Furent elle exempte de travers guerriers parce que les
soldats étaient chrétiens ? Bien
sûr NON, Hélas ! La guerre, même juste est un fléau, un recours ultime[1]. Fallait-il alors pour en éviter les malheurs, se
livrer sans combat à une religion tardive, agressive, expansive et brutale
parce que créée par un homme ?
Méfiez vous des religions que Dieu n’a pas inspirées ; n’étant pas
divines, elles sont souvent inhumaines de surcroît.
Les croisades obéirent à de vénérables motifs religieux
(poursuivre le pèlerinage aux Lieux Saints) et stratégiques (faire irruption au
cœur de l’Islam pour paralyser son expansion). Le résultat dura un siècle. Il
méritait d’être tenté, il ne mérite pas nos sarcasmes et notre mépris. Des
chrétiens sincères et qui souffrirent, s’engagèrent pour une cause bénie et
encouragée par l’Église ; il est indigne neuf siècles après de cracher sur
eux.
« Si supporter les injures qui n’atteignent que nous est un acte vertueux,
supporter celles qui atteignent Dieu est le comble de l’impiété. » St
Thomas d’Aquin
« Nul, s’il
n’est très bon clerc, ne doit disputer avec les mécréants. Un laïc, quand il
ouït médire de la loi chrétienne, ne doit pas défendre la loi chrétienne sinon de l’épée, de laquelle il doit
donner parmi le ventre dedans, tant
qu’elle y peut entrer. » Saint
Louis
La Méditerranée
avant le déferlement armé de l’Islam : carte n°1
De 632 (mort
de Mahomet) à 750 après la conquête
de l’Espagne ; l’élan islamique ne sera stoppé qu’en 1683 à Vienne dont le
siège par les TURCS (14 juillet- 12 septembre 1683) se termina par leur
défaite. Le cœur de l’Europe était sauvé : carte n°2
-Les bons athées : Sous le titre « Les athées à la droite de Dieu »
d’un Chapitre du livre (P. 256) voici magnifiés
les sans Dieu qui nient Dieu. Car,
il ne faut pas feindre de l’ignorer, l’athéisme est la « Doctrine ou attitude fondée sur la négation d'un Dieu personnel et vivant ».[2]
Le Gendre : «Les athées qui font du bien, selon ses termes (…de
Jean d’Ormesson), donnent de l’espoir, parfois mieux que les croyants, mais ils ne peuvent dire que la vie a un
sens en elle-même, ils ne peuvent donner une espérance »Page 264.
« J’aime beaucoup la conviction de Jean
d’Ormesson quand il déclare que les athées qui font le bien seront assis à la
droite de Dieu en qui ils ne croient pas. Elle a le mérite d’éclairer où se
trouvent les priorités : faire le
bien et être ouvert à la possibilité
d’un Dieu[3] vaut mieux qu’asséner sans charité sa foi et se
comporter comme un malpropre. » Page 265.
En un mot, les bons athées sont préférables aux mauvais
croyants. Formule exemplaire d’une équation TRUQUÉE.
Car si l’on veut comparer à tout prix je propose plutôt
et avec plus de rigueur de juger les bons
athées en rapport des bons chrétiens.[4]
Mais examinons d’abord
les conséquences de l’athéisme puisque,
dans le fond, un athée conséquent devra bien penser & agir selon un choix qui engage le sens de la vie…et de
l’éternité (ce qui n’est pas RIEN).
« Si Dieu
n’existe pas tout est permis » Dostoïevski (Les Frères Karamazov)
Dès lors qu’il n’y a pas Dieu, il n’y a pas les dix commandements,
il n’y a pas de morale immuable s’imposant à tous également parce que venant du
sacré, il n’y a pas de lois inviolables, il n’y a pas d’homme appelé au salut,
il n’y a pas de vie future, il n’y a pas de jugement pour le bien et le mal. Il
n’y a pas de signification à la vie.
Mais il y a un univers qui vient de l’inconnu et va vers l’énigme,
dépourvu de sens ; il y a les hommes nés de la matière aveugle et amorale,
chaînons dont les deux bouts plongent dans le néant ; leurs lois ne sont
justes qu’en proportion de leur consentement subjectif, mobile éphémère et
inconstant. Ils surgirent de la
poussière où Ils retourneront, qu’ils fussent bons ou méchants. Le bien et le
mal ne sont qu’une alchimie matérielle provisoire, circonstancielle, en somme
une pulsion animale instinctive dénuée de valeur rédemptrice. La pensée est une
sécrétion du cerveau comme la bile du foie. La souffrance est un accident cosmique
insensé, intolérable et provisoire puisque l’évolution la retranchera du monde
parvenu à son apogée. Tout ce qui survient est hasard, l’homme est un hanneton qui pense, dans un
flux social dont il est un atome conscient mais impuissant.
Et TOUT est permis faute de Juge, de Décalogue et finalement, de responsabilité.
Alors, les athées peuvent ils « faire le bien » ? Je ne le crois pas car le Bien n’est
que par participation à l’oblation salutaire du Christ et une imitation de sa
vie, faute de quoi, non rapportés à Lui
nos actes sont sans valeur. De surcroît le
seul Bien est de faire la
volonté de Dieu Père ; est-ce ce que veulent
les athées ? On peut en douter en toute logique. Je crois donc qu’ils
peuvent faire du Bien, toutefois
sans faire le Bien ; du Bien en vertu de leur nature humaine bonne par Création, du Bien par accident en quelque sorte
et toujours à l’encontre de leur athéisme. Le Bien qu’ils font appartient à l’Église
non à leur dogme car « tout ce qui est Bien appartient au saint
Esprit. » Quand l’homme n’est, comme l’athée le croit[5], qu’une parcelle d’univers de
matière sans raison d’être ni finalité, on ne peut faire le bien que pour des motifs utilitaires, égoïstes ou/et sensuels. Le Bien accompli par devoir
envers la dignité des hommes leur est, ontologiquement, étranger car l’homme ne
tire sa dignité que de son origine divine, de sa fin en Dieu et de son rachat à prix fort par le sang de Dieu. Tout
le bien qu’un athée peut accomplir ne peut donc être le fruit de son athéisme mais – à son
insu et malgré lui- de son âme immortelle qui porte toujours l’étincelle du
Dieu caché mais vivant, le sceau de « l’image et
ressemblance »originelles. Les « bons » athées seraient encore meilleurs s’ils étaient moins athées. Je sais que ce langage est contraire à l’esprit des temps, libéral et latitudinaire. Mais
« ce qui est, est » !
Alors y a-t-il de bons athées ?
Peut être, comme il y a de bons petits diables
et de bons serpents domestiqués ! Mais assurément il n’y a pas de bon athéisme.
Si vous voulez sur l’Athéisme les dernières nouvelles, faites comme Léon Bloy,
relisez Saint Paul[6] :
Saint Paul Romains 1 :19 car ce qui se peut connaître de Dieu, est manifeste parmi eux : Dieu le leur a manifesté.
20 En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l'intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables,
21 puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont
pas rendu grâces; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence s'est enveloppé de ténèbres.
20 En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l'intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables,
21 puisque, ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont
pas rendu grâces; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence s'est enveloppé de ténèbres.
Un bon athée commet ainsi
d’abord une faute « inexcusable » de nature
intellectuelle (la pire[7]) puisqu’il trahit sa raison qui lui montre Dieu dans les perfections de la nature. S’il ne voit pas le Vrai, comment peut-il faire le
Bien ? S’il le fait c’est donc, d’une certaine manière, comme par
inadvertance, puisque Le BIEN Souverain, source et fin de tous les biens
intermédiaires lui est soustrait.
Comment occulter que l’athéisme appliqué et porté à son
incandescence absolue a engendré quelques dizaines millions de victimes dans
les pays marxistes[8]. Aucune religion au monde n’a persécuté ni anéanti hommes, nations,
valeurs et espoirs comme l’a fait l’athéisme en acte.
Ne renouvelons jamais la
confusion tragique et médiocre de l’homme et de la doctrine, l’homme peut avoir
quelque qualité, en tant qu’homme, la lui attribuer en tant qu’athée est
une faute de raison impardonnable. Gentils
athées pourquoi pas ? Bons athées n’y croyez pas, car l’erreur
intellectuelle porte avec elle le vice de l’acte mauvais. N’oublions pas ce que
Sartre, logiquement en disait : "Si
Dieu n'existait pas ce serait une raison supplémentaire pour nous de le
combattre".
Et ne croyons pas trop au témoignage médiatique de d’Ormesson,
c’est « Un vrai ébéniste de la
langue de bois ». (Thomas Morales
écrivain).
L’athéisme c’est « Construire
à faux après avoir raisonné à vide » (Taine)
-L’Église, une gérontocratie : « -Êtes-vous en train de me dire que l’Église
est une gérontocratie, Éminence ?
Pourtant la sagesse est le privilège de l’âge. – C’est ce que l’on
dit en effet, mais c’est plutôt l’expérience, le seul privilège de l’âge. »Page 11.
