistes reçus par le Pape dans la Chapelle Sixtine, le 21 novembre 2009.

Deux autres signes de richesse et de pouvoir :
-La Tiare :
« La tiare eut une durée de vie d’un peu plus de six siècles. Ces six siècles correspondent exactement à six siècles de dérives dans notre Église. » Page 242
Donc, la Tiare date des ans 1400 (XV° siècle). Et la « dérive de l’Église » dito. Je rappelle, au passage, que dans le tome 1, on[29] faisait remonter la « dérive de l’Église » à l’Empereur Constantin et tout le Moyen Âge[30]. On n’est donc pas à une contradiction et une erreur historique près. Quand on affabule, il vaut mieux avoir une bonne mémoire !
Or, le premier Pape à avoir été solennellement couronné (devinez avec quoi ?) après son élection fut Nicolas II en 1059 ![31] Or, Lorsqu'on couronnait un pape, le cardinal chargé de lui déposer la tiare sur le front lui disait: "Reçois cette tiare ornée d'une triple couronne, et sache que tu es père, prince et roi, le recteur de la terre et le vicaire de notre seigneur Jésus-Christ"
Mais l’histoire de la Tiare commence encore  bien avant :
Les papes portèrent à l'origine le bonnet conique symbole traditionnel de souveraineté en Orient, qui avait l'intérêt de constituer un couvre-chef distinct de la mitre des évêques (étant d'ailleurs rappelé que les anciens rois d'Asie, qui portaient ordinairement la mitre, ne coiffaient la tiare que dans les occasions de parade).
Comme il avait été naturel pour les papes de reprendre une symbolique liée aux empereurs de Rome antique (lesquels avaient entre autres qualités celle de Pontifex Maximus depuis Auguste et auxquels les papes succédèrent comme souverains de Rome), ils s'arrogèrent aisément cette coiffe que les empereurs romains d'Orient - les seuls empereurs romains qui restaient - avaient adoptée à la suite des rois assyriens et perses qui avaient inauguré l'idée d'un roi des rois, c'est-à-dire d'un empereur. S'y ajouta, par l'hommage d'un roi fraîchement converti - Clovis[32] -, une première couronne, avant qu'une occasion ne constituât l'origine d'une seconde couronne. Cette occasion est restée obscure[33], l'unanimité des historiens qui se recopient comme d'habitude, semblant provenir d'un ouvrage du XVIIIe siècle (J.Garampi, Illustrazione di un antico sigillo della Garfagnana, Rome 1762), époque où l'on réécrivit activement l'histoire de l'Occident. En 1342, Benoît XII ajouta une troisième couronne pour symboliser l'autorité morale du Pape sur tous les souverains civils. C’est à l'époque gothique que le bonnet fut remplacé par un cône de métal.
Le port de la Tiare par le Pape fut abandonné par Paul VI qui vendit la sienne pour les pauvres[34]. Rappelons le discours intégriste de Paul VI le jour de son couronnement (30 juin 1963) :
« Nous défendrons la Sainte Église contre les erreurs de doctrine et de pratique qui tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église menacent son intégrité et cachent sa beauté ».
Il est toutefois notable que lors d’une solennelle cérémonie à Rome en 2011 soit réapparue la Tiare couronnant la statue de saint Pierre. Il n’est pas anodin que le Prince des Apôtres porte, symboliquement, le digne couvre chef pontifical d’une immémoriale antiquité :
 Pape Saint Vitalien († 672) Déjà il portait la Tiare.
Il sera aussi digne d’intérêt de constater l’évolution des armoiries de Benoît XVI depuis son élection : surmontées à l’origine de la Mitre épiscopale (le Pape est évêque de Rome), les armoiries sont désormais surmontées de la Tiare pontificale (le Pape est l’évêque des évêques) ; le symbole n’est pas insignifiant :
Armoiries d’origine. Les armoiries actuelles.
Le Saint Père recevant des évêques américains en visite ad limina le 26 novembre 2011 ; au dessus du fauteuil du Pape la Tiare et les clefs.
   
O. Le Gendre et le Cardinal y verront sans doute une « dérive » du règne de Benoît XVI, on peut aussi y découvrir un signe de continuité, de fidélité, de constance dans le flux historique de l’Église ; comme dans tous les organismes vivants la rupture est une blessure, la cohérence  est une communion[35] :
Car, pour moi, j'ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis » (St Paul 1Corinthiens 11 :23)
-La Cappa Magna :
«La prodigalité éveille partout l’admiration.» Aldous Huxley « Tour du monde d’un sceptique»

Une des méprises et des confusions les plus répandues est d’assimiler le raffinement et l’ornementation vestimentaires liturgiques à l’arrogance et l’esprit de superbe, à la volonté de grandeur et de prédominance, à la frivolité ostentatoire et inutile, à l’excès de vanité de rang. Il y a dans cette manière de récuser certaines  parures, d’abord une méconnaissance de leur raison d’être et surtout une incompréhension de leur sens symbolique. Tout le livre de Le Gendre est plein de ces contresens sur le rôle de la Liturgie et de ses accessoires. Il en est donc  tiré une conclusion résolument irrecevable car elle est l’exact envers de ce qui est la vérité. Autant le dire plus simplement : O. Le Gendre ne comprend rien aux cérémonies liturgiques les plus vénérables, il en dénature l’esprit, il n’en voit que le décor, l’apparat sans en pénétrer l’âme qui explique TOUT. Cette infirmité de pénétration des raisons cachées, mais essentielles, des apparences humaines derrière lesquelles agit la souveraineté de Dieu est une constante chez nos critiques de l’Église. Ce qu’ils ont de plus profond, c’est leur épiderme. On passe ainsi sans voir les grandes et profondes réalités catholiques.
Nous voici donc ici confrontés à une hargneuse et répétitive dénonciation d’un accessoire de cérémonie des cardinaux, la Cappa Magna[36] que nos protagonistes détestent avec une obsession que je n’hésite pas à qualifier de maladive tant elle revient comme un thème répétitif, récidivant tout au long du livre (pages 213, 216, 224, 241, 247, 249…). Ils font même une véritable fixation pathologique sur cette cape qui devient en quelque sorte l’allégorie de tout ce qui est à maudire.
La victime en est d’abord le pauvre Cardinal Rodé (Lazariste, Slovène) préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique depuis 2011. Il est en outre membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la Congrégation des évêques, de la Congrégation pour l'éducation catholique, de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, du Conseil pontifical pour la culture et de la Commission pontificale « Ecclesia Dei ».
On le voit, la profusion de ses responsabilités a peut être concentré sur lui l’acrimonie de nos duettistes. Voici le texte, talentueux par son luxe d’épithètes dévastatrices, stupéfiant par la malveillance mortelle qui suinte (pages 35 & 36) :
Remarquons d’abord le talent descriptif, génial dans le choix des mots répulsifs qui anéantissent toute sympathie pour ce Cardinal dépravé dans son étalage vaniteux : il est « flamboyant », assis de façon « ostentatoire », sur un « trône », la traîne est « artistiquement » déployée, son chapeau est « à l’ancienne ». Le sacristain, lui, est en « bas blancs » et il se tient avec « componction ».Les « atours» sont « riches » & « ridicules ».
 Le cardinal RODÉ.
Ce qui frappe est la partialité unilatérale, négative sans réserve, accablante même, de la vision SUBJECTIVE de Le Gendre ; car voir la flamboyance, l’ostentation, la componction d’une personne c’est déjà lui prêter un orgueil et une affectation personnels, uniquement sur son maintien qu’un autre aurait pu juger, aussi bien en l’occurrence, de « hiératique », « solennel », « recueilli » ; mais c’eût été trop bon pour un cardinal qui aime la dignité des formes et cela n’aurait pas servi le but de dénigrement recherché.
« Le trône » n’était-il pas, au reste, seulement une « cathèdre » épiscopale sur estrade, comme on les voit dans maintes cérémonies où l’évêque préside ? Mais « trône » fait tellement  plus Ancien Régime, n’est-ce pas ? C’eût été dommage de ne pas aller jusqu’au bout de l’infamie :
Cardinal Rodé sur son « trône ».
La traîne « artistiquement » déployée, est-ce à dire qu’un artiste a procédé à son déploiement ou que celle-ci a été soigneusement, esthétiquement et avec une recherche coupable étalée ? Mais O. Le Gendre veut suggérer l’intention théâtrale, étudiée, pompeuse et maniérée afin de déconsidérer un ornement liturgique qu’il réprouve en lui attribuant des connotations historiques et figuratives totalement étrangères d’ailleurs à son caractère réel, on va le voir. Tout autre spectateur, à l’esprit moins maladivement borné contre les ornements de chœur, eût sans aucun doute vu la traîne « négligemment » ou « sobrement » ou « naturellement » ou enfin «largement » déployée ; mais nous n’aurions alors pas eu  cette accumulation « artistique » d’adverbes et de qualificatifs de parti pris, destinés à graver d’opprobre les futile simagrées d’un autre âge n’est-ce pas ?  Le Gendre ne nous assène –t-il pas  que « le Roi s’engonce dans ses atours quand la situation lui échappe » ? Manière en quelque sorte de compenser la fuite de pouvoir par les apparences vestimentaires immodérées du pouvoir.
Le Gendre a –t-il jamais lu réellement la Bible ? Il y aurait trouvé le goût et le choix de Dieu en Personne pour la nécessité des atours de ses prêtres puisque c’est LUI qui les a richement fixés avec minutie ; qu’il relise avec attention tout le chapitre 28 de l’Exode où Dieu institue les vêtements sacerdotaux pour Aaron et les prêtres, avec leurs parures, la TIARE & les Mitres :
Exode Chapitre 28 :
1 "Fais venir auprès de toi Aaron ton frère, et ses fils avec lui, du milieu des enfants d'Israël, pour qu'il soit prêtre à mon service : Aaron, Nadab, Abiu, Eléazar et Ithamar, fils d'Aaron.
2 Tu feras à Aaron, ton frère, des vêtements sacrés, pour marquer sa dignité et pour lui servir de
parure.
4 Voici les vêtements qu'ils feront: un pectoral, un éphod, une robe, une tunique brodée, une tiare et une ceinture. Tels sont les vêtements sacrés qu'ils feront à Aaron, ton frère, et à ses fils, afin qu'ils soient prêtres à mon service.
5 Ils emploieront de l'or, de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi et du fin lin.
6 Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors, mêlés dans un habile tissu.
7 Il aura deux épaulettes qui réuniront ses deux extrémités, et ainsi il sera joint.
8 La ceinture pour l'attacher en passant dessus sera du même travail et fera corps avec lui : elle sera d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
9 Tu prendras deux pierres d'onyx, et tu y graveras les noms des fils d'Israël :
10 six de leurs noms sur une pierre, et les six autres noms sur la seconde pierre, selon l'ordre de leurs naissances.
11 Comme on taille les pierres précieuses et qu'on y grave des cachets, ainsi tu graveras sur les deux pierres les noms des enfants d'Israël, et tu les enchâsseras dans des chatons d'or.
12 Tu placeras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de souvenir pour les enfants d'Israël, et Aaron portera leurs noms sur ses deux épaules devant Yahweh en souvenir.
22 --Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils
d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh. Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh.
13 Tu feras des chatons d'or,
14 et deux chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons, et tu fixeras aux chatons les chaînettes en forme de cordons.
15 Tu feras un pectoral du jugement,
artistement travaillé; tu le feras du même travail que l'éphod ; tu le feras d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
16 Il sera carré et double; sa longueur sera d'un empan et sa largeur d'un empan.
17 Tu y adapteras une garniture de pierreries, quatre rangées de pierreries. Première rangée: une sardoine, une topaze, une émeraude ;
18 deuxième rangée une escarboucle, un saphir, un diamant;
19 troisième rangée : une opale, une agate, une améthyste;
20 quatrième rangée : une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres seront enchâssées dans des rosettes d'or.
22 -- Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
31 Tu feras la robe de l'éphod tout entière en pourpre violette.
32 Il y aura au milieu une ouverture pour la tête, et cette ouverture aura tout autour un rebord tissé, comme à l'ouverture d'une cotte d'armes, afin que la robe ne se déchire pas.
33 Tu mettras au bord inférieur des grenades de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi, sur le bord inférieur tout autour,
34 et des clochettes d'or au milieu d'elles tout autour : une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade sur le bord inférieur de la robe, tour autour.
35 Aaron s'en revêtira pour remplir son ministère, et l'on entendra le son des clochettes quand il entrera dans le sanctuaire devant Yahweh, et quand il en sortira, et il ne mourra point.
36 Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, comme on grave sur un cachet: Sainteté à Yahweh.
37 Tu l'attacheras avec un ruban de pourpre violette pour qu'elle soit
sur la tiare; elle sera sur le devant de la tiare.
38 Elle sera sur le front d'Aaron, et Aaron portera les fautes commises dans les choses saintes que consacreront les enfants d'Israël, en toute espèce de saintes offrandes;
elle sera constamment sur son front devant Yahweh, pour qu'ils trouvent faveur devant Yahweh.
39 Tu feras la tunique en lin ; tu feras une tiare de lin, et tu feras une ceinture de diverses couleurs.
40 Pour les fils d'Aaron, tu feras des tuniques, tu leur feras des ceintures et tu leur feras des mitres, pour marquer leur dignité et pour leur servir
de parure.
41 Tu revêtiras de ces ornements, Aaron, ton frère, et ses fils avec lui. Tu les oindras, tu les installeras et tu les consacreras, afin qu'ils soient prêtres à mon service.
  Chapitre 39 :8 On fit le pectoral, artistement travaillé, du même travail que l'éphod, d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors. »