De nos jours, le jeunisme est
populaire, la gérontocratie est décriée, la vieillesse n’est plus associée à la
sagesse, la réflexion, le calme retour sur soi, l’impassibilité devant les
passions et les dangers, l’attention sereine aux tribulations de la vie, la
fidélité à la mémoire. Le culte de l’éphémère et de la hâte, de la
précipitation sont associés à la fougue de la jeunesse. Être vieux est une
maladie au même titre qu’être vertueux, présomption d’impuissance, de froideur
et d’insensibilité, de perte de sens du réel, de vestibule de la mort.
C’est dire que pour le cardinal la gérontocratie,
mode de gouvernement le plus
répandu, quelle qu’en soit la forme (démocratie, monarchie, empire,
oligarchie, dictature, parti unique…) dans TOUTES les époques, est odieuse, son
SEUL bénéfice étant « l’expérience »[10], une dédaigneuse et inutile qualité. L’inexpérience qui est bien la
marque de la jeunesse n’est certes pas rédhibitoire, dans les affaires graves
elle est tout de même une menace d’improvisation.
Manifestement on n’aime pas
l’âge des gouvernants de l’Église dans le groupe du cardinal et on le fait
savoir par le vilain mot de gérontocratie – qui ressemble n’est ce
pas ? à gériatrie, une maladie en somme.
Et pourtant ! Les grands philosophes athéniens qui nous sont donnés
comme de grands sages – et ils le sont souvent, en partie- ont prôné la gérontocratie
comme mode de gouvernement avisé :
« Choisissez parmi vous un conseil composé
de vieillards sages et éclairés, entre les mains
duquel vous remettrez la puissance
législative & le soin de l’administration de l’état…toujours en
présence et de l’avis des conseils des
vieillards et du peuple assemblé » (Lettre
de PLATON aux Syracusains pour
constituer leur gouvernement.)
Mais ce qui emporte, naturellement et surnaturellement, notre
intelligence et notre confiance en ce type d’autorité, c’est le recours
constant, en TOUTES circonstances et sous TOUTES les formes de la Sainte
Écriture (Ancien et Nouveau Testament identiquement) à ce mode de pouvoir et de
conduite pour l’histoire humaine. Une profusion pléthorique de textes, tous
dans les mêmes termes, montrent le dessein de Dieu, Son adorable injonction,
d’user des Anciens dans TOUS LES CONSEILS. Je ne puis citer
tous les énoncés de cet ordre impérieux, ils sont innombrables, en voici
quelques uns :
Exode :
3 :16 Va, rassemble les
anciens d'Israël et dis-leur: Yahweh, le Dieu de vos pères, m'est apparu
17 :5 Yahweh dit à Moïse: "Passe devant le peuple et
prends avec toi des anciens
d'Israël… et va.
Nombres :
11 : 16 Yahweh dit à
Moïse: «Assemble-moi soixante-dix hommes des
Anciens d'Israël, que tu connais pour
être anciens du peuple et préposés sur lui; amène-les à la tente de réunion
et qu'ils se tiennent là avec toi.
17 Je descendrai et je te parlerai là; je prendrai de l'esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et tu ne la porteras plus toi seul.
17 Je descendrai et je te parlerai là; je prendrai de l'esprit qui est sur toi et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et tu ne la porteras plus toi seul.
Josué :
24 :1 Josué assembla toutes les tribus d'Israël à Sichem, et
il convoqua les Anciens d'Israël,
ses chefs, ses juges et ses officiers.
Ruth :
4 :2 Alors Booz prit dix hommes parmi les Anciens de la ville, et il dit : "Asseyez-vous
ici." Et ils s'assirent.
1 Chroniques :
15 : 25 David, les Anciens
d'Israël et les chefs de milliers se mirent en route pour faire monter l'arche
de l'alliance de Yahweh depuis la Maison d'Obédédom, au milieu de la joie.
Actes des Apôtres :
11 : 29 Les disciples
décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours
pour les frères qui habitaient la Judée;
30 ce qu'ils firent aussi en expédiant (les offrandes) aux Anciens par les
mains de Barnabé et de Saul.
pour les frères qui habitaient la Judée;
30 ce qu'ils firent aussi en expédiant (les offrandes) aux Anciens par les
mains de Barnabé et de Saul.
14 : 23 Après leur
avoir établi des Anciens dans chaque
église par imposition des
mains, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui
ils avaient cru.
mains, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui
ils avaient cru.
15 : l …et Barnabé et
quelques autres des leurs
monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les Anciens pour cette question.
monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les Anciens pour cette question.
4 Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par la communauté, les
apôtres et les
Anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.
Anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.
6 Les apôtres et les Anciens
s'assemblèrent pour examiner cette affaire
22 Alors il parut bon aux apôtres et aux Anciens, ainsi qu'à toute la
communauté, de choisir quelques-uns d'entre eux pour les envoyer à Antioche
avec Paul et Barnabé; (on choisit) Jude, surnommé Barsabbas, et Silas,
Hommes de premier rang parmi les frères,
23 qui écrivirent par leurs entremise :
" Les apôtres et les Anciens, frères, aux frères d'entre les Gentils qui sont à
Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
communauté, de choisir quelques-uns d'entre eux pour les envoyer à Antioche
avec Paul et Barnabé; (on choisit) Jude, surnommé Barsabbas, et Silas,
Hommes de premier rang parmi les frères,
23 qui écrivirent par leurs entremise :
" Les apôtres et les Anciens, frères, aux frères d'entre les Gentils qui sont à
Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
21 : 17 Quand nous fûmes à Jérusalem, les frères nous reçurent avec
plaisir.
18 Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les Anciens s'y
réunirent.
18 Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les Anciens s'y
réunirent.
22 : 5 comme le grand prêtre même m'en rend témoignage, ainsi que
tout le collège
des Anciens. Ayant même reçu d'eux des lettres pour les frères, je m'en allais
à Damas pour amener aussi enchaînés à Jérusalem ceux qui se trouvaient là,
afin qu'ils fussent punis.
des Anciens. Ayant même reçu d'eux des lettres pour les frères, je m'en allais
à Damas pour amener aussi enchaînés à Jérusalem ceux qui se trouvaient là,
afin qu'ils fussent punis.
Saint Paul :
1 Timothée 4 : 14 Ne perds pas de vue le don spirituel qui est en toi,
qui t'a été donné par action
prophétique avec l'imposition des mains du collège des Anciens.
prophétique avec l'imposition des mains du collège des Anciens.
Tite 1 : 5 Je t'ai laissé en Crète afin que tu achèves de tout
organiser,
et que, selon les instructions que je t'ai données,
tu établisses des Anciens dans chaque ville.
et que, selon les instructions que je t'ai données,
tu établisses des Anciens dans chaque ville.
Saint Pierre :
1Pierre 5 : 5 De même, vous qui êtes plus jeunes, soyez soumis aux Anciens ; tous, les uns à l'égard des autres,
revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa
grâce aux humbles.
Les Actes des Apôtres citent 18 fois le
recours aux Anciens comme mode d’autorité. Ils les désignent même en
tant que collège, comme Saint Paul.
Doit-on supposer que les Anciens n’étaient point vieux mais
que le terme désignait seulement des chefs ?
Ce serait mal raisonner, tous les dictionnaires de la Bible en attestent :
Dictionnaire de la Bible Robert Laffont –Collection Bouquins.1500 pages.
Et le Dictionnaire Universel de Philologie sacrée en quatre tomes de l’abbé Migne confirme ce sens au terme
« Presbyter », équivalent à
« Ancien » dans le Nouveau
Testament :
Le dictionnaire de la Bible de Dom Calmet n’évoque pas l’âge mais la
fonction de « chefs de famille » ; quand on connait les mœurs et les
institutions de toute l’Antiquité[11] on ne peut ignorer qu’être chef de
famille est une fonction sacrée, à vie, réservée au plus
aîné en âge.
Il en ira de même quand Dieu suscitera pour gouverner Israël des Juges, véritables gouverneurs de la
nation.
Dictionnaire Dom Calmet osb.
Ce que le Cardinal méconnait une nouvelle fois[12] c’est que dans l’Église ce ne sont pas les hommes qui gouvernent, c’est Dieu par leur canal ; dés lors qu’importe leur âge, leur rang, leur état physique (et d’ailleurs leur état moral également, car Dieu peut s’il le veut gouverner par des hommes indignes, cela s’est produit et l’Église est toujours vivante). Les hommes d’Église peuvent bien être vieux mais leur doctrine et leur prédication sont éternelles, affranchies du temps, libérées des imperfections corporelles – et morales-. N’est ce pas ce qui compte ?
« On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux
parce qu'on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même. Aussi jeune que l'espoir propre
au sens. Aussi vieux que votre abattement. Vous resterez jeune tant que vous
resterez réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini. » — Douglas MacArthur, discours d'adieu aux étudiants de l’Académie
militaire de West Point - 1962
Avec sa manière de rider toutes les institutions d’Église et de racornir tout ce qui est vénérable, je
crains que le vieux cardinal ne
projette sur autrui ses propres obsessions. Libre à lui, mais pour l’Église il
devrait prendre garde à respecter son
caractère sacré. Car le sacré n’est pas une affaire d’âge. C’est si vrai que du
16 au 21 août 2011 à Madrid pour les JMJ
des centaines de milliers de jeunes
gens ont démenti par leur enthousiasme, leur recueillement, leurs prières
et leurs chants que la gérontocratie était un obstacle à la foi et à
l’espérance. A Madrid, de tous les continents, ces jeunes ne sont pas allés
saluer un vieux, ils sont allés
acclamer un Pape. C’est ainsi qu’on donne une calotte aux grincheux.
JMJ Madrid août 2011 :
-Les vieux et le
petit garçon : Pour illustrer la vieillesse des gens d’Église et ce
qui dans
le sacré « empêche les gens de percevoir
la tendresse de Dieu », le cardinal raconte (pages 286 &289) une
anecdote qui se veut démonstrative de ses propos. Son récit sera, hélas pour
lui, démenti par le mien dont j’apporterai
la preuve.
Sur le «sacré qui
empêche… » Je dirai plus loin qu’en penser. Le cardinal nous
dépeint, lors d’une veillée de prières avec le Pape, un petit garçon échappé à
ses parents s’ébattre entre le public et l’estrade du Pape. Aucun des prélats
présents n’ayant bronché, les agents de sécurité « interceptèrent » l’enfant. Et le cardinal de regretter « que l’un d’entre nous n’ait pas osé un
geste…pour prendre la main de l’enfant et le conduire vers le Pape ».
« Pas un de nous n’a fait ce geste, ni même, je crois,
n’y a songé.[13]Moi
non plus…Je m’en veux.» Leçon
évidente : il y a un fossé entre notre Foi et notre pratique.
Est-ce nouveau ? Est-ce dû aux pesanteurs de l’Église ?
Est-ce dû à l’Église ? Le sacré est-il l’obstacle de la Charité, de la
chaleur humaine ?
Ou bien notre nature déchue, avec son respect humain, ses
prudences excessives, ses faiblesses et timidités, ses paresses, ne surgit-elle en maintes occasions pour
refouler l’élan de l’amour, la spontanéité de la tendresse, le feu du zèle
chrétien ?
Le cardinal cite son exemple, voici les miens : Lors de
l’audience générale du mercredi 2 février 2011 accourt un petit garçon sur
l’estrade du Pape, il déboule à grandes enjambées, se précipite sur le Pape
manifestement heureux. L’a-t-on « intercepté »,
nullement, quel « geste osa »
le Pape vers le petit garçon ? Les photos parlent d’elles
mêmes ; leçon : un vieux Pape accueille avec émotion un petit garçon effronté qui se jette dans
ses bras. La gérontocratie et le sacré nous réservent souvent de belles images
émouvantes.
http://www.wat.tv/video/enfant-se-jette-dans-bras-pape-3c5k3_2exyh_.html
Et comment ne pas ajouter à cette démonstration spontanée
d’affection et de communion les images d’une visite aux enfants malades (qui ne
sont pas la marque exclusive du Cardinalet d’O. Le Gendre) :
L’Église et la pauvreté :
« Heureux,
vous qui êtes pauvres » St. Luc 6:20
« Peut être avais-je besoin de vider mon sac, Éminence » Page
38
Le cardinal :
« Parfois la richesse de
l’institution empêchait les petites
gens de lui faire confiance – O. Le Gendre : « On ne peut pas
prêcher l’Évangile dans la richesse. » Page 187
Le cardinal : « une institution riche peut
elle être un obstacle à la recherche de
Dieu ? Une institution riche dans ses atours et ses avoirs,
riche dans sa position de domination,
riche dans la condescendance de ses
attitudes, riche dans l’exercice de son pouvoir
sur les consciences, riche dans ses relations avec les politiques… » Page 212-213
Le cardinal : « simplifier le train de vie,
les ornements, les cérémonies, les journaux… » Page
217
«Le système est bien
huilé, c’est certain, mais il s’inspire d’une logique féodale : plus on est soi disant haut placé, plus on est revêtu luxueusement
et plus isolé on se retrouve. »
Page 290
En un mot, la richesse (atours[14], ornements[15], avoirs, cérémonies[16], vêtements luxueux) et son cortège de
gorgones malfaisantes (domination[17], pouvoir sur les consciences[18], connivence politique, logique féodale)
pétrifient l’Église et entravent sa capacité de convaincante prédication.
On a vu dès le début
de mon exposé comment deux images antinomiques mises ensembles (table au
Vatican et réfectoire d’enfants malades) orientaient d’emblée tendancieusement
la tonalité du propos.
Saint François sollicité :
Nous allons assister encore à un apologue fallacieux,
de même nature et pour le même but, où vont intervenir deux Saints d’un ordre
connu pour sa pauvreté, l’ordre franciscain. Le récit a pour but d’exalter
saint François, le pauvre, et de déprécier Innocent III, le Pape (riche par
définition !), le tout raconté par Saint Bonaventure, ministre général des
franciscains et docteur de l’Église († juillet 1274) dans un livre.[19]
Le cardinal « -Vous
connaissez la scène de la rencontre entre François et le pape Innocent
III ? Le Gendre –J’en ai un
vague souvenir… Le cardinal -Bonaventure
la raconte en détail. Imaginez la cour
pontificale de l’époque au Latran...La cour
pontificale donc, trônes et dorures,
puissance et richesse devant laquelle se présente ce petit homme…revêtu de
ses hardes et accompagné de quelques
compagnons aussi insignifiants que
lui…Quelques jours avant, le pape avait
refusé de recevoir cet original qui voulait lui présenter la règle qu’il
avait rédigée…» Page 214.
A la lecture de ce récit mettant en scène, dialectiquement,
le pauvre François et le pape scandaleusement riche et donc au cœur dur qui refuse l’entretien, je ne pus croire à
un tel récit qu’aurait fait un Saint et rapporté un autre Saint parlant de la sorte du Pape. Un
catholique sait d’instinct qu’un saint se reconnait à un critère
infaillible : l’humilité dans
l’obéissance et le respect à l’autorité instituée par Dieu[20]. L’opposition, le contraste révoltant entre St François et
Innocent III, ni le poverello, ni St Bonaventure n’avaient pu nous les raconter
ainsi, ni d’ailleurs les ressentir. Car
la différence entre les saints et le cardinal c’est que les premiers ne voient pas le scandale où il n’est
pas, et si par aventure il y avait, ils l’expliquent toujours avec indulgence
et générosité, se mettant plutôt en cause eux même. Le saint ne bat pas sa coulpe sur la poitrine des autres.
Je cherchais donc le livre « Légende de Saint François d’Assise » par saint
Bonaventure, difficile à obtenir car non réédité depuis 1859, afin de vérifier
l’exactitude du récit, son contenu, sa tonalité. Le danger quand on cite des
sources c’est d’être démenti lors de la vérification : En effet, le livre
enfin retrouvé, je découvris une narration d’une toute autre couleur.
D’abord sur le refus
du Pape de voir St François voici comment St Bonaventure narre les
faits : «Le vicaire de Jésus-Christ, qui habitait alors le palais de
Latran, et se promenait en ce moment dans une salle appelée Speculum, livré
tout entier à de profondes méditations, le prit pour un importun, et le repoussa
avec dureté. François sortit humblement
et sans murmurer; mais la nuit suivante Dieu envoya aussi au Pontife une
vision…. »
Puis voici la rencontre et le dénouement :
« Introduit pour la seconde fois devant
le Souverain-Pontife, François lui exposa son projet et le supplia avec instance et humilité de vouloir bien
approuver sa règle. Le vicaire de Jésus-Christ , qui était Innocent III, homme illustre par sa sagesse, voyant
dans le serviteur de Dieu la pureté admirable d'une âme droite , une constance
inébranlable et la ferveur d'une volonté toute sainte, fut épris d'amour pour lui et se sentit porté à répondre à ses désirs. » Finalement « le
successeur de saint Pierre se tournant vers le pauvre du Seigneur : « O mon fils, lui dit-il, priez Jésus-Christ de nous manifester sa volonté par vous-même, afin
que, l'ayant connue d'une manière plus certaine, nous puissions plus sûrement
répondre à vos pieux désirs. »… « Le vicaire du Sauveur avait écouté avec
l'attention la plus vive une parabole de St François et son explication. Il
fut transporté d'admiration et ne
douta plus que le Seigneur lui - même n'eût parlé par la bouche de François. Il
jugea aussi, par l'inspiration divine, qu'une autre vision dont il avait été
favorisé trouverait son accomplissement en cet homme. Il voyait en songe, comme
il le rapporta lui-même, l'église de Latran près de tomber en ruines, quand un
homme pauvre, sans apparence et méprisable, la soutenant de son dos,
l'empêchait de s'écrouler. « Ce pauvre, dit-il, est vraiment celui qui soutiendra
l'Eglise de Jésus- Christ par ses œuvres et sa doctrine. » Alors plein d'une
sainte ferveur, le pape accorda au serviteur de Dieu toute sa demande, et il eut toujours pour lui
dans la suite une tendresse spéciale. Non-seulement il satisfit à
ses désirs, mais il lui promit de faire
encore plus pour lui dans la suite. Il approuva sa règle, lui donna
le commandement de prêcher la pénitence, et voulut que ses compagnons
portassent de petites tonsures, afin de pouvoir répandre en toute liberté la
divine parole. » Chapitre 3
pages 47 à 51.