Et c’est ainsi qu’avec fidélité, reliant l’Ancien au Nouveau Testament notre Église perpétue les prescriptions de Dieu. Elle ne reste jamais, Elle, à la traîne du Divin :
Isaïe 6,1. « L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône sublime et élevé, et le bas de Ses vêtements remplissait le temple. »
Mais nos auteurs ne savent pas reconnaitre que l’irrésistible attrait, l’inclination vers la beauté théâtrale, l’expressivité, la splendeur, le lustre des célébrations sont connaturelles à l’humanité. Dépendante de ses sens pour s’élever au Divin, la nature humaine a besoin des formes pour atteindre le fond. Qui l’ignore ne sait RIEN de l’homme. « Que sauraient ils de la société, il ne savent rien de l’homme. Que sauraient de l’homme, ils ne savent rien de Dieu » (Blanc de Saint Bonnet).
Existe-t-il une SEULE religion négligeant le cérémonial et ses dispositions extérieures, rites, chants, symboles vestimentaires, gestes, symboles divers ?
     
 
Juifs, Protestants, Hindouistes, Bouddhistes, Sikhs, Musulmans, Orthodoxes …chacun a sa manière de représenter Dieu avec plus ou moins de faste, suivant d’ailleurs en cela la qualité de son dieu. On a même connu une grotesque religion de l’Humanité au XIX° avec temple positiviste dont les vêtements rituels se boutonnaient dans le dos afin de nécessiter l’aide d’autrui manifestant de la sorte la solidarité religieuse humaine ! Quand Dieu ne dicte pas les rubriques, l’homme sombre souvent dans l’intempérance des actes. La dérive des incontinents est plus certaine que celle des terres.
La société civile elle-même, si désacralisée, si laïque, si dépourvue de spiritualité échappe-t-elle au besoin de décors rituels ? :
 
 
     
En se gaussant, méchamment, d’un cardinal dévot, Le Gendre révèle, et son cardinal avec lui, une singulière incompréhension des bases mêmes de l’acte humain de foi et de sa nécessaire incarnation dans les gestes extérieurs.
De surcroît, concernant la Cappa Magna les non-sens abondent, d’abord sur la notion même de la Cappa Magna et son caractère, ensuite sur son prétendu abandon « depuis le concile », enfin sur son usage que Le Gendre circonscrit au Cardinal Rodé alors que nombre de cardinaux la revêtent toujours aujourd’hui.
a)      Quelques notions liturgiques sur la Cappa Magna. Il ne sera pas inutile d’en voir d’abord ici une image tout récente à Washington lors d’une messe solennelle:
http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=a888HYbYk30
La "Cappa Magna" fait partie de l'habillement épiscopal (6 mètres de soie pour les cardinaux).
Il en "fait" partie (et non pas "faisait" partie), de fait et de droit. En 1984 alors qu'était publié le Caeremoniale Episcoporum aujourd'hui en vigueur, au paragraphe 200 dédié aux habits des évêques, il est établi: "Magna cappa violacea, sine hermellino, in diœcesi tantum et sollemnissimis festivitatibus adhiberi potest", soit: "La cappa magna moirée, sans hermine, peut être utilisée seulement dans les diocèses et pour les festivités les plus solennelles." (Et le num. 64, et les nn. 126 et 192 expliquent où, comment et quand s'en vêtir et dévêtir avant les fonctions liturgiques).
Cet usage a donc été limité, mais personne ne l'a  aboli.  Il est donc laissé à la faculté des excellentissimes évêques d'en user dans leurs propres diocèses pour solenniser des Visites Pastorales, fêtes patronales, ou autres circonstances... La cappa, comme le reste des habits de chœur des évêques, est utilisée comme décrit au paragraphe 1202 du Cæremoniale: "Les habits sont portés par les évêques à chaque fois qu'ils se rendent publiquement en une église, où qu'ils en partent, quand ils sont présents à une liturgie ou une action sacrée sans la présider, et dans les autres cas prévus par ce Cérémonial».
Mais il est intéressant de savoir aussi ce que sous entend le dépouillement de la Cappa, symbole de pouvoir et de prestige: c'est pour tout ce qu'elle représente de mondain qu'il est obligatoire que le prélat qui la revêt en soit dépouillé publiquement et "humilié" devant l'assemblée ! Puis, parement après parement, l'évêque est revêtu des habits de l'homme neuf, duquel parle Saint-Paul: la chemise, l'aube du baptême, la dalmatique de la charité, l'étole du pardon et la chasuble de la miséricorde. Enfin, revêtu du Christ, le prélat fait une seconde entrée dans l'église pour commencer la célébration eucharistique in persona Christi.
Se dépouiller  de la cappa est une déclaration que le pouvoir et le prestige du monde n'ont pas de place à l'autel.
 La cappa magna est le vrai symbole de l'humilité, puisque le prélat s'en dépouille symboliquement, s'abaisse pour mieux rehausser Dieu avec le faste qui Lui est dû.

Malheureusement le réflexe protestant imprègne aujourd'hui la société. Et Le Gendre ne manque pas, lui qui voit en Luther un idéaliste( !), de relayer la phobie protestante[37] des éclatantes liturgies.[38]
Page 241 le Cardinal du livre, qui en rajoute parfois, nous dit « nous ne pouvons pas être en Cappa magna au chevet du monde ». Précisons d’abord qu’être « au chevet du monde »ne veut strictement rien dire car on peut être au chevet d’un malade, d’un ami, d’une mère, en un mot de quelqu’un, non au chevet d’une entité impersonnelle floue, d’une prosopopée, inexistante de fait. Chesterton  disait « il est facile d’aimer LA femme, il est plus difficile d’aimer la SIENNE ». Rien donc n’est plus littéraire et moins effectif que « d’être au chevet du monde ».C’est toujours l’illusion des utopistes, ils soignent les « autres », et ils ignorent ainsi le voisin qui est aussi le prochain. Quant à porter la Cappa Magna ou tout autre attribut liturgique dans un lieu du monde, rien n’est plus étranger à la raison d’être de ces vêtements et nul ne l’a jamais préconisé. Si pour ridiculiser un usage on l’applique à une situation pour laquelle il n’est pas prévu je crois qu’on invente une excentricité  pour récuser une légitimité. C’est un mauvais procédé qui ne trompe personne.
La Cappa Magna a-t-elle été « abandonnée depuis le concile » ? Dans son impétuosité iconoclaste je suis convaincu que Le Gendre le croit avec la plus parfaite bonne conscience. Mais il advient que dans certaines têtes sûres de leur bon droit (de l’homme), imprégnées de toutes les aberrations modernes et de tous les conformismes mondains on embrasse en toute bonne conscience les fables les plus improbables. Anouilh disait « il y a pire que la mauvaise conscience, c’est la bonne ! » : elle justifie TOUT dans la plus tranquille bonne foi, elle est capable de tous les crimes puisqu’elle s’en absout d’avance.
b)        Je pense que Le Gendre  est victime de ce syndrome du «concile rêvé » et ignore TOUT du concile réel. Il croit donc que la Cappa Magna a sombré dans le vandalisme consécutif au concile et sans doute, combien d’autres choses pourtant toujours vivantes.[39] C’est que « le concile » dois-je encore le répéter ? est dans ses TEXTES & NULLE PART AILLEURS ET SURTOUT PAS DANS UN SUPPOSÉ « ESPRIT DU CONCILE » qui n’a aucune valeur normative &  DONT LE CONTENU N’EST QU’UNE VAPEUR MULTIFORME, CAPRICIEUSE SELON L’OPINION DE CHACUN. Ils parlent d’un concile qu’ils ne connaissent manifestement pas, celui des textes votés, en se référant à ce qu’ils s’imaginent et qui n’existe pas.  Or la Cappa Magna n’a JAMAIS été abandonnée ni abolie. Elle n’est jamais tombée en désuétude. Et elle fut portée par les plus prestigieux cardinaux, parfois futurs Papes.  Bienheureux Cardinal von  Galen « le Lion de Munster ».                                    

Archevêque de Tolède Cardinal Cañizares.


Cardinal Wojtyla                                                                     Cardinal Burke cette année 2011.
                                                                                             Cardinal Innitzer archevêque de Vienne : « Il n’y a qu’un seul guide (Führer en allemand) : Jésus Christ. » La traîne  de la Cappa Magna est-elle déployée « artistiquement » ?           
c)      C’est ainsi en très bonne compagnie que le Cardinal Rodé porte paisiblement et en toute légalité et légitimité sa Cappa Magna ; Le Gendre semble l’ignorer dans son acharnement  contre ce cardinal qui se poursuit donc, toujours en termes odieux, car il a « osé » célébrer dans la Basilique  Saint Pierre la messe selon « l’ancien rite ». « Provocation » qui vaut au Cardinal Rodé le jugement suivant : « il fait des dégâts ». Peut-on s’exprimer plus durement ? et surtout de manière plus imméritée ? En effet quel oukase arbitraire, quelle diablerie,  empêcheraient un Cardinal, Préfet de Curie, membre de plusieurs Congrégations romaines (ministères) de célébrer une messe dont le rituel provient de Saint Grégoire le Grand (†604) il y a 1400 ans, qui a traversé l’histoire jusqu’à nous sans substantielles variations, qui n’a jamais été abrogée et qui est désormais rendue à son plein et libre exercice par le Motu Propio de Benoît XVI Summorum Pontificum du 7 juillet 2007 ? Mais voilà qu’un autre cardinal, ANONYME, et un Le Gendre quelconque qualifient un DROIT  de « provocation »!
C’est l’exemple même de l’outrecuidance arrogante purement fondée sur une opinion personnelle orgueilleuse et obstinée : « rien de plus funeste que d’être attaché à son propres jugement : c’est la source de toutes les hérésies. Quittez vos propres lumières et Dieu vous donnera les siennes. » (Père de Dreux OFM † 1671 « Méditations ascétiques »).






Le Christ, l’Église & la pauvreté :
« C'est d'abord rumeur légère,
Un petit vent rasant la terre.
Puis doucement,
Vous voyez calomnie
Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant.
Piano, piano, piano, piano,
Piano, par un léger murmure,
D'absurdes fictions
Font plus d'une blessure
Et portent dans les cœurs
Le feu, le feu de leurs poisons.
Le mal est fait, il chemine, il s'avance ;
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando il s'élance :
C'est la foudre, la tempête.
Mais enfin rien ne l'arrête.
Un crescendo public, un vacarme infernal
Un vacarme infernal
Elle s'élance, tourbillonne,
Étend son vol, éclate et tonne,
Et de haine aussitôt un chorus général,
De la proscription a donné le signal. »  (Air de la Calomnie du Barbier de Séville- Rossini).
Je le disais dans le prologue : le grand sujet et dénominateur commun de tout le livre est que la richesse de l’Église[40] engendre la domination et son cortège de déviations: symboles dépassés, gestes liturgiques scandaleux, vêtements ostentatoires et vaniteux, écart envers le monde Donc, revenons à la (vraie) pauvreté et le message sera de nouveau entendu. Tel est le thème, « il chemine, il s'avance ; De bouche en bouche il est porté. Puis riforzando il s'élance : C’est la foudre, la tempête.
Mais enfin rien ne l'arrête. »
 Toutefois, quand on parle de la richesse de l’Église faudrait-il savoir de QUOI l’on parle exactement.
On peut sans doute écarter d’emblée la richesse dans l’Église, celle des hommes d’Églises même haut placés dans la hiérarchie ; ce n’est pas de cela, qui eut été hors sujet, que parle Le Gendre. Mais bien de la richesse DE l’Église. Dans ce cas tentons de la définir afin de ne pas nous satisfaire d’une formule sans la préciser (ce que ne fait jamais le livre sur ce sujet).
La richesse de l’Église :
Mais que possède vraiment l’Église qui soit si blâmable ?  
On présume souvent que tous les édifices à vocation cultuelle religieuse (chapelles, églises, cathédrales, basiliques…) qui constituent l’essentiel du patrimoine ecclésiastique  sont la propriété de l’Église, considérée sous cet angle comme une société civile immobilière. Rien n’est plus trompeur car un grand nombre de pays ont dépossédé l’Église de la propriété de ce patrimoine qu’elle a pourtant créé au long des siècles. Créé avec les dons, les efforts, les concours actifs et les bras des pauvres fidèles, des plus riches privilégiés, des Seigneurs féodaux ou nobiliaires, des Corporations de métiers, des Monarques etc. Autrement dit c’est une nation unie avec tout le peuple qui a bâti ces richesses architecturales, picturales, sculpturales, musicales… pour Dieu,  pour l’Église qui les a faites  vivre, les a entretenues et les a animées. Or aujourd’hui, l’Église n’est plus qu’usufruitière de tous ces biens[41].
On oublie trop combien de fois dans l’histoire les états dépouillèrent l’Église de TOUS ses biens, intégralement et radicalement en dispersant ses religieux. Des immenses fortunes se bâtirent sur la revente des biens d’Églises spoliés ou leur appropriation privée[42]. L’Église alors possédait vraiment mais tournait sa propriété vers sa fonction sociale d’assistance aux pauvres, aux enfants, aux malades, aux infirmes, aux ignorants, aux illettrés qu’elle éduquait. La propriété ne se concevait pas, dans l’Église, sans son exercice d’assistance aux démunis de toutes sortes. L’état ne se préoccupait, alors, ni d’éducation, ni de soins hospitaliers, ni de secours alimentaire, ni de secours aux enfants abandonnés, aux femmes perdues etc.… Seule l’Église, sur ses biens, assurait l’assistance sociale universelle,  inexistante sans elle. D’ailleurs, quand l’Église fut privée de ses biens par les états passés à l’hérésie ou à la révolution, il s’ensuivit une affreuse période de misère sociale jusqu’au temps où les gouvernants commencèrent enfin à instituer graduellement une aide publique à toutes les formes de misère. En définitive c’est bien le peuple pauvre qui paya la spoliation de l’Église supposée riche
On cite en exemple de richesse le patrimoine du Vatican. D’abord, cette richesse fut elle volée ou usurpée ? Fruit de la contribution volontaire de toutes les églises du monde chrétien le Vatican a mis deux mille ans pour être ce que l’on voit aujourd’hui. Quand on possède une telle longévité dans la stabilité, gouverné toujours par un Pape qui perpétue l’autorité antérieure, on accumule forcément, paisiblement et efficacement un capital de biens divers qui est aussi la fierté de tous les chrétiens et qui contribue au rayonnement cultuel mais aussi culturel de l’humanité. C’est grâce aux Papes que les richesses de la Rome païenne ne furent pas dévastées, perdues, dispersées dans le chaos mais préservées dans  les musées qu’ils créèrent, avec les bibliothèques, les sanctuaires dépositaires des peintures les plus exquises offertes aux hommes épris d’art et de beauté. C’est par le constant mécénat des Papes que fleurirent une foule de peintres, musiciens, compositeurs, écrivains, poètes toujours célèbres et admirés de nos jours et qui enrichirent l’humanité d’un trésor culturel inégalé.
 L’Église Mère des hommes est aussi Mère des Arts. C’est là sa richesse.
On m’opposera peut être tous les objets précieux du culte divin qui sont dans tous les sanctuaires tels que patènes, ciboires, reliquaires, ostensoirs, chaires, chandeliers, croix d’autel ou de procession etc. d’or ou d’argent, parfois sertis de pierres précieuses ou incrustés avec raffinement. Sait-on que tous ces objets réunis – qui font aussi le délice culturel des curieux et visiteurs des lieux saints qui y viennent seulement pour y voir les trésors- oui, tous ces objets possèdent une valeur qui n’atteint pas le plus petit pourcentage des dépôts d’une banque d’affaire actuelle. Seraient-ils vendus pour assister les pauvres, ce qui est une stupide et vaine revendication, cela ne constituerait qu’une goutte d’eau dans l’océan des profits financiers du monde. Un symbole dilapidé pour une œuvre éphémère. Et au profit de qui ? Sinon des avares, riches et cachés collectionneurs privés accapareurs des beautés artistiques puis qui les enfouissent et les étouffent, dépossédant le public des attraits de leur faste sacré. Vendre pour les pauvres les richesses sacrées de l’Église, c’est récolter une miette et déposséder les hommes – et Dieu – des augustes objets qui ravissent et élèvent leurs sens. C’est avec de fausses bonnes idées que les esprits chagrins égarent les esprits faibles.
Le préfet de Rome informé que l'église possédait des trésors, fit venir le diacre Laurent († 258) et lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics (…car l'Empereur en avait besoin pour ses troupes). Le saint diacre demanda un peu de temps « J'avoue que notre Église est riche et que l'empereur ne possède  point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Il fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l'Église, que je vous avais promis. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses» À cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu'on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Laurent).

Et les finances du Vatican objectera-t-on ?
D’abord, contrairement à ce que nous en dit le cardinal masqué, le budget du Vatican n’est plus déficitaire. Certes il le fut pendant longtemps, ce qui, précisément, en dit long sur les fabuleuses richesses d’une Eglise qui ne parvenait même pas à « boucler » son budget de fonctionnement ![43]
« Avant 1870, le Saint-Siège touchait la plus grosse part de ses revenus grâce à son État en Italie centrale. Mais, envahi par les Italiens qui dérobèrent le trésor pontifical, le Saint-Siège, perdit ses revenus et vécut des dons des fidèles du monde entier jusqu’en 1929. Mussolini souhaitant mettre fin au conflit entre l’Italie et le Saint-Siège, soumit ce dernier aux accords du Latran : le Saint-Siège renonçait aux territoires annexés par l’Italie en 1870 contre 750 millions de lires de l’époque et des titres de rente à 5 % sur un milliard de lires. C’est l’origine de la fortune du Vatican. Cet argent servit aux réparations ou constructions de bâtiments à Rome, dons aux missions, achats de terrains autour du Vatican. Le reste fut placé.
L’argent placé semble avoir été longtemps « sagement géré ». En 1982, le krach du Banco Ambrosiano (une des banques les plus estimées de la péninsule) fit perdre 241 millions de dollars au Vatican. Jean Paul II décida alors de manifester la transparence financière de son État en en publiant le budget. Ainsi nous en connaissons avec précision la teneur. » (  Bernard Peyrous  prêtre et historien  Extrait de la revue « Il est vivant » ).[44]
L’excédent de ce budget est de 10 millions d’euros en 2011.
Quand on sait que l’état de  Californie à lui seul dispose d’un PIB de 1 847 milliards de $ courants (2008) qu’elle attire 14 milliards de $ d’investissements en capital risque (2008) et que étranglé par un déficit de 26,3 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros), l'État n'a pas réussi à boucler son budget avant la date limite du 30 juin (2009) on rétablit l’échelle des richesses.
Autrement dit, un état de 37 millions d’habitants en 2010 dispose à lui SEUL d’un budget dont le déficit est 2 600 fois plus élevé que le solde du budget d’une Église de plus de 1 milliard de fidèles !!
C’est dire si les reproches de richesse qui sont fait à notre Église sont démesurés et grotesques, sans rapport avec les réalités du monde.
Pourfendeurs de la vérité qu’ils jugent intégriste, nos auteurs siamois cèdent au fantasme d’une Église RICHE ; c’est que « L'esprit humain a le choix entre deux choses et deux seulement : le dogme et le préjugé »Chesterton.