Dans tout cela, point
de « trônes et dorures, puissance et
richesse » qu’introduit en douce le cardinal dans le récit pour
créer une fausse symétrie entre la Sainteté et le Pouvoir, le Bas et le Haut,
le pauvre et le riche etc. Le voilà pris la main dans le sac d’un montage
descriptif trompeur créé pour suggérer au lecteur de s’indigner d’un tableau si
contrasté. RIEN de tout cela n’est dans
la narration de Saint Bonaventure. Au contraire, le texte nous donne
du Pape Innocent III une peinture avantageuse. [21]
Ce n’est pas la première fois que nous surprenons le
Cardinal en travers de l’histoire vraie. « L’accumulation met fin à
l’impression de hasard » Freud.
Cependant, ici, sa méthode est démasquée
dans toute sa rouerie : on repeint l’histoire avec un pinceau personnel,
donnant par petite coups successifs, discrets, impressionnistes, la vue d’un
tableau corrigé. Le tableau final est proche du vrai mais il est menteur.
Méthode
de faussaire !
Une
abjection : le récit d’un lavement de pieds :
Page 226
Ce récit, je l’avais déjà entendu à l’abbaye bénédictine de Belloc près de Bayonne en 2010
lorsque O. Le Gendre était venu présenter son premier livre –et annoncer
l’arrivée du second-. Comme je le relate dans ma Réfutation 1 je n’avais alors
pu aller au terme de mon intervention et dire mon désaccord sur les imputations
du premier tome, particulièrement cette cérémonie dont la solennité est
manifestement étrangère à la sensibilité liturgique de M. Le Gendre et du
cardinal.
A titre personnel, j’ajoute que cette relation est, de tous
les passages relevés du livre, celle qui me comble le plus de tristesse et de
répulsion. A mon sens, elle manifeste ou un abîme d’inintelligence d’un acte
sacré de la Liturgie ou une révolte névrotique contre le renouvellement mémorial, hiératique et adorable d’un acte solennel du Sauveur. En le désacralisant pour n’en faire qu’une
reprise d’un geste d’amour humain accompli
par un simple humain sur d’autres
hommes, le dépouillant de son caractère de représentation rituelle donc religieuse, sacerdotale, immensément majestueuse et divine,
bien sûr on doit en retirer tout l’appareil allégorique, cérémonieux,
imposant, en un mot ROYAL. Car c’est un
Roi qui lavait ses Apôtres et
quand nous participons, en acteurs, à cette sublime cérémonie, le prêtre est
alors le Christ, Roi, Dieu et Souffrant et les douze présents dans le chœur
sont les Apôtres.
Que la scène renouvelée du Christ ceint d’un linge lavant
les pieds de ses Apôtres revête les
broderies, les linges précieux, les componctions, l’emphase même d’une
cérémonie ineffable et révérée ne devrait choquer aucun catholique qui sait
la valeur d’un ACTE LITURGIQUE. Celui-ci doit emprunter et figurer par quelque
représentation la splendeur de Dieu, sa magnificence, sa gloire ; Rilke
disait « le beau est le premier
degré du terrible », oui le
beau qui « est la splendeur de l’être » ne peut être commun, banal et
ordinaire. C’est toute la fonction de l’Art sacré de contribuer, dans la Liturgie,
à enflammer l’ardeur de la Foi et de la Charité envers Dieu.[22]
« On ne doit approcher de la liturgie qu’à
genoux et avec une formidable humilité, en reconnaissant qu’elle ne nous appartient pas. Elle appartient à Dieu. Elle est un don. Nous ne
rendons pas un culte à Dieu en créant nos propres liturgies, mais en recevant la liturgie comme elle nous est
donnée par l’Église ». Mgr Slattery évêque de Tulsa (Oklahoma) à
l’hebdomadaire National Catholic Register et publiées en ligne le
28 octobre 2011.
"Il y
a un dicton juif qui explique que ceux qui essayent de te changer attaquent
toujours en essayant de rendre
illégitime l'élément qui te donne le plus de force". David Hatchwel,
vice-président de la communauté juive de Madrid.
Avec
son étroite manière –maniaque- de ne concevoir que l’étroitesse, la petitesse,
le ratatiné des actes d’un Église vide de divin, Le Gendre bien sûr interprète
les instruments, ornements, vêtements et
tout l’appareil de cérémonial avec un
œil de clerc de notaire qui évalue le
coût et l’apparat du butin à solder. Récrimination et aigreur rampent sans
cesse dans ce livre déprimant. Une belle et pure géométrie devient une ligne
brisée inélégante et tortueuse car pour Le Gendre, le
losange n’est qu’un carré tordu en biais.
La vérité c’est une ignorance du sens profond de la
liturgie, de sa nature, de sa valeur, de sa raison d’être, de sa fonction et
par-dessus tout de son Auteur. On veut faire comme Jésus a fait ? Mais
alors dira-t-on la messe autour d’une
table, au cours d’un repas, avec treize personnes autour ? Rejetterons-nous
les moyens que Dieu nous donne pour émouvoir
le cœur des hommes afin de mieux l’adorer dans l’acte cultuel : les chants de la musique sacrée, les sculptures
figuratives de l’amour et de la majesté de Dieu et de ses Saints, l’architecture adaptée aux cérémonies,
les ors et les symboles vestimentaires qui solennisent les
célébrants, les vases sacrés[23] enrichis pour contenir la divine
Majesté et tous les artifices vénérables embellis
pour élever l’âme et l’esprit de la communauté des chrétiens. Méconnaitre la
nécessité du Beau pour parvenir au Vrai et à l’Un c’est négliger la voie de la
prière et de la contemplation et c’est déshumaniser
le rite. Sous des airs d’amour de l’homme on veut le priver de ce qui excite
son exaltation vers l’absolu divin. Qui aime l’homme ne le mutile pas de son affect.
Les anges n’ont pas besoin des riches artefacts pour adorer Dieu qu’ils
possèdent par vision fulgurante immédiate, nous, pauvres exilés, devons passer
par les sens qui meuvent notre imagination pour nourrir notre cœur et notre
esprit.
« Si tu étais incorporel, Dieu ne t'aurait donné que des dons
incorporels; mais parce que ton âme est
unie à un corps, il t'offre des choses spirituelles dans des choses qui
frappent nos sens. » St jean Chrysostome Homélie LXXXIII
On
essaie d’enrôler le saint d’Assise pour seconder une œuvre iconoclaste et
dévastatrice des richesses liturgiques de l’Église exprimées par des richesses visibles mais on trompe encore l’opinion :
Ce n'est pas un hasard si saint François d’Assise, qui prônait la pauvreté absolue à ses frères, voulait que
la liturgie eucharistique et le culte soient illuminés de splendeur. Alors, il
ne redoutait pas la richesse. Ses écrits
sont remplis d'actes d'amour envers la Messe et le Saint-Sacrement. "Du Très-Haut Fils de Dieu lui-même je ne
vois corporellement rien d’autre, en ce monde, que le Corps très saint le Sang
très précieux et je veux que ces
très saints mystères par-dessus toutes les autres choses soient honorés,
vénérés et conservés dans des
endroits précieux. " Testament de saint François.
« On commet une méprise
en partant de ce principe que les masses religieuses aiment la vulgarité. C'est tout le
contraire… mépriser les foules n'est pas une bonne manière de gagner
leur suffrage. Le peuple n'est jamais vulgaire
; il déteste plutôt qu'on affecte la vulgarité
dans l'espoir de lui faire plaisir.» E. Gilson « La société de masse et sa culture (Vrin 1967).
« Toute
ma pensé est de montrer comment le christianisme sut tirer des ruines romaines
et des tribus campées sur ces ruines, une société nouvelle, capables de
posséder le vrai, de faire le bien et de trouver
le beau ». Bienheureux Frédéric Ozanam[24].
L’une des
marques les plus sûres de la sainteté fut toujours la générosité, l’ardeur des
saints envers les signes visibles et
somptueux du culte notamment Eucharistique ; jamais ils ne murmurèrent
contre un excès de magnificence et de majesté Liturgique. La froideur envers la
beauté offerte à Dieu est un indicateur assuré de surdité spirituelle. Voyez
comment Le Gendre nous raconte avec gourmandise et dérision la cérémonie, avec
d’ailleurs le talent destructeur du
démolisseur de sacré, et avec le but
navrant de diminuer et de railler le prêtre, le ridiculiser pour le mépriser.
Un saint prêtre, le Curé d’ARS, va lui donner une
grande leçon, magistrale et sans réplique car c’était aussi un prêtre pauvre.
Très pauvre. Volontairement et amoureusement pauvre :
Il achète,
à l'aide de son propre argent et de dons de personnes pieuses, un nouveau
maître-autel riche en dorures. Prenant lui-même le pinceau, il décore les bancs
« avec ce goût d'ornements variés qui plaît aux gens de la campagne». Aux
frais du vicomte des Garets, frère de la châtelaine d'Ars, il achète pour
l'église des ornements somptueux, répétant souvent aux marchands « Pas
assez beau, il faut plus beau que cela. » À propos du mot
« beau », Mgr Trochu fait cette remarque : « En fait, tous
les ornements acquis ou reçus à cette époque par M. Vianney étaient des objets de prix; aucun cependant
n'avait de valeur vraiment artistique; seul le dais, très riche, était brodé[25] avec un bon goût réel.» Les présents offerts par le vicomte à la
paroisse contribuent, par la curiosité qu'ils provoquent, à l'attirance qu'Ars
commence à exercer sur les populations voisines.
Les gens
d'Ars se répétèrent bien vite que leur curé ne mangeait presque rien. Un
ecclésiastique déclara un jour : « Un temps viendra, je pense, où le
Curé d'Ars ne vivra plus que de l'Eucharistie. »
La veuve
Renard, qui tint le ménage du curé d'Ars dans les premières années qui
suivirent son installation, a raconté là-dessus à sa fille des souvenirs que
celle-ci a rapportés comme suit : « habituellement, il ne buvait pas
de vin à l'époque où elle le servait. Il faisait cuire des pommes de terre, les
mettait dans un panier et les mangeait toutes froides, pendant que la provision
durait[26].
Il achetait le pain des pauvres pour en faire sa nourriture. Ma mère croyait
qu'il restait quelquefois plusieurs jours sans manger. Quand il était fatigué,
il venait chez ma mère, elle lui faisait quelques matefaims et les lui portait
dans sa chambre. Quand il en avait besoin, il prenait quelquefois un peu de
lait le matin. »
En 1830, il
a la réputation de ne se nourrir que de pain et de fromage. Le curé d'Ars a
aussi la réputation de ne dormir quasiment pas. « On apercevait presque
constamment sa fenêtre éclairée », dit un témoin.
À la Providence[27], le curé d'Ars
prend sa part des plus humbles besognes. Par exemple, il tient à participer à
la vidange des fosses d'aisance, tantôt comme spectateur et tantôt comme
acteur.
Un
de ses amis, Claude Laporte, lui fit un jour don d'une montre, que le Curé
d'Ars s'empressa de donner à plus pauvre que lui. Claude Laporte renouvela
l'opération trois ou quatre fois. Mais le Curé d'Ars la donnait toujours, ou
vendait la montre pour en donner l'argent aux pauvres. Ce que voyant, Claude
Laporte lui dit un jour en lui mettant une nouvelle montre entre les mains
« Monsieur le Curé, je vous prête la montre que voici ». C'était une
belle montre. Le Curé d'Ars la conserva toute sa vie ; à sa mort elle fut
restituée à la famille Laporte-Dupré la Tour.
Cependant le curé d'Ars recevait d'immenses ressources.
Quand on lui demandait, raconte l'abbé Raymond, comment il faisait pour avoir
tant d'argent, il répondait : « Mon secret est tout simple, c'est de
ne jamais rien garder et de n'avoir jamais rien. » Il reconnaissait
d'ailleurs aussi qu'il était « avare pour le bon Dieu ». Dans les premiers temps de sa prêtrise, alors qu'il était vicaire à Écully, l'abbé Vianney eut l'occasion de recevoir un legs de 30 000 francs fait à son nom, mais il refusa. Devenu curé d'Ars, il faisait à ce sujet ce commentaire : « Si c'était maintenant, je ne refuserais pas. »
Ceux qui connaissent
la vie de privations, de prières, de misères et de conversions du saint Curé
d’Ars, résumée ci dessus[28],
ne contesteront pas que toute sa vie il fut LE Pauvre. Il fut pauvre pour lui, et cependant, parce qu’il
était saint, il voulut la richesse du culte :
« On
doit offrir à Notre Seigneur tout ce qu’il y a de plus beau et DE PLUS
PRÉCIEUX ».Curé d’Ars
Veut-on
encore des exemples de « richesse » liturgique chérie par les saints,
les images protestent d’elles mêmes :
Calice d’or et Chasuble « brodée de
fils d’or » Saint Padre Pio.
Surplis de dentelles et brodé d’un saint
pauvre.
Notre Saint Père lors du lavement des
pieds.
« Les
premiers chrétiens comprirent fort bien que la célébration instituée par le
Seigneur était bien plus que la répétition de la Cène ; ils savaient que cet
ultime repas n’était lui-même que le signe de l’œuvre rédemptrice, dont le
supplice de la Croix constituait l’accomplissement. Pour cette raison, les premiers
chrétiens embellirent leur culte à l’aide des formes les plus nobles et les
plus belles, que l’humanité avait élaborées pour prier et offrir des
sacrifices, au cours des millénaires précédant la venue du Sauveur. Ces
formes n’avaient pas d’auteur désigné ; elles ne furent pas créées par des
sages, mais modelées par la sensibilité de tous les hommes qui adorèrent jamais
la divinité. Un seul point distinguait ce nouveau sacrifice chrétien, des
sacrifices qui existaient auparavant parmi les différentes religions : parce
qu’il rendait présent Jésus en tant que victime, il n’était pas seulement
l’œuvre d’hommes pieux, mais bien l’œuvre
de Dieu Lui-même. Il s’agissait d’une œuvre accomplie par Dieu et pour les hommes; une œuvre que des hommes, même d’une piété
exemplaire, n’eussent jamais pu accomplir eux-mêmes, sans le secours de la
Grâce. Ce point forme un élément essentiel de l’adoration chrétienne. Si on le
néglige, on ne peut vraiment la comprendre : elle n’est pas une œuvre humaine, et par conséquent elle ne doit pas
non plus apparaître comme une œuvre humaine. Il faut considérer qu’elle ne
prend pas son origine dans la volonté des hommes, mais dans celle de
Dieu. » Martin Mosebach, auteur de La
Liturgie et son Ennemie (Hora Decima 2005) au colloque du 1er au 3
septembre 2010 sur la liturgie à Colombo (Sri Lanka), organisé par Monseigneur
Malcolm Ranjith, l’archevêque du diocèse, président de la conférence épiscopale
de Ceylan, qui a aussi été appelé depuis à la pourpre cardinalice par Benoît XVI.
Martin Mosebach a fait partie des artistes reçus par le Pape dans la Chapelle
Sixtine, le 21 novembre 2009.
Deux
autres signes de richesse et de pouvoir :
-La
Tiare :
« La tiare eut une durée de vie d’un peu plus
de six siècles. Ces six siècles correspondent exactement à six siècles de dérives dans notre
Église. » Page 242
Donc, la Tiare date des ans 1400 (XV° siècle). Et la
« dérive de l’Église » dito. Je rappelle, au passage, que dans le
tome 1, on[29] faisait remonter la « dérive de l’Église » à l’Empereur
Constantin et tout le Moyen Âge[30]. On n’est donc pas à une contradiction et une erreur historique près. Quand on
affabule, il vaut mieux avoir une bonne mémoire !
Or, le premier Pape à avoir été solennellement couronné (devinez avec quoi ?)
après son élection fut Nicolas II en
1059 ![31]
Or, Lorsqu'on couronnait un pape, le cardinal chargé
de lui déposer la tiare sur le front lui disait: "Reçois cette tiare ornée
d'une triple couronne, et sache que tu es père, prince et roi, le recteur de la
terre et le vicaire de notre seigneur Jésus-Christ"
Mais l’histoire de la Tiare commence encore bien avant :
Les papes portèrent à l'origine le bonnet conique symbole traditionnel de souveraineté en Orient, qui avait
l'intérêt de constituer un couvre-chef
distinct de la mitre des évêques (étant d'ailleurs rappelé que les anciens
rois d'Asie, qui portaient ordinairement la mitre, ne coiffaient la tiare que
dans les occasions de parade).
Comme il avait été naturel pour les papes
de reprendre une symbolique liée aux
empereurs de Rome antique (lesquels avaient entre autres qualités celle de Pontifex
Maximus depuis Auguste et auxquels les papes succédèrent comme
souverains de Rome), ils s'arrogèrent aisément cette coiffe que les empereurs
romains d'Orient - les seuls empereurs romains qui restaient - avaient adoptée
à la suite des rois assyriens et perses qui avaient inauguré l'idée d'un roi
des rois, c'est-à-dire d'un empereur. S'y ajouta, par l'hommage d'un roi
fraîchement converti - Clovis[32]
-, une première couronne, avant
qu'une occasion ne constituât l'origine d'une
seconde couronne. Cette occasion est restée obscure[33],
l'unanimité des historiens qui se recopient comme d'habitude, semblant provenir
d'un ouvrage du XVIIIe siècle (J.Garampi, Illustrazione di un antico sigillo
della Garfagnana, Rome 1762), époque où l'on réécrivit activement
l'histoire de l'Occident. En 1342, Benoît XII ajouta une troisième couronne
pour symboliser l'autorité morale du Pape sur tous les souverains civils. C’est à
l'époque gothique que le bonnet fut remplacé par un cône de métal.
Le port de
la Tiare par le Pape fut abandonné par Paul VI qui vendit la sienne pour les
pauvres[34].
Rappelons le discours intégriste de Paul
VI le jour de son couronnement (30 juin 1963) :
« Nous défendrons la Sainte Église contre les erreurs
de doctrine et de pratique qui tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église
menacent son intégrité et cachent sa beauté ».