La pauvreté vraie :
Les Béatitudes commencent leurs précieuses promesses de BONHEUR, aspiration légitime de tous les hommes, par l’exaltation de la PAUVRETÉ :
« Heureux les pauvres en esprit » nous rapporte St Matthieu, « Heureux les pauvres » complète St Luc ; comme cette exclamation est du Seigneur, elle est souverainement et forcément parfaite,  comme elle est la première  des Béatitudes elle est principale[45], comme elle est assortie par Jésus de la récompense suprême, elle doit être capitale, et comme cette récompense est au présent, elle est immédiatement efficace : « car le royaume des cieux est à eux » Matthieu 5.3. On a fortement envie de rajouter ici « est déjà à eux » car tel est le sens !
Pourquoi deux rédactions distinctes ? Saint Matthieu écrit le premier, tous les exégètes sont d’accord, il précède Saint Luc (de peu, mais il précède, et st Luc connait l’évangile de St Matthieu. Voir mon étude « exégèse moderniste »( http://santiago64.unblog.fr/?p=5 ).
C’est parce que, s’appuyant sur St Matthieu, certains afin de ridiculiser l’enseignement de Jésus interprétaient « pauvres en esprit » comme ignorants, faibles d’esprit, attardé…Plus tard Julien l’Apostat, empereur romain revenu au paganisme, en fera de même, mais lui sans excuses, car st Luc était là et ne permettait plus cette extravagante interprétation. Car disant « heureux les pauvres » St Luc interdisait désormais de se méprendre sur le genre de pauvreté que le Seigneur exaltait.
On le sait, toute lecture de la Sainte Écriture hors de l’Église comme guide sûr de compréhension, produit la méprise, le dévoiement et va souvent à l’hérésie. Cela ne pouvait manquer pour « la pauvreté ». Et il y eut donc  les doctrinaires de la pauvreté qui prenant St Luc, oubliaient St Matthieu. L’Ecriture ne doit être comprise qu’avec 1) TOUS ses textes 2) sous la règle de l’Église. Faute de quoi nous avons des exaltés de la pauvreté généralisée et absolue, des Savonarole brûleurs de superflu en place publique instituant des polices de surveillance de pauvreté et de vertu. Or la pauvreté est un  précepte, non un système, elle s’attache à la disposition détachée des biens, non à leur aliénation voire leur saccage car on peut être pauvre par le renoncement aux délices de la richesse et surtout à ses dérives orgueilleuses. D’ailleurs la plupart des Pères et des exégètes anciens ou modernes indiquent que les évangiles font référence à la pauvreté morale, c'est-à-dire L’HUMILITÉ : St Jérôme écrit : « humilitatem intelligeres, non penuriam » et selon Tertullien, St Cyprien, Maldonat[46], et plusieurs autres commentateurs : «  Jésus dans ce verset voulait parler avant tout de l’esprit de pauvreté, c'est-à-dire tout à la fois de la pauvreté matérielle proprement dite, patiemment subie ou volontairement embrassée et du détachement des biens de ce monde quand on les possède. Lorsque l’attache aux biens terrestres remplit les cœurs, il ne  reste plus de place pour Dieu, ni pour les choses du ciel. »[47] Saint JEAN Chrysostome dans son Homélie 15 sur le commentaire de St Matthieu [48] : « Notre Seigneur désigne par là (les pauvres) les âmes humbles qui demandent toujours à Dieu l’aumône de sa grâce...Le Seigneur ne veut parler ici que de ceux qui sont humbles en vertu de la foi. »
Saint Augustin à qui nous ne ferons pas la leçon d’exemplarité « se servait de cuillers d’argent » (p.39) Il fournissait aux besoins de ses frères en pauvreté sur le fonds même d’où il prenait sa subsistance, lui et tous ceux de sa maison, c'est-à-dire sur les revenus des biens de l’Église« et sur les dons des fidèles. »(p.40) Tout ce qui appartenait à l’Église, trésor ou ornements, il le confia à la fidélité d’un prêtre  qu’il avait chargé de l’administration des biens de la maison épiscopale. (p.62) -Vie de St Augustin (Saint Possidius  édition Via Romana aout 2010)
Qu'on ait bien présente à l'esprit la distinction classique entre la perfection comme état de l'âme et la perfection comme état de vie :
« Le renoncement volontaire aux biens de la fortune, en effet, peut s'entendre de diverses façons, depuis le renoncement en esprit à l'attrait des biens temporels jusqu'au renoncement  effectif  à la propriété ou à l'usage de ces biens, à l'usage personnel ou bien même à la possession collective. Le conseil de pauvreté a pris successivement toutes ces formes au cours des siècles chrétiens.
II y a cette différence entre renoncer à tout et tout abandonner que renoncer convient à tout le monde, puisque cela permet d'user licitement des biens que l'on possède, l'âme demeurant tendue vers le ciel, tandis que tout abandonner est, au contraire, le lot des parfaits. » St Bonaventure, Apol.paup., c. VIII, n. 23.

« II y a deux manières de faire profession parfaite de pauvreté : l'une, en renonçant à la possession privée ou personnelle de tout bien temporel ; on y vit de ce qui n'est pas à soi, mais est commun par un droit de possession auquel plusieurs participent; l'autre, en renonçant à toute propriété en particulier ou en commun : on y vit de ce qui est à autrui. » St Bonaventure Apologie des pauvres, c. VII, n. 4.
Au dire de saint Augustin, De lib. arbitrio, I. II, c. xix, la vertu consiste dans le bon usage des choses dont on pourrait mésuser. Au nombre de celles- ci figurent assurément les biens extérieurs; quiconque les possède détient à l'égard de ceux-ci  un pouvoir et un droit d'usage qu'il sied de mettre en œuvre vertueusement. (Dictionnaire de Théologie Catholique.
article Prodigalité JF Tonneau).
« Je ferai remarquer, avec saint Thomas, que la pauvreté n'est point la perfection, mais un instrument de la perfection, cf. q. CLXXXVIII, a. 7, ad 1um, et que la plus belle pauvreté n'est pas la plus grande, mais bien celle qui est le mieux adaptée à la perfection, à l'ensemble de la vie religieuse et à la fin spéciale de la famille religieuse à laquelle on appartient... Et il peut se faire que le soin inquiet, qui est le danger de la propriété, se glisse plus facilement dans les ordres où l'on a de façon plus radicale renoncé à toute propriété conventuelle, mobilière ou immobilière. » Dom P. Delatte, Notes de vie spirituelle, p. 378.

Il convient d’être toujours prudent et parfois méfiant envers ceux qui prônent un excès de vertu ; jamais les saints n’imposèrent aux autres ce qu’ils s’imposaient à eux-mêmes– et surtout ne firent la leçon à l’Église .
Le Gendre veut une Église pauvre ! Mais la sainteté n’exige que sa propre pauvreté.
Ô Anthistène, j’aperçois ton orgueil à travers les trous de ton manteau ! (Socrate)
 « Car c'est en cela que consiste la perfection de l'homme, en son adhésion totale à Dieu par la charité »; St Thomas 
Question CLXXXVI, a. 2, St Thomas:
« A titre de moyen et de disposition préalable d'autres éléments se rattachent à la perfection, tels que la  pauvreté, la continence, l'abstinence, etc. » « « Un religieux donné, quilibet religiosus, n'est pas tenu à tous les exercices par où l'on peut parvenir à la perfection, mais à ceux-là qui, précisément, lui ont été spécifiés selon la règle qu'il a embrassée en sa profession ». A. 2.
Tout le monde n’aura pas manqué d’observer la prolixité redondante du livre sur les souillures de l’Église en matière d’opulence mais on ne nous dit jamais rien sur les œuvres caritatives  que cette supposée richesse permet. J’ai traité ce sujet dans la Réfutation I, je n’ajouterai donc que quelques compléments : Rachats d’enfants  et adultes esclaves en Afrique (Tanganyika par les Pères blancs, Congo par les Pères Scheutistes qui fondent une ville de 1700 personnes rachetées) ; En 1936 la Congrégation de la Propagande  recense en Asie et Océanie 820 000 élèves dans les écoles missionnaires (primaire & secondaire) ; en 1998 le Synode des évêques d’Asie rappelle que « l’Église a mis en place des programmes destinés à éliminer l’analphabétisme et accroitre le niveau d’éducation des populations…Dans de nombreuses parties de l’Asie, les filles et les femmes reçoivent maintenant une éducation, alors qu’elles en étaient  formellement exclues auparavant. » Toujours en 1936 Asie & Océanie comptent plus de 300 hôpitaux fondés et dirigés par de missionnaires et des centaines de dispensaires.
Benoît XVI  écrit dans Lumière du monde : « Pensons à ce que l’Église signifie pour l’Afrique. Là bas, elle est souvent le seul point fixe et stable dans les troubles et les destructions des guerres, le seul refuge où il y a encore de l’humanité ; où l’on fait quelque chose pour les êtres humains. Elle s’emploie à prolonger la vie, à soigner les malades, à faire que les enfants puissent venir au monde et être élevés. Elle est une force de vie. »
 :
« Beaucoup de gens ignorent le travail de l’Eglise en Afrique. En France, l’intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l’Eglise est d’abord synonyme d’écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n’est pas théorique, il est pratique. L’Eglise apporte sa contribution ».  (En Afrique 25% des structures s’occupant des sidéens sont catholiques).


ZF11062606 - 26-06-2011
Permalink:
http://www.zenit.org/article-28330?l=french
Mgr Berhaneyesus Souraphie, archevêque d’Addis Abeba et président de la Conférence épiscopale d’Ethiopie et d’Eryhtrée, a été interrogé à l’émission de télévision « Là où Dieu pleure ». Extraits :
L’Eglise catholique fournit à elle seule environ 90% de l’aide sociale en Ethiopie ? Comment l’Eglise, étant si minoritaire, peut-elle être aussi active ?
Vous avez raison. L’Eglise catholique constitue une minorité, environ 1%, et elle fournit la plus grande partie de l’aide sociale : centres médicaux, écoles, centres sociaux qui prennent soin des sans-abris, des nécessiteux et des malades du sida etc. Un travail comme celui des sœurs de Mère Teresa. [...] L’enfant a besoin aussi d’instruction : nous avons plus de 200 écoles en Ethiopie ; principalement dans les zones rurales, mais également dans les villes où les personnes dans le besoin peuvent y avoir accès. [...] Les services fournis par l’Eglise catholique sont ouverts à tous, chrétiens et musulmans. La chose importante est la personne humaine avec ses besoins humains. C’est sur cette base que l’Eglise a travaillé et encore aujourd’hui, à la demande des gens et du gouvernement, l’Eglise catholique construit une université catholique à Addis Abeba, en collaboration avec le gouvernement afin qu’elle soit une université nationale."
Est-ce parce que vous avez fourni autant de services en Ethiopie qu’un plus grand espace a été accordé à l’Eglise catholique ?

Il s’agit d’une aide à la foi, mais aussi d’un défi pour les catholiques : témoigner de la doctrine sociale de l’Eglise, être de bons voisins, respecter les autres et aussi faire plus parce que les attentes de l’Eglise sont grandes. Et ici je voudrais remercier l’Eglise universelle pour sa contribution. Nous travaillons de concert avec l’Eglise universelle et tous ceux qui coopèrent avec elle, par exemple l’Aide à l’Eglise en détresse (AED). Ils nous apportent leur soutien dans les nombreux projets que nous avons dans tous les diocèses et nous pouvons les mener à bien grâce à nos bienfaiteurs d'Europe et des Etats-Unis.

Au-delà de l'urgence, il faut intervenir sur l'éducation, qui est le moteur du développement. "Là où il y a une école, il y a éducation. Là où il y a l'éducation, l'avenir est envisageable, avec du travail et une communauté". Voici pourquoi je lance, a dit le Cardinal Sarah, cet appel: Une école par village! »      
Tout autre commentaire serait superflu, Dieu sait ce que fait son Église de ses richesses, il connait aussi ses diffamateurs et ses accusateurs :  
Le Bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de Bien.

La pauvreté & la trahison :
Dans le monde moderne, l'Église catholique est souvent l'ennemie de beaucoup de modes influentes; la plupart d'entre elles se targuent d'être neuves alors que beaucoup d'entre elles commencent en réalité à être éculées. L'Église se porte souvent contre la mode de ce monde qui passe; et elle a assez d'expérience pour savoir avec quelle rapidité elle passe. Chesterton

La mode aujourd’hui, dans le prolongement d’hier et de toujours,  est d’inculper l’Église pour sa richesse parce que le Christ fut pauvre. Mais le Christ n’était pas pauvre, il était LE PAUVRE. Cela fait une prodigieuse différence.
Sa vie terrestre est comme encadrée par deux épisodes qui mettent en relief sa relation aux biens du monde et à leur légitime bon usage.
-A sa pauvre naissance voici que des Mages païens viennent adorer le roi des Juifs et se prosternant lui offrent l’OR, l’ENCENS & la MYRRHE. Trois présents précieux et coûteux qui révèlent son triple caractère : Il est Roi, Dieu et Homme. Saint Jérôme l’exprimera dans une exquise concision :
La Sainte Famille n’a pas jugée déplacée cette offrande royale au rejeton de Jessé, au descendant de David, au messie d’Israël.
-Lors de sa mort rédemptrice Saint Jean nous rapporte : 19 :39 « Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. » (Vulgate : « quasi libras centum »).
L’abbé Fillon, qui commente sa Bible, explique la prodigalité de Nicodème :
Puis,
St Jean  19 :40 « Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges, avec les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs.
19 :41 Or, au lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne n'avait encore été mis. »
Le Rédempteur n’a pas dédaigné une sépulture décente dans un « jardin » privé (probablement celui de Joseph d’Arimathie, notable du Sanhédrin), creusée dans le roc et neuve, vierge. On est loin de « la fosse commune » d’exégètes chrétiens sans pudeur, sans indices[49], et dépourvus du sens catholique. Mais bien sûr cela faisait plus pauvre. La pauvreté n’est pas l’ignominie !
Mais l’obsession diabolique d’opposer le Christ à l’Église sur ce terrain nous ramène d’un coup à la même protestation, l’antique et scandaleuse protestation qui fut dressée contre le Christ LUI-MEME il y a DEUX MILLE ans par le traître pour qui « Mieux vaudrait pour cet
homme-là qu'il ne fût pas né.»
(St Marc 14 :21)
Car c’est le Cardinal  Judas, « l'un des Douze », qui inventa la protestation menteuse[50] contre la richesse de Jésus. Méditons ce grand épisode qui précède la Passion :
 Jean 12,3 « Alors Marie prit une livre de parfum de vrai nard, d'un grand prix, et en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum.
12,4. Un de Ses disciples, Judas Iscariote, qui devait Le trahir, dit:
12,5. Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers[51], qu'on aurait donnés aux pauvres?
12,6. Il disait cela, non parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et qu'ayant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait.
12,7. Jésus dit donc: Laissez-la, afin qu'elle réserve ce parfum pour le jour de Ma sépulture.
12,8. Car vous avez toujours des pauvres avec vous; mais Moi, vous ne M'aurez pas toujours. »
Et voici la magnifique et décisive réflexion de Jésus sur le geste d’onction accompli par Marie à Béthanie :
« En vérité je vous le dis, partout où sera proclamé l'évangile dans le monde entier, on redira aussi à sa mémoire ce qu'elle a fait » (Marc 14,9).
Eh bien je le dis aux Le Gendre et Cardinal  ils répètent contre notre Église, l’Église du CHRIST, l’accusation de Judas sur les pauvres, sur la richesse, sur le gaspillage des parfums à 300 deniers. Et nous leur renvoyons la sublime réponse du Sauveur qui éclipse toutes nos plaidoiries parce qu’elle vient d’un bouche DIVINE.
NON, Le Gendre et le Cardinal n’aiment pas la pauvreté, ils aiment le PAUPÉRISME, c'est-à-dire l’idéologie misérabiliste d’une Église humanisée et désacralisée.
« Deux mille ans après le Christ, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le paupérisme continue d'être le bélier préféré de ceux qui assiègent l’Eglise. Et ainsi, les cathorefondateurs continuent à prêcher que le salut ne passe pas par l'Église institutionnelle et hiérarchique, ployant sous les scandales et les richesses, mais se réalise dans l'histoire grâce au peuple théophore (c’est-à-dire, qui « porte Dieu » en lui), pauvre et, par conséquent, saintIls confondent pauvreté et paupérisme, pureté et sainteté. Et pendant ce temps-là, ils détruisent l'Eglise.» Alessandro Gnocchi et Mario Palmero, in quotidien italien Il Foglio.

Tout au long de l’histoire la résurgence de cette idée fixe de rendre pauvre l’Église et tous ses religieux et fidèles – au besoin par la force- fut au confluent de toutes les hérésies. Savonarole institua une théocratie à Florence dans ce but qui se termina par la haine populaire contre la sainteté contrainte du religieux tribun, dictateur et apocalyptique faux apôtre. Au XIV° siècle les « spirituels »prétendirent aussi imposer à tous la pauvreté sous prétexte d’un « retour au Christ [52]» et eux aussi invoquaient déjà Saint François d’Assise. Rien de nouveau sous le soleil !
Voici comment le Pape Jean XXII les condamna par la Décrétale "Cum inter nonnullos » :

 « Puisque, parmi plusieurs hommes érudits, il arrive souvent qu'il en soit pris de doutes quant à la nécessité de déclarer hérétiques et de censurer ceux qui affirment avec entêtement que Notre Rédempteur et Seigneur Jésus Christ et Ses Apôtres ne possédaient rien personnellement, ni même en commun,
différentes opinions parfois divergentes ayant été émises à ce sujet,
Nous,
souhaitant mettre un terme à ce débat, et après [avoir reçu] conseil de nos frères [les cardinaux], déclarons, par ce décret à jamais valide, qu'une telle affirmation obstinée, alors même que les écritures sacrées assurent à maintes reprises que Jésus Christ et Ses Apôtres possédaient en effet des biens matériels, contredise expressément cela, et suppose ouvertement que lesdites écritures sacrées, à travers lesquelles de toute évidence les articles de la foi orthodoxe sont prouvés du point de vue des choses évoquées précédemment, contiennent le ferment du mensonge, et par conséquent, aux regards de ces choses, discrédite toute foi en elles, qu'une telle affirmation, donc, rend la Foi Catholique douteuse, incertaine, lui retire sa valeur de démonstration, et doit donc être censurée puisqu'erronée et hérétique.

De plus, affirmer avec entêtement, dans le même contexte, que le droit d'usage ne se serait en aucun cas appliqué à Notre Rédempteur [et] à Ses Apôtres s'agissant des biens matériels, que les écritures sacrées assurent pourtant qu'ils avaient bel et bien possédés, ou qu'ils n'auraient pas eu le droit de vendre ou de donner quoi que ce soit, ni même [le droit] d'acquérir les choses en question, toutes actions que néanmoins les écritures sacrées assurent qu'ils entreprirent à l'encontre des biens matériels, ou laissent expressément entendre qu'ils auraient pu agir ainsi, puisqu'une telle affirmation signifierait nécessairement que leur usage des biens matériels et leur conduite, à propos des susdites choses, n'étaient pas fondés, ce qui sans aucun doute, s'appliquant à l'usage, la conduite ou les actes de Notre Rédempteur, le Fils de Dieu, est avis mauvais à défendre,
Nous déclarons, après [avoir reçu] conseil de nos frères [les cardinaux], cette affirmation obstinée comme devant être, comme elle le mérite, censurée car contraire aux écritures sacrées, hostile à la doctrine Catholique, et hérétique.

Il est bien évidemment proscrit à quiconque de contrevenir à cette déclaration, ou par imprudence d'oser la contredire. Si malgré tout quelqu'un [devait faire cela, faites lui savoir qu'il s'est attiré la colère du Dieu Omnipotent et de ses Apôtres, Pierre et Paul.] ».

Présenté en Avignon, deux jours avant les Ides de Novembre [soit le 12 Novembre 1323].

 


« Avoir des opinions ne m'intéresse pas. C'est à la portée de n'importe qui. Mais avoir des idées vraies, absolument vraies, voilà qui est difficile et voilà qui est beau » Guitton

 