Il est
toutefois notable que lors d’une solennelle cérémonie à Rome en 2011 soit
réapparue la Tiare couronnant la statue de saint Pierre. Il n’est pas anodin
que le Prince des Apôtres porte, symboliquement, le digne couvre chef
pontifical d’une immémoriale antiquité :
Pape Saint
Vitalien († 672) Déjà il
portait la Tiare.
Il sera
aussi digne d’intérêt de constater l’évolution des armoiries de Benoît XVI
depuis son élection : surmontées à l’origine de la Mitre épiscopale (le
Pape est évêque de Rome), les armoiries
sont désormais surmontées de la Tiare pontificale (le Pape est l’évêque des
évêques) ; le symbole n’est pas insignifiant :
Armoiries
d’origine.
Les armoiries actuelles.
Le Saint Père recevant des évêques américains en visite ad limina le 26 novembre
2011 ; au dessus du fauteuil du Pape la Tiare et les clefs.
O. Le
Gendre et le Cardinal y verront sans doute une « dérive » du règne de Benoît XVI, on peut aussi y découvrir un
signe de continuité, de fidélité, de constance dans le flux historique de
l’Église ; comme dans tous les organismes vivants la rupture est une
blessure, la cohérence est une communion[35] :
Car, pour moi, j'ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis » (St Paul 1Corinthiens
11 :23)
-La Cappa Magna :
«La prodigalité éveille partout l’admiration.» Aldous Huxley « Tour du monde d’un
sceptique»
Une des
méprises et des confusions les plus répandues est d’assimiler le raffinement et
l’ornementation vestimentaires liturgiques à l’arrogance et l’esprit de
superbe, à la volonté de grandeur et de prédominance, à la frivolité
ostentatoire et inutile, à l’excès de vanité de rang. Il y a dans cette manière
de récuser certaines parures, d’abord
une méconnaissance de leur raison d’être et surtout une incompréhension de leur
sens symbolique. Tout le livre de Le Gendre est plein de ces contresens sur le
rôle de la Liturgie et de ses accessoires. Il en est donc tiré une conclusion résolument irrecevable car
elle est l’exact envers de ce qui est la vérité. Autant le dire plus
simplement : O. Le Gendre ne comprend rien aux cérémonies liturgiques les
plus vénérables, il en dénature l’esprit, il n’en voit que le décor, l’apparat
sans en pénétrer l’âme qui explique TOUT.
Cette infirmité de pénétration des raisons
cachées, mais essentielles, des
apparences humaines derrière lesquelles agit
la souveraineté de Dieu est une constante chez nos critiques de l’Église.
Ce qu’ils ont de plus profond, c’est leur épiderme. On passe ainsi sans voir
les grandes et profondes réalités catholiques.
Nous voici
donc ici confrontés à une hargneuse et répétitive dénonciation d’un accessoire
de cérémonie des cardinaux, la Cappa
Magna[36] que nos protagonistes détestent avec
une obsession que je n’hésite pas à qualifier de maladive tant elle revient comme un thème répétitif, récidivant
tout au long du livre (pages 213, 216, 224, 241, 247, 249…). Ils font même une
véritable fixation pathologique sur
cette cape qui devient en quelque sorte l’allégorie de tout ce qui est à
maudire.
La victime
en est d’abord le pauvre Cardinal Rodé
(Lazariste, Slovène) préfet émérite de la
Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie
apostolique depuis 2011. Il est en outre membre
de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la
Congrégation des évêques, de la Congrégation pour l'éducation catholique, de la
Congrégation pour l'évangélisation des peuples, du Conseil pontifical pour la
culture et de la Commission pontificale « Ecclesia Dei ».
On le voit,
la profusion de ses responsabilités a peut être concentré sur lui l’acrimonie
de nos duettistes. Voici le texte, talentueux par son luxe d’épithètes
dévastatrices, stupéfiant par la malveillance mortelle qui suinte (pages
35 & 36) :
Remarquons
d’abord le talent descriptif, génial dans le choix des mots répulsifs qui anéantissent
toute sympathie pour ce Cardinal dépravé dans son étalage vaniteux : il
est « flamboyant », assis
de façon « ostentatoire »,
sur un « trône », la traîne
est « artistiquement »
déployée, son chapeau est « à
l’ancienne ». Le sacristain, lui, est en « bas blancs » et il se tient avec « componction ».Les « atours» sont « riches » & « ridicules ».
Le
cardinal RODÉ.
Ce qui
frappe est la partialité unilatérale, négative sans réserve, accablante même,
de la vision SUBJECTIVE de Le
Gendre ; car voir la flamboyance,
l’ostentation, la componction d’une personne c’est déjà
lui prêter un orgueil et une affectation personnels, uniquement sur son
maintien qu’un autre aurait pu juger, aussi bien en l’occurrence, de
« hiératique », « solennel », « recueilli » ;
mais c’eût été trop bon pour un cardinal qui aime la dignité des formes et cela
n’aurait pas servi le but de
dénigrement recherché.
« Le trône » n’était-il pas, au reste,
seulement une « cathèdre » épiscopale sur estrade, comme on les voit
dans maintes cérémonies où l’évêque préside ? Mais « trône » fait tellement plus Ancien Régime, n’est-ce pas ? C’eût
été dommage de ne pas aller jusqu’au bout de l’infamie :
Cardinal Rodé sur son « trône ».
La traîne
« artistiquement »
déployée, est-ce à dire qu’un artiste a
procédé à son déploiement ou que celle-ci a été soigneusement, esthétiquement
et avec une recherche coupable étalée ?
Mais O. Le Gendre veut suggérer l’intention théâtrale,
étudiée, pompeuse et maniérée afin de déconsidérer un ornement liturgique
qu’il réprouve en lui attribuant des connotations historiques et figuratives
totalement étrangères d’ailleurs à son caractère réel, on va le voir. Tout autre spectateur, à l’esprit moins
maladivement borné contre les ornements de chœur, eût sans aucun doute vu la
traîne « négligemment » ou « sobrement » ou « naturellement » ou enfin «largement » déployée ; mais
nous n’aurions alors pas eu cette accumulation « artistique » d’adverbes et de
qualificatifs de parti pris, destinés à graver d’opprobre les futile simagrées
d’un autre âge n’est-ce pas ? Le Gendre ne nous assène –t-il pas que « le Roi s’engonce dans ses atours quand la situation lui
échappe » ? Manière en quelque sorte de compenser la fuite de
pouvoir par les apparences vestimentaires
immodérées du pouvoir.
Le Gendre a
–t-il jamais lu réellement la Bible ? Il y aurait trouvé le goût et le
choix de Dieu en Personne pour la nécessité des atours de ses prêtres puisque c’est LUI qui les a richement fixés avec
minutie ; qu’il relise avec attention tout le chapitre 28 de l’Exode où Dieu institue les vêtements sacerdotaux pour Aaron et les prêtres, avec
leurs parures, la TIARE & les Mitres :
Exode Chapitre 28 :
1 "Fais venir auprès de toi Aaron ton frère, et
ses fils avec lui, du milieu des enfants d'Israël, pour qu'il soit prêtre à mon
service : Aaron, Nadab, Abiu, Eléazar et Ithamar, fils d'Aaron.
2 Tu feras à Aaron, ton frère, des vêtements sacrés, pour marquer sa dignité et pour lui servir de parure.
2 Tu feras à Aaron, ton frère, des vêtements sacrés, pour marquer sa dignité et pour lui servir de parure.
4
Voici les vêtements qu'ils feront: un pectoral, un éphod, une robe, une tunique
brodée, une
tiare et une ceinture. Tels sont les
vêtements sacrés qu'ils feront à Aaron, ton frère, et à ses fils, afin qu'ils
soient prêtres à mon service.
5 Ils emploieront de l'or, de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi et du fin lin.
6 Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors, mêlés dans un habile tissu.
7 Il aura deux épaulettes qui réuniront ses deux extrémités, et ainsi il sera joint.
8 La ceinture pour l'attacher en passant dessus sera du même travail et fera corps avec lui : elle sera d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
9 Tu prendras deux pierres d'onyx, et tu y graveras les noms des fils d'Israël :
10 six de leurs noms sur une pierre, et les six autres noms sur la seconde pierre, selon l'ordre de leurs naissances.
11 Comme on taille les pierres précieuses et qu'on y grave des cachets, ainsi tu graveras sur les deux pierres les noms des enfants d'Israël, et tu les enchâsseras dans des chatons d'or.
12 Tu placeras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de souvenir pour les enfants d'Israël, et Aaron portera leurs noms sur ses deux épaules devant Yahweh en souvenir.
5 Ils emploieront de l'or, de la pourpre violette, de la pourpre écarlate, du cramoisi et du fin lin.
6 Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors, mêlés dans un habile tissu.
7 Il aura deux épaulettes qui réuniront ses deux extrémités, et ainsi il sera joint.
8 La ceinture pour l'attacher en passant dessus sera du même travail et fera corps avec lui : elle sera d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
9 Tu prendras deux pierres d'onyx, et tu y graveras les noms des fils d'Israël :
10 six de leurs noms sur une pierre, et les six autres noms sur la seconde pierre, selon l'ordre de leurs naissances.
11 Comme on taille les pierres précieuses et qu'on y grave des cachets, ainsi tu graveras sur les deux pierres les noms des enfants d'Israël, et tu les enchâsseras dans des chatons d'or.
12 Tu placeras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod comme pierres de souvenir pour les enfants d'Israël, et Aaron portera leurs noms sur ses deux épaules devant Yahweh en souvenir.
22
--Tu feras pour le pectoral des chaînettes
d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh. Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh.
13 Tu feras des chatons d'or,
14 et deux chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons, et tu fixeras aux chatons les chaînettes en forme de cordons.
15 Tu feras un pectoral du jugement, artistement travaillé; tu le feras du même travail que l'éphod ; tu le feras d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
16 Il sera carré et double; sa longueur sera d'un empan et sa largeur d'un empan.
17 Tu y adapteras une garniture de pierreries, quatre rangées de pierreries. Première rangée: une sardoine, une topaze, une émeraude ;
18 deuxième rangée une escarboucle, un saphir, un diamant;
19 troisième rangée : une opale, une agate, une améthyste;
20 quatrième rangée : une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres seront enchâssées dans des rosettes d'or.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh. Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
29 C'est ainsi qu'Aaron lorsqu'il entrera dans le sanctuaire, portera sur son cœur les noms des fils d'Israël gravés sur le pectoral du jugement, en souvenir perpétuel devant Yahweh.
13 Tu feras des chatons d'or,
14 et deux chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons, et tu fixeras aux chatons les chaînettes en forme de cordons.
15 Tu feras un pectoral du jugement, artistement travaillé; tu le feras du même travail que l'éphod ; tu le feras d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de lin retors.
16 Il sera carré et double; sa longueur sera d'un empan et sa largeur d'un empan.
17 Tu y adapteras une garniture de pierreries, quatre rangées de pierreries. Première rangée: une sardoine, une topaze, une émeraude ;
18 deuxième rangée une escarboucle, un saphir, un diamant;
19 troisième rangée : une opale, une agate, une améthyste;
20 quatrième rangée : une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres seront enchâssées dans des rosettes d'or.
22 -- Tu feras pour le pectoral des chaînettes d'or pur, tressées en forme de cordons.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
23 Tu feras sur le pectoral deux anneaux d'or et tu mettras les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral.
24 Tu passeras les deux cordons d'or dans les deux anneaux, aux extrémités du pectoral;
25 et tu attacheras les deux bouts des deux cordons aux deux chatons, et tu les mettras sur les épaulettes de l'éphod, par devant.
26 -- Tu feras encore deux anneaux d'or, que tu mettras aux deux extrémités inférieures du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod.
27 Et tu feras deux autres anneaux d'or, que tu mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, sur le devant, prés de son attache, au-dessus de la ceinture de l'éphod.
28 On attachera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod avec un ruban de pourpre violette, afin que le pectoral soit au-dessus de la ceinture de l'éphod; et le pectoral ne pourra pas se séparer de l'éphod.
31 Tu feras la
robe de l'éphod tout entière en pourpre violette.
32 Il y aura au milieu une ouverture pour la tête, et cette ouverture aura tout autour un rebord tissé, comme à l'ouverture d'une cotte d'armes, afin que la robe ne se déchire pas.
33 Tu mettras au bord inférieur des grenades de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi, sur le bord inférieur tout autour,
34 et des clochettes d'or au milieu d'elles tout autour : une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade sur le bord inférieur de la robe, tour autour.
35 Aaron s'en revêtira pour remplir son ministère, et l'on entendra le son des clochettes quand il entrera dans le sanctuaire devant Yahweh, et quand il en sortira, et il ne mourra point.
36 Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, comme on grave sur un cachet: Sainteté à Yahweh.
37 Tu l'attacheras avec un ruban de pourpre violette pour qu'elle soit sur la tiare; elle sera sur le devant de la tiare.
38 Elle sera sur le front d'Aaron, et Aaron portera les fautes commises dans les choses saintes que consacreront les enfants d'Israël, en toute espèce de saintes offrandes; elle sera constamment sur son front devant Yahweh, pour qu'ils trouvent faveur devant Yahweh.
39 Tu feras la tunique en lin ; tu feras une tiare de lin, et tu feras une ceinture de diverses couleurs.
40 Pour les fils d'Aaron, tu feras des tuniques, tu leur feras des ceintures et tu leur feras des mitres, pour marquer leur dignité et pour leur servir de parure.
41 Tu revêtiras de ces ornements, Aaron, ton frère, et ses fils avec lui. Tu les oindras, tu les installeras et tu les consacreras, afin qu'ils soient prêtres à mon service.
32 Il y aura au milieu une ouverture pour la tête, et cette ouverture aura tout autour un rebord tissé, comme à l'ouverture d'une cotte d'armes, afin que la robe ne se déchire pas.
33 Tu mettras au bord inférieur des grenades de pourpre violette, de pourpre écarlate et de cramoisi, sur le bord inférieur tout autour,
34 et des clochettes d'or au milieu d'elles tout autour : une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade sur le bord inférieur de la robe, tour autour.
35 Aaron s'en revêtira pour remplir son ministère, et l'on entendra le son des clochettes quand il entrera dans le sanctuaire devant Yahweh, et quand il en sortira, et il ne mourra point.
36 Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, comme on grave sur un cachet: Sainteté à Yahweh.
37 Tu l'attacheras avec un ruban de pourpre violette pour qu'elle soit sur la tiare; elle sera sur le devant de la tiare.
38 Elle sera sur le front d'Aaron, et Aaron portera les fautes commises dans les choses saintes que consacreront les enfants d'Israël, en toute espèce de saintes offrandes; elle sera constamment sur son front devant Yahweh, pour qu'ils trouvent faveur devant Yahweh.
39 Tu feras la tunique en lin ; tu feras une tiare de lin, et tu feras une ceinture de diverses couleurs.
40 Pour les fils d'Aaron, tu feras des tuniques, tu leur feras des ceintures et tu leur feras des mitres, pour marquer leur dignité et pour leur servir de parure.
41 Tu revêtiras de ces ornements, Aaron, ton frère, et ses fils avec lui. Tu les oindras, tu les installeras et tu les consacreras, afin qu'ils soient prêtres à mon service.
Chapitre
39 :8 On fit le pectoral, artistement
travaillé, du même travail que l'éphod, d'or, de pourpre violette, de pourpre écarlate, de cramoisi et de
lin retors. »
Et c’est
ainsi qu’avec fidélité, reliant l’Ancien
au Nouveau Testament notre
Église perpétue les prescriptions de Dieu. Elle ne reste jamais, Elle, à la traîne du Divin :
Isaïe 6,1. « L'année
de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône sublime et élevé, et le bas de Ses vêtements remplissait
le temple. »
Mais nos
auteurs ne savent pas reconnaitre que l’irrésistible attrait, l’inclination
vers la beauté théâtrale, l’expressivité, la splendeur, le lustre des
célébrations sont connaturelles à
l’humanité. Dépendante de ses sens pour s’élever au Divin, la nature humaine a besoin des formes pour atteindre le
fond. Qui l’ignore ne sait RIEN de l’homme. « Que sauraient ils de la
société, il ne savent rien de l’homme. Que sauraient de l’homme, ils ne savent
rien de Dieu » (Blanc de Saint Bonnet).
Existe-t-il
une SEULE religion négligeant le cérémonial et ses dispositions extérieures,
rites, chants, symboles vestimentaires, gestes, symboles divers ?
Juifs, Protestants, Hindouistes, Bouddhistes, Sikhs,
Musulmans, Orthodoxes …chacun a sa manière de représenter Dieu avec plus ou moins de faste, suivant d’ailleurs en
cela la qualité de son dieu. On a
même connu une grotesque religion de l’Humanité au XIX° avec temple positiviste
dont les vêtements rituels se boutonnaient dans
le dos afin de nécessiter l’aide d’autrui manifestant de la sorte la
solidarité religieuse humaine ! Quand Dieu ne dicte pas les
rubriques, l’homme sombre souvent dans l’intempérance des actes. La dérive des
incontinents est plus certaine que celle des terres.
La société
civile elle-même, si désacralisée, si laïque, si dépourvue de spiritualité
échappe-t-elle au besoin de décors rituels ? :
En se
gaussant, méchamment, d’un cardinal dévot, Le Gendre révèle, et son cardinal
avec lui, une singulière incompréhension des bases mêmes de l’acte humain de
foi et de sa nécessaire incarnation dans
les gestes extérieurs.
De
surcroît, concernant la Cappa Magna les
non-sens abondent, d’abord sur la notion même de la Cappa Magna et son caractère, ensuite sur son prétendu abandon « depuis le concile », enfin sur
son usage que Le Gendre circonscrit
au Cardinal Rodé alors que nombre de cardinaux la revêtent toujours
aujourd’hui.
a) Quelques
notions liturgiques sur la Cappa Magna. Il ne sera pas inutile d’en voir
d’abord ici une image tout récente à Washington lors d’une messe solennelle:
http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=a888HYbYk30
La
"Cappa Magna" fait partie de l'habillement épiscopal (6 mètres de
soie pour les cardinaux).