Épilogue :
Nous voici donc parvenus au terme de l’examen critique des thèmes et expressions d’un livre singulier. Oui, spécial à plusieurs titres et fortement débilitant lors de sa lecture. A tous les problèmes qu’il soulève sur le fonds je me suis efforcé de répondre sans omettre, je crois, une seule critique, m’attachant à répliquer à toutes pour l’honneur de l’Église qui seul m’importe.
Il y a toutefois encore un aspect qu’il ne sera pas inutile d’aborder car il met en cause, non plus les faits relatifs à l’histoire ecclésiastique, mais le bien fondé même de la méthode employée pour l’entreprise de démolition que « l’espérance du cardinal » représente et les moyens que les deux ( ?) protagonistes du livre se proposent pour parvenir à leur fin.
Complot ?
Tout lecteur attentif du livre ne pourra en effet lire, sans s’interroger sur leur sens voilé, les multiples remarques sur les relations, coulisses, groupes, amitiés et connivences auxquelles il est fait cursivement allusion, sans jamais rien divulguer de précis ni révéler de nom. Tout cela a comme un air d’intrigue, d’alliance cachée, de complicités, de concertation enveloppée de mystère et pour lâcher le mot qui définit ce type de conduite, DE COMPLOT.
Oh,  je vois déjà les esprits s’agiter et hurler au fantasme, à l’excès d’imagination, peut être même ira-t-on jusqu’à parler de délire voire de malveillance gratuite. Je demeure, croyez m’en bien, parfaitement objectif et uniquement voué à l’analyse paisible et sans ressentiment. Mes lecteurs demeureront quoi qu’il en soit seuls juges en vérifiant dans le texte même du livre si ce que je crois n’est, hélas, pas probable ?
C’est, me semble-t-il, Fustel de Coulange, historien qui demandait comme preuves historiques « Avez-vous des textes ? ». Et bien, en voici :
« Vous êtes en train de développer avec d’autres une action pensée pour redonner à l’Église sa capacité d’attraction spirituelle. » page 12 (Le Gendre au cardinal)
« … les projets pratiques que mon cardinal et ses amis préparaient… » Page 15
« Oui, notre livre m’a amené des contacts avec un certain nombre d’autres responsables de l’Église. » Page 38
« Je crois comme vous qu’il est temps de réagir. » Page 80
« -Je vous l’ai déjà dit : nous sommes plusieurs à travers le monde à nous préoccuper de l’état et de l’évolution de notre Église.
-Penser l’impensable, c’est cela Éminence ? Penser un fonctionnement pour après[53]… » Page 124
« Faut-il modifier de fond en comble le fonctionnement pour libérer le message ? Ou faut il ne plus se préoccuper de ce fonctionnement irréformable et incarner le message en dehors de lui 
Il faut sans doute jouer des deux options. Là où il est possible de modifier le fonctionnement, il ne faut surtout pas  s’en priver. Là où c’est impossible, il faut abandonner le terrain. » Page 150-151
« Nous étions, mon cardinal et moi heureux de nous retrouver…Si en plus de la sympathie instinctive des débuts évolue en complicité, l’amitié n’et pas loin. » Page 159
« …Les ruptures au sein de notre Église peuvent parfois être nécessaires pour que celle-ci puisse progresser. » page 208
« Partout dans le monde où se trouvent des communautés du mouvement… » Page 292
L’accumulation met fin à l’impression de hasard. Freud
On s’en convainc après cette lecture il y a dans l’Église une coterie discrète, de l’ombre,  qui s’avance masquée (« Larvatus prodeo ») se consulte, s’organise, se coalise, s’active et, tel le ver dans le fruit, ronge de l’intérieur la pulpe la plus délectable de notre Église. Ils se reconnaissent entre eux par je ne sais quels artifices mais sûrement par quelques idées communes, rampantes, exprimées à la dérobée, furtivement, pour mieux saper les convictions de leurs interlocuteurs parfois à leur insu. C’est par des coups d’épingle subreptices, délicats, timides mais vigoureux sur des sujets sensibles et concrets[54] qu’ils s’efforcent de faire avancer leur pacte et de désorienter et ébranler les meilleurs parmi les chrétiens. On ne proclame pas au shofar des idées ou une doctrine nouvelles et subversives qui heurteraient la fidélité et la foi ; cette tactique frontale et de pleine lumière ferait trop paraitre leurs buts comme  factieux et destructeurs, félons, trop ressemblant aux erreurs déjà condamnées.   Trop exposés aussi, dans une Église qui n’a pas perdu les moyens de sauvegarder son autorité garantie d’En Haut.
Mais pour quels buts précisément ? Car c’est aussi, c’est surtout, ce qu’il importe de connaître. Nous ne disposons pas, je l’ai dit, d’un corpus doctrinal méthodique dans le fatras un peu désordonné des analyses du livre. Mais on peut dégager, passim, des idées –force (je ne dis surtout pas des idées fortes !) :
-un credo minimal  (ou mini mal ?) : « la tendresse de Dieu » qui ne nous mène pas bien loin ; credo bien ouvert (dois- je dire béant ?) où l’on pourra fourguer la plupart des bons sentiments insipides du monde moderne, et tout contenu humain disponible pour définir des devoirs de religiosité dépourvus de surnaturel.
-« décentraliser » l’Église par des conciles régionaux, c'est-à-dire diluer et fragmenter l’autorité et le magistère Pontifical pour ressembler au monde parlementaire profane (dont le pouvoir d’ailleurs est en réalité entre de toutes autres mains, habilement cachées).
-Disloquer le sacerdoce hiérarchique ministériel trop garant du sacré et de la tradition apostolique sans rupture
- Protestantiser par une liturgie rabougrie, à la frange du profane (liturgie profanée ?) d’où tout faste et toute intériorité seront expulsés.
-faire éclater « le cadre » de l’Église (ils appellent ça : « sortir du cadre ») : programme suffisamment flou pour réduire le risque d’être accusé de dynamitage d’une institution de 2000 ans fondée par un Dieu. Et pour refonder quel cadre ? Vont- ils refonder une autre église au XXI° siècle ? Qui les a envoyés  à cet effet ?
-« libérer le message » (sous entendu du Christ) ; cela a toujours signifié changer le message. Car sous le prétexte d’adoption de mots adaptés aux temps, on a en réalité toujours voulu modifier le contenu. Comme si l’Église du Christ – ce qui veut dire fondée par lui, garantie par Lui, dirigée tous les jours par Lui – pouvait avoir failli dans la transmission du message. C‘est le monde qui a failli à l’Église, jamais l’inverse.
-Libérer la vie de la vision « morale » de l’Église, ce qui ne signifie rien d’autre que refaire une doctrine permissive de l’acte conjugal, sans doute aussi du mariage & pourquoi pas de la famille. Donc abolir les enseignements de Jean Paul II, de Paul VI, de Pie XII et de Pie XI basés sur les préceptes bibliques !
-Vider l’Église de ses DOGMES qui donnent leur substance à la FOI[55] pour la rendre disponible au monde c'est-à-dire au système de croyances privées de surnaturel.
Tout cela ne revient à moins que de sortir du cadre catholique. Et se tourner vers l’Anglicanisme à leur portée, une religion ouverte, d’avenir[56] !
Je le leur dis tranquillement, leurs efforts sont vains et déjà engloutis. Il est affligeant de noter que c’est de ses enfants que l’Église reçoit les blessures les plus douloureuses ; mais il est aussi dans le plan divin que cela advienne ainsi : pendant qu’à  sa naissance le Fils de Dieu recevait le culte de Mages PAÏENS, sa vie était mise en péril par un Roi JUIF !
Le Pasteur Edmond de Pressensé écrivait dans « Jésus-Christ. Son temps, sa vie son œuvre », 1865 :
« Tandis que les meilleurs représentants du paganisme lui portent les hommages, la vie de l’Enfant est menacée par le roi qui s’est assis sur le Trône de David. Sa carrière terrestre commence sous ce rayon de gloire et sous cet éclair de haine. »
Qu’un Cardinal & un écrivain catholique s’acharnent à ébranler l’édifice de notre Église est vraiment l’illustration du mystère d’iniquité. Qu’ils le fassent avec des mots blessants, désobligeants, parfois outrageants, toujours aigres ajoute au tourment infligé à Notre Mère. Peuvent-ils demeurer sereins et apaisés alors qu’ils l’offensent ainsi ? En sont-ils plus heureux ?
Trahir l’Église c’est déjà l’enfer

Pour conclure
Il me reste pour en finir à livrer une réflexion personnelle dont je ne nie pas le caractère subjectif puisqu’il s’agit d’une opinion. Par définition une opinion n’engage que celui qui la donne et n’est pas couverte par la garantie de la vérité[57]. Toutefois je m’efforcerai de présenter les raisons qui me poussent à penser comme je vais le dire.
Parvenu à un certain point de discernement il faut finir par se poser la question :
Ce Cardinal existe-t-il vraiment ?
La question n’est pas anodine, mais elle n’est pas, non plus, dirimante. J’expliquerai pourquoi.
Après l’examen approfondi des deux livres je suis parvenu à une conclusion solide mais, je le répète, où il ne s’agit que de mon opinion[58]. La voici :
JE CROIS QUE LE CARDINAL N’EXISTE PAS, QU’IL EST UNE PURE FICTION LITTÉRAIRE DESTINÉE À CONFÉRER DU POIDS À DES IDÉES QUI SERAIENT INSIGNIFIANTES SANS LA CAUTION D’UN HAUT PRÉLAT.
Pourquoi ?
I-                    Dans le dernier livre Le Gendre tient, de très loin, le premier rôle, il est constamment en avant, il a l’initiative des sujets, il exprime les mots les plus violents, les idées plus audacieuses, les thèses les plus destructives, c’est lui qui relance et pousse les feux qui s’assoupissent. Et ne cesse-t-il pas d’appeler le Cardinal : « mon cardinal » tout au long de son livre, plus d’une vingtaine de fois? « Mon Cardinal ? », comme mon personnage, mon héro, ma créature ?
Le Cardinal est en retrait, plus effacé, plus restrictif, plus modéré. Il est plus qu’en retrait, il a pris sa retraite. C’est une pente classique : plus on avance dans l’écriture, plus on se dévoile, plus on se démasque, plus le véritable auteur sourd à travers le texte. « Le crime échappe toujours par quelque endroit »(Bossuet).
II-                  Voilà un Cardinal qui se prétend historien et qui vaut ZÉRO en Histoire : histoire humaine,  histoire des hommes, histoire des civilisations, histoire des religions, histoire de l’Église ;
Il vaut ZÉRO en Théologie, ZÉRO en Liturgie et ZÉRO en morale de la vie.
Cela n’est pas crédible ; si on ne peut demander à un Cardinal de TOUT savoir, pas plus qu’à quiconque, les inexactitudes, les contresens, les à peu près, sont trop criants pour provenir d’un Prince de l’Église. Ils sont plus communs chez les écrivains-journalistes-plumitifs soumis aux théories dominantes et aux clichés les plus répandus (et les plus controuvés) ; on sait que les littérateurs vont rarement vérifier les poncifs admis universellement sans discussion et pourtant sans valeur.
III-                L’anonymat obstiné n’a plus de raison d’être au terme d’un deuxième livre de critiques, dans une Église sans Inquisiteurs, pour un Cardinal hors circuit de par son âge et qui donc n’aurait plus rien à perdre, ni à gagner d’ailleurs ! L’anonymat, je le crains, camoufle ici l’inexistence.

Mais qu’il existe ou non[59], il fallait combattre les idées du livre, je m’y suis employé car « Les mots sont créateur. A la longue, ils finissent par engendrer des actes. » Aldous Huxley « Tour du monde d’un sceptique ».
Loin de moi de condamner – en tant que telle - une technique d’écriture faisant appel à un personnage fictif. Rien n’est plus répandu dans le roman et la littérature et rien n’est plus légitime. Oui mais ici il s’agit d’un brûlot à visée interactive, pour bousculer, mettre en cause, contester. On n’est plus dans la littérature, on est dans les idées et dans l’action. Et nous voici alors avec un bon gros mensonge de Cardinal pour couvrir de sa fonction des idées toxiques sur l’Église, sa liturgie, son organisme, sa sainteté, son intégrité, sa mission, la légitimité de ses chefs etc. Car sans lui le brûlot n’est qu’une mèche. Avec lui voici la caution morale, doctrinale, personnelle d’un haut prélat ; le poids est tout autre, les propos sont dignes d’écoute, et comme densifiés par un personnage consacré.
Cependant à  trop se dissimuler le cardinal a perdu sa vraisemblance et son crédit :
Qu’est donc un Cardinal sans le courage de ses propos ? Toutes ses leçons en sont ruinées.


Les livres de Le Gendre sont ils donc entièrement négatifs ? Si l’on a retenu ma conviction sur ce sujet on conclura sur une note optimiste : rien n’est jamais absolument négatif. Tout ce qui est de l’ordre de la Création possède une part de bien, seul le Mal est privation d’être.
Car en nous contraignant à combattre les idées de Le Gendre nous mettons dans la lumière les nôtres, nous les approfondissons, nous les aiguisons à la controverse pour la vérité et ainsi nous nous enrichissons pour notre sanctification, le but unique nécessaire.
« Rien n’aide autant à savoir ce qu’on pense que de rencontrer quelqu’un qui pense exactement le contraire. »[60]
 « J'ai lu le livre accusateur: je l'ai trouvé sans aucun fondement théologique, et nullement étayé par les autorités qu'il invoque. A ce libelle je répondrai, avec le secours de l'Esprit Saint, par un ouvrage qui démasque l'erreur et dévoile le mystère d’iniquité. »… « Il serait aisé dé faire retomber sur les détracteurs les coups qu'ils veulent nous porter. Mais nous les réservons au jugement de Dieu, leur malice étant assez manifeste par tout ce qu'elle leur a fait vomir de venin, selon cet oracle évangélique: Comment pouvez-vous proférer de bonnes paroles, mauvais que vous êtes! Car la bouche parle de l'abondance du cœur  (Matth., XII, 34)  Si quelqu'un refuse de participer à leur iniquité, il sera un vase d'honneur, sanctifié, propre au service de Dieu, et préparé pour toute sorte de bonnes œuvres. Quant à ceux qui consentent à leur dérèglement, et suivent en aveugles ces maîtres aveugles, ils tomberont avec eux dans la fosse. » St Thomas Aquin (Contre les adversaires de la vie religieuse).
Terminé le 8 décembre 2011 en la glorieuse fête de l’Immaculée Conception.
Jacques Camredon



[1] On n’oublie pas que selon Platon : « Seule la mort est la fin de la guerre. » La fin immédiate, mais non le but.
[2] Dictionnaire CNTRL. L’athéisme nie, l’agnosticisme prétend ne pas pouvoir savoir (ce qui revient à faire comme si Dieu n’existait pas puisqu’il serait inconnaissable).
[3] Une fois encore il y a méprise, les athées ne sont pas «ouverts à la possibilité d’un Dieu », ils en nient la possibilité et souvent en COMBATTENT même le concept. C’est tout différent : Le Gendre abonde dans la confusion des genres.
[4] Mais il s’avère qu’on en trouve bien peu dans les livres de Le Gendre.
[5] L’athéisme est une foi et non un acte de raison ; il suffit d’avoir côtoyé quelques athées pour s’en convaincre ; eux qui déprécient l’acte de Foi chrétien (fondé sur l’Autorité omnisciente de Dieu) formulent le leur fondé sur leurs préjugés. « Aujourd’hui Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé » Einstein.
[6] « Quand je veux connaître les dernières nouvelles, je lis saint Paul » Bloy.
[7] La pire car la faillite de l’intelligence révoque la possibilité de la droite volonté. Or comme l’Intelligence est l’outil du Vrai, la volonté est l’organe du Bien.
[8] « Le livre noir du communisme » (Robert Laffont) dit 100 millions de morts.
[9] Dictionnaire CNTRL. [9] Dont on sent bien que pour le Cardinal ce n’est pas un avantage bien grand. Sauf pour lui ! qui n’est pas de la première  jeunesse si l’on en croit le peu de biographie que nous en a donné Le Gendre dans le premier tome.

[11] Voir pour cela « La Cité antique » de Fustel de Coulanges, indispensable pour la connaissance de l’antiquité.
[12] Décidément le Cardinal est mauvais historien, il est aussi mauvais théologien là encore !
[13] Qu’en sait-il ? Que ne se borne-t-il à ne parler que de lui-même.
[14] C’est la Cappa Magna des cardinaux qui est ici sans doute visée ; on va y venir.
[15] Par exemple la Tiare pontificale.
[16] Faute d’exemples concrets dans cette énumération générale mais imprécise je présume qu’on vise ici la cérémonie du lavement des pieds du Jeudi Saint d’un pauvre prêtre mis en cause et qui fait l’objet d’une description, vile, je dois le dire. En effet pas d’autres cérémonies ne sont évoquées dans le livre.  Voir plus loin mon commentaire sur l’abject récit de Le Gendre.
[17] Il faut être vraiment myope pour voir la « domination » d’une Église toujours malmenée, diffamée, persécutée, confinée, toujours en butte aux prétentions des pouvoirs temporels, même catholiques, hier comme aujourd’hui.
[18] « Pouvoir sur les consciences » certes, toutefois pouvoir spirituel, maternel, en vue du Bien et de la Vie ; pouvoir attribué par Jésus en Personne « Tout ce que tu lieras sur la terre, sera lié dans le ciel… ». Mais pouvoir dépourvu de contrainte, d’oppression, de coercition. L’Église protégea la Foi mais jamais l’Église ne convertit de force. En va-t-il de même pour tous les autres pouvoirs, temporels ou religieux ?
[19] « Légende de Saint François d’Assise » par saint Bonaventure. Poussielgue 1859. Ici le terme « légende » signifie « livre contenant les actes des saints pour toute l’année » et non récit mythique. Voir Littré. Ce sens a vieilli mais demeure dans la « Légende dorée » qui est une compilation des vies des Saints composée au XIII° siècle.
[20] St François lui-même disait : « Plus indigne est celui qui commande, plus méritoire est l’obéissance ».

[21] Voici ce que Saint François disait des chefs catholiques : « Le Seigneur nous a appelés pour ranimer la foi et aider les prélats et les clercs de notre mère la Sainte Eglise. Aussi sommes-nous tenus, dans la mesure du possible, de toujours les aimer, les honorer et les vénérer. Les frères, en effet, sont appelés Mineurs parce qu'ils doivent, par leur nom et leur manière d'agir, donner l'exemple de l'humble soumission aux autres hommes de ce monde. Quand, au début de ma conversion, je me suis séparé du monde et de mon père selon la chair, le Seigneur a mis sa parole dans la bouche de l'évêque d'Assise pour me donner un bon conseil et m'affermir dans le service du Christ. C'est pour cela, et pour beaucoup d'autres excellentes qualités que j'aperçois dans les prélats, que je veux aimer, vénérer et regarder comme mes seigneurs, non seulement les évêques, mais encore les humbles prêtres. »  Chapitre  XIII « Saint François d'Assise Raconté par ses premiers compagnons »  TRADUCTION FRANÇAISE DE LA LEGENDA ANTIQUA.


[22] « Je voudrais m’arrêter brièvement sur l’une des voies qui peuvent nous conduire à Dieu et nous aider également à le rencontrer : c’est la voie des expressions artistiques, qui font partie de la via pulchritudinis — « voie de la beauté » — dont j’ai parlé à plusieurs reprises et dont l’homme d’aujourd’hui devrait retrouver la signification la plus profonde… il existe des expressions artistiques qui sont de véritables chemins vers Dieu, la Beauté suprême, et qui aident même à croître dans notre relation avec Lui, dans la prière. Il s’agit des œuvres qui naissent de la foi et qui expriment la foi… combien de fois des tableaux ou des fresques, fruit de la foi de l’artiste, dans leurs formes, dans leurs couleurs, dans leur lumière, nous poussent à tourner notre pensée vers Dieu et font croître en nous le désir de puiser à la source de toute beauté… Chers amis, je vous invite à redécouvrir l’importance de cette voie également pour la prière, pour notre relation vivante avec Dieu. Les villes et les pays dans le monde entier abritent des trésors d’art qui expriment la foi et nous rappellent notre relation avec Dieu. Que la visite aux lieux d’art ne soit alors pas uniquement une occasion d’enrichissement culturel — elle l’est aussi — mais qu’elle puisse devenir surtout un moment de grâce, d’encouragement pour renforcer notre lien et notre dialogue avec le Seigneur, pour nous arrêter et contempler — dans le passage de la simple réalité extérieure à la réalité plus profonde qu’elle exprime — le rayon de beauté qui nous touche, qui nous «blesse» presque au plus profond de notre être et nous invite à nous élever vers Dieu. » Benoît XVI Audience générale du 31 août 2011.


[23] Il faut voir comment les premiers chrétiens vénéraient, cachaient et tenaient pour précieux les vases sacrés.
[24] Frédéric Ozanam : sa vie s'orienta vers l'aide aux plus démunis. Il décida, en avril 1833, avec des amis étudiants, paroissiens comme lui de l'église Saint-Étienne-du-Mont, de fonder une petite société vouée au soulagement des pauvres, qui prit le nom de Conférence de la charité. Par la suite, la conférence se plaça sous le patronage de saint Vincent de Paul. Il fut alors aidé dans sa tâche par sœur Rosalie Rendu, une Fille de la Charité très active dans les quartiers pauvres de Paris.

[25] Tiens, le Saint Curé aimait donc aussi « les broderies de fils d’or », Le Gendre va-t-il aussi le malmener ?
[26] A la fin, elles moisissaient ; il les mangeait alors ainsi !
[27] Ecole de filles fondée par le saint curé, école gratuite, avec des pensionnaires, elle accueille des filles pauvres ou orphelines qui sont nourries, instruites et entretenues gratuitement. Les catholiques n’ont pas attendu Ferry pour scolariser les pauvres.
[28] Le livre le plus complet et le plus impartial sur le Saint d’Ars est celui de Mgr René Fourrey, Le curé d'Ars authentique, L'Échelle de Jacob, 2009. Mon récit  abrégé de la vie du saint curé d’Ars lui doit beaucoup ainsi qu’au livre de Mgr Trochu et au livre de M. l’abbé Monnin « Esprit  du Curé d’Ars  dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation. » Téqui 1975.
[29] Cardinal & Le Gendre associés.
[30] Dans le tome 1 on appelait même cette « dérive » : « le principe de Constantin » !
[31] Soit il y a 9 siècles et demi !
[32] . En la basilique Saint-Martin de Tours, Clovis revêtit les ornements et ceignit son front du diadème, dont il fit ensuite présent au pape Hormisdas (Liber pontificalis, LIV, 10): c'est ce qui a constitué la première couronne de la tiare des souverains pontifes. Le geste d'hommage de Clovis viendrait ainsi ratifier l'interprétation selon laquelle la première couronne de la tiare vient marquer que le pape est père des rois.
[33] Certains la font remonter à Boniface VIII qui aurait ajouté une deuxième couronne en 1301. Par là, il voulait signifier son autorité spirituelle au-dessus de l'autorité civile. Cet ajout intervient alors en lien avec le conflit opposant Philippe le Bel au Saint-Siège
[34] Elle fut rachetée par l’archidiocèse de New York en novembre 1964. Elle se trouve dans un musée.
[35] L’Unité, un des quatre caractères de la véritable Église s’entend dans l’espace (sur terre et au ciel, qui dépasse la pure notion spatiale mais peut être pensé figurativement comme un lieu), avec tous ceux qui partagent la même Foi,  mais encore dans le temps avec les saints et les fidèles qui nous ont précédés et nous succèderont. La Communion des saints est, en quelque sorte, spatio-temporelle, en un mot elle est catholique c’est à dire universelle.
[36] Grand manteau de chœur que portent les cardinaux, les évêques, le clergé des basiliques, certains dignitaires de la cour pontificale ainsi que les chanoines de certaines cathédrales. On l’appelle aussi cappa magna ou chape prélatice. Lorsque la cappa est déployée, elle constitue un signe de juridiction (il ne peut donc y avoir qu’une seule cappa déployée dans une cérémonie). FORME – C’est une chape fermée de toutes parts, qui ne comporte qu’une fente médiane ou deux fentes latérales pour passer les bras. En arrière elle se termine par une longue queue (tortillon), portée par un caudataire ou retroussée sur le bras gauche. Le chaperon se termine par un capuchon, qui se relève et s’attache sur le dos.
MATIERE – Le corps de la cappa est en laine violette (mérinos, escot, mais jamais de drap). La soie, interdite aux évêques, est propres aux cardinaux. Le chaperon est en hermine, en principe sans mouchetures, avec doublure de laine violette et de soie rouge pour le capuchon. En été le chaperon est de laine violette par-dessous et de soie rouge foncée par-dessus. http://www.schola-sainte-cecile.com/
USAGE – La cappa est proprement le vêtement de chœur de l’évêque dans son diocèse. Il le revêt toutes les fois qu’il célèbre ou préside au trône. En signe de juridiction, l’archevêque métropolitain le porte aussi dans toute sa province, le légat sur tout le territoire de sa légation et les cardinaux dans le monde entier (selon la maxime qu’un cardinal est partout chez lui). La cappa est toujours déployée sauf en présence d’un prélat supérieur (comme l’évêque diocésain en présence de son archevêque ou d’un cardinal). Toutefois, l’évêque peut toujours la déployer s’il va pontifier solennellement et qu’il ne marche pas avec ses supérieurs (S.R.C. n. 4355, II ad 2 et n. 2909). Chanoine Robert Lesage, Dictionnaire pratique de liturgie romaine, Paris, 1952.
Bernard Berthod & Pierre Blanchard, Trésors inconnus du Vatican, cérémonial & liturgie, Paris, 2001.


[37] Encore que d’innombrables confessions protestantes, notamment évangélistes et charismatiques ne soient pas avares d’extravagances et de frénésie liturgiques, surtout télévisées.
[38] Les informations de ce § sont dues à l’excellente analyse sur la Cappa Magna d’un site non dédié aux questions religieuses (comme quoi, tout peut contribuer au Bien !) : (http://doutrebente.org/) et « Les archives du Forum Catholique ».

[39] Par exemple la messe traditionnelle qu’il croit sans doute « interdite », ce sera notre paragraphe c).
[40] C’est l’accusation-mystification de tous les procureurs de l’Église qui rajoutent cette réprobation à leurs incriminations doctrinales. On renchérit  toujours avec cette démagogique mise en cause pour son caractère populaire, facile, aisément exploitable, qui excite ce qu’il y a de convoitise et d’envie dans l’homme. C’est, dirions-nous aujourd’hui, le thème Marketing bateau qui fait mouche à tous coups. Et qu’on ne démontre JAMAIS. Il y a ainsi des thèmes qui se suffisent à eux-mêmes, tenus pour vrais en vertu d’une qualité inconnue, jamais justifiés, qui s’imposent  sans vérification comme de pures Essences, improuvées mais éblouissantes. Éblouir n’est pas éclairer !

[41] Elle en a l’usage mais non la propriété ; dans le droit romain antique on aurait dit : « elle a l’usus, non l’abusus. » L'abusus est l'un des attributs du droit de propriété, le droit de disposer de son bien, qu'il s'agisse de la disposition juridique de son bien par l'aliénation (vente ou don) ou matérielle par la destruction. D’où le terme actuel « abuser » qui, strictement, signifie « se défaire » &/ou « détruire » un bien.
[42] Ainsi les états ou les Princes qui s’emparaient des biens de l’Église, en les revendant,  se créaient une clientèle politique à sa dévotion, liée à lui par le forfait et le rapt. On vit cela en Allemagne, en Suède, en Hollande, en Angleterre, en France et même en Espagne et au Portugal durant les gouvernements éclairés des Aranda et des Pombal qui pillèrent l’Église et expulsèrent les jésuites non sans saisir leurs possessions.
[43] Le 3/7/2011 - 14 H 32
« Les finances du Vatican passent au vert. Pour la première fois depuis trois ans, les comptes du Saint-Siège et du Vatican sont positifs, avec un excédent de 10 millions. Pourtant, les ressources en provenance des diocèses et des fidèles connaissent une chute sérieuse (de 24,9 millions en 2009 à 18,8 millions en 2010).
Mais une gestion serrée (les dépenses ont été réduites de 19 millions d’euros), conjuguée, pour les Musées du Vatican, à une forte augmentation de la fréquentation, a permis de dégager ces deux excédents. Tels sont les enseignements à tirer de la publication, samedi 2 juillet, des comptes du Saint-Siège et de l’État de la Cité du Vatican.

[44] Le Budget général est réparti en 3 postes différents :
Le premier est le Saint-Siège, qui en 2004 enregistre 205,6 millions d’euros de recettes pour 202,6 millions d’euros de dépenses. Celles-ci sont principalement destinées aux 2663 personnes travaillant au sein de la Curie romaine (dicastères et organismes du Saint-Siège, 118 représentations pontificales auprès des nations, 9 sièges auprès des organisations internationales).
Le second concerne le bilan de l’État de la Cité du Vatican qui, toujours en 2004, enregistre lui aussi un résultat positif de 5,3 millions d’euros. En 2003, il était en déficit de 8,8 millions d’euros et, en 2002, de 16 millions d’euros. En 2004, il employait 1560 personnes au sein notamment de Radio Vatican, L’Osservatore Romano et la télévision CTV.
Enfin, le Denier de Saint-Pierre (dons effectués par les diocèses) atteint 43 millions d’euros, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2003. Ces fonds ont été destinés, sur volonté du Pape, « à des interventions caritatives visant à alléger les souffrances de populations touchées par des catastrophes naturelles, à soutenir des initiatives en faveur d’orphelins victimes de conflits armés ou du sida ». Remarquons que le budget du Vatican est relativement faible. Il suffit de comparer pour s’en convaincre. Il est par exemple deux fois et demi-inférieur à celui du Conseil général du Maine et Loire (497, 2 millions d’euros en 2005), et encore inférieur au budget d’une ville comme Angers (250, 27 millions d’euros en 2005). Le budget du Saint-Siège est donc à peu près égal à celui d’une ville moyenne française.

[45] Au sens obvie : un principe est un axiome premier.
[46] Maldonat, proprement Maldonato, né en Estrémadure en 1531, fut un des hommes des plus savants de son siècle. Il entra en 1562 dans la Compagnie de Jésus, et se signala dans l'enseignement de la philosophie et de la théologie au collège de Clermont à Paris et à l'université de Pont-à-Mousson. Des accusations d'hérésie et de captation d'héritage, imaginées contre lui par l'envie, furent anéanties par une décision de l'évêque de Paris et par un arrêt du Parlement. Il mourut en 1583 à Rome où l'avait appelé le pape Grégoire XIII, pour le faire travailler à l'édition de la Bible des Septante. Maldonat a laissé plusieurs ouvrages, dont quelques-uns ont été imprimés après sa mort. Le plus important est un excellent Commentaire sur les Evangiles, dont la meilleure édition est celle de Pont-à-Mousson, 1596.
[47] Commentaire  de la Sainte Bible de l’abbé Louis Claude Fillon († 1927).
[48] « La chaîne d’or » tome2 page 238-239.
[49] On se demande en effet sur quoi ils fondent leur parti pris destructeur ?
[50] « Menteuse » car le vrai but de Judas n’était pas de vénérer la pauvreté mais de voler les biens de l’Église ; Judas, qui tenait la bourse des Apôtres et la détournait s’inquiétait des dépenses qui le privaient de sa filouterie. Méfiez vous des idées d’apparence morales qui masquent les vilaines doctrines et les actes mauvais. On cherche  toujours à justifier les perfidies par les idéalismes au visage honnête.
[51] Sous Tibère, un soldat des cohortes de vigiles, à Rome, gagne 150 deniers par an (plus les primes). Un fantassin légionnaire 225 deniers, un fantassin auxiliaire ou un rameur de la flotte 75 d / an (plus les primes toujours !). C'est alors honnête salaire.
Donc les 300 deniers  correspondent à deux  ans de solde pour un militaire de base. Aujourd'hui, ce serait donc plus de 2 ans de SMIC (± 16000 € / an 2011).
[52] C’est toujours la justification truquée des réformateurs de « revenir au Christ », mais en l’imposant aux autres, ce qui les dispense souvent de le pratiquer pour eux ! Les vrais saints prêchèrent la vertu et la pauvreté par l’exemple, pas par la controverse et les faux procès.
[53] « Après », mais après QUOI ? Toujours le mystère, enveloppé d’une énigme. Mais toujours inquiétant, car le secret est une dissimulation redoutable.
[54] Tels ceux traités dans le livre du cardinal que je me suis appliqué de rectifier.
[55] Le cardinal Journet écrivit en 1963 un petit opuscule de 104 pages intitulé « Le dogme chemin de la Foi »dans l’excellente (et défunte) collection « Je sais- Je crois ». Tout y est dit de la nécessité des dogmes pour nous conduire à la Lumière surnaturelle, donc au salut.
[56]  Sans doute parce qu’elle n’a pas non plus de passé !
[57]              Mais  quand j’émets une proposition de Foi  contenue dans le Credo ou dans le Dogme de l’Église, je suis assuré d’être, là, personnellement infaillible par communion à l’infaillibilité du Magistère ecclésiastique catholique. L’Église, en quelque sorte, m’investit de son infaillibilité. Ce n’est pas orgueil ou présomption de croire ainsi car ce n’est pas de ma personne que jaillit la vérité mais de Dieu pour Lequel nous  ne sommes ici que le canal. Pour prendre un exemple qui illustre un propos qui pourrait sembler exorbitant, si je dis que Dieu est Un en trois Personnes unies consubstantiellement mais distinctes, proposition qui excède les capacités de ma raison,  je ne fais qu’exprimer une doctrine de FOI obligatoire pour la sanctification. J’exerce ce faisant le privilège d’infaillibilité de l’Église.  

[58] Néanmoins appuyée par un témoignage digne de la plus haute crédibilité provenant de Genève où Le Gendre lors d’une conférence a admis que le cardinal était une « pure fiction ». Nous le confirmera-t-il un jour publiquement ?
[59] C’est ici que l’on peut admettre que l’inexistence du cardinal ne change rien au débat ; ce sont les idées que l’on combat avec d’autres idées, l’homme est sans importance, tout du moins dans la controverse de fond.
[60] E.Gilson « Constantes philosophiques de l’Être » VRIN 1983