Il en "fait" partie (et non pas "faisait" partie), de fait et de droit. En 1984 alors qu'était publié le Caeremoniale Episcoporum aujourd'hui en vigueur, au paragraphe 200 dédié aux habits des évêques, il est établi: "Magna cappa violacea, sine hermellino, in diœcesi tantum et sollemnissimis festivitatibus adhiberi potest", soit: "La cappa magna moirée, sans hermine, peut être utilisée seulement dans les diocèses et pour les festivités les plus solennelles." (Et le num. 64, et les nn. 126 et 192 expliquent où, comment et quand s'en vêtir et dévêtir avant les fonctions liturgiques).
Cet usage a donc été limité, mais personne ne l'a aboli. Il est donc laissé à la faculté des excellentissimes évêques d'en user dans leurs propres diocèses pour solenniser des Visites Pastorales, fêtes patronales, ou autres circonstances... La cappa, comme le reste des habits de chœur des évêques, est utilisée comme décrit au paragraphe 1202 du Cæremoniale: "Les habits sont portés par les évêques à chaque fois qu'ils se rendent publiquement en une église, où qu'ils en partent, quand ils sont présents à une liturgie ou une action sacrée sans la présider, et dans les autres cas prévus par ce Cérémonial».
Mais il est intéressant de savoir aussi ce que sous entend le dépouillement de la Cappa, symbole de pouvoir et de prestige: c'est pour tout ce qu'elle représente de mondain qu'il est obligatoire que le prélat qui la revêt en soit dépouillé publiquement et "humilié" devant l'assemblée ! Puis, parement après parement, l'évêque est revêtu des habits de l'homme neuf, duquel parle Saint-Paul: la chemise, l'aube du baptême, la dalmatique de la charité, l'étole du pardon et la chasuble de la miséricorde. Enfin, revêtu du Christ, le prélat fait une seconde entrée dans l'église pour commencer la célébration eucharistique in persona Christi.
Se dépouiller de la cappa est une déclaration que le pouvoir et le prestige du monde n'ont pas de place à l'autel.
Il en "fait" partie (et non pas "faisait" partie), de fait et de droit. En 1984 alors qu'était publié le Caeremoniale Episcoporum aujourd'hui en vigueur, au paragraphe 200 dédié aux habits des évêques, il est établi: "Magna cappa violacea, sine hermellino, in diœcesi tantum et sollemnissimis festivitatibus adhiberi potest", soit: "La cappa magna moirée, sans hermine, peut être utilisée seulement dans les diocèses et pour les festivités les plus solennelles." (Et le num. 64, et les nn. 126 et 192 expliquent où, comment et quand s'en vêtir et dévêtir avant les fonctions liturgiques).
Cet usage a donc été limité, mais personne ne l'a aboli. Il est donc laissé à la faculté des excellentissimes évêques d'en user dans leurs propres diocèses pour solenniser des Visites Pastorales, fêtes patronales, ou autres circonstances... La cappa, comme le reste des habits de chœur des évêques, est utilisée comme décrit au paragraphe 1202 du Cæremoniale: "Les habits sont portés par les évêques à chaque fois qu'ils se rendent publiquement en une église, où qu'ils en partent, quand ils sont présents à une liturgie ou une action sacrée sans la présider, et dans les autres cas prévus par ce Cérémonial».
Mais il est intéressant de savoir aussi ce que sous entend le dépouillement de la Cappa, symbole de pouvoir et de prestige: c'est pour tout ce qu'elle représente de mondain qu'il est obligatoire que le prélat qui la revêt en soit dépouillé publiquement et "humilié" devant l'assemblée ! Puis, parement après parement, l'évêque est revêtu des habits de l'homme neuf, duquel parle Saint-Paul: la chemise, l'aube du baptême, la dalmatique de la charité, l'étole du pardon et la chasuble de la miséricorde. Enfin, revêtu du Christ, le prélat fait une seconde entrée dans l'église pour commencer la célébration eucharistique in persona Christi.
Se dépouiller de la cappa est une déclaration que le pouvoir et le prestige du monde n'ont pas de place à l'autel.
La cappa magna est le vrai symbole de l'humilité, puisque le
prélat s'en dépouille symboliquement, s'abaisse pour mieux rehausser Dieu avec
le faste qui Lui est dû.
Malheureusement le réflexe protestant imprègne aujourd'hui
la société. Et Le Gendre ne manque pas, lui qui voit en Luther un idéaliste( !), de relayer la phobie
protestante[37]
des éclatantes liturgies.[38]
Page 241 le
Cardinal du livre, qui en rajoute parfois, nous dit « nous ne pouvons pas être en Cappa magna au chevet du monde ».
Précisons d’abord qu’être « au
chevet du monde »ne veut strictement rien dire car on peut être
au chevet d’un malade, d’un ami, d’une
mère, en un mot de quelqu’un, non au chevet d’une entité impersonnelle
floue, d’une prosopopée, inexistante de fait. Chesterton disait « il est facile d’aimer LA femme, il est plus difficile d’aimer la SIENNE ».
Rien donc n’est plus littéraire et moins
effectif que « d’être au chevet
du monde ».C’est toujours l’illusion des utopistes, ils soignent les « autres »,
et ils ignorent ainsi le voisin qui est aussi le prochain. Quant à
porter la Cappa Magna ou tout autre attribut liturgique dans un lieu du monde,
rien n’est plus étranger à la raison d’être de ces vêtements et nul ne l’a
jamais préconisé. Si pour ridiculiser un usage on l’applique à une situation
pour laquelle il n’est pas prévu je
crois qu’on invente une excentricité pour récuser une légitimité. C’est un mauvais procédé qui ne trompe personne.
La Cappa Magna a-t-elle été « abandonnée depuis
le concile » ? Dans son impétuosité iconoclaste je suis
convaincu que Le Gendre le croit avec la plus parfaite bonne conscience. Mais
il advient que dans certaines têtes sûres de leur bon droit (de l’homme),
imprégnées de toutes les aberrations modernes et de tous les conformismes
mondains on embrasse en toute bonne conscience les fables les plus improbables.
Anouilh disait « il y a pire que la mauvaise conscience, c’est la
bonne ! » : elle justifie TOUT dans la plus tranquille bonne foi,
elle est capable de tous les crimes puisqu’elle s’en absout
d’avance.
b)
Je pense que Le
Gendre est victime de ce syndrome du
«concile rêvé » et ignore TOUT du concile réel. Il croit donc que la Cappa Magna a sombré dans le vandalisme consécutif au concile et sans doute,
combien d’autres choses pourtant toujours vivantes.[39]
C’est que « le concile » dois-je encore le répéter ? est dans
ses TEXTES & NULLE PART AILLEURS ET SURTOUT PAS DANS UN SUPPOSÉ
« ESPRIT DU CONCILE » qui n’a aucune
valeur normative & DONT LE CONTENU N’EST QU’UNE VAPEUR MULTIFORME,
CAPRICIEUSE SELON L’OPINION DE CHACUN. Ils parlent d’un concile qu’ils ne
connaissent manifestement pas, celui des textes votés, en se référant à ce
qu’ils s’imaginent et qui n’existe pas. Or la Cappa Magna n’a JAMAIS été abandonnée ni
abolie. Elle n’est jamais tombée en désuétude. Et elle fut portée par les plus
prestigieux cardinaux, parfois futurs Papes.
Bienheureux
Cardinal von Galen « le Lion de
Munster ».
Archevêque
de Tolède Cardinal Cañizares.
Cardinal Wojtyla
Cardinal Burke cette année 2011.
Cardinal Innitzer archevêque de Vienne : « Il n’y a
qu’un seul guide (Führer en allemand) : Jésus Christ. » La
traîne de la Cappa Magna est-elle déployée « artistiquement » ?
c)
C’est ainsi en très bonne compagnie que le
Cardinal Rodé porte paisiblement et en toute légalité et légitimité sa Cappa
Magna ; Le Gendre semble l’ignorer dans son acharnement contre ce cardinal qui se poursuit donc,
toujours en termes odieux, car il a « osé »
célébrer dans la Basilique Saint
Pierre la messe selon « l’ancien rite ». « Provocation » qui vaut au Cardinal Rodé
le jugement suivant : « il
fait des dégâts ». Peut-on s’exprimer plus durement ? et surtout
de manière plus imméritée ? En
effet quel oukase arbitraire, quelle diablerie,
empêcheraient un Cardinal, Préfet de
Curie, membre de plusieurs Congrégations romaines (ministères) de célébrer une
messe dont le rituel provient de Saint Grégoire le Grand (†604) il y a 1400
ans, qui a traversé l’histoire jusqu’à nous sans substantielles variations, qui
n’a jamais été abrogée et qui est
désormais rendue à son plein et libre exercice par le Motu Propio de Benoît XVI Summorum
Pontificum du 7 juillet 2007 ? Mais voilà qu’un autre cardinal, ANONYME, et un Le Gendre quelconque
qualifient un DROIT de « provocation »!
C’est
l’exemple même de l’outrecuidance arrogante purement fondée sur une opinion personnelle orgueilleuse et
obstinée : « rien de plus
funeste que d’être attaché à son propres jugement : c’est
la source de toutes les hérésies.
Quittez vos propres lumières et Dieu vous donnera les siennes. » (Père
de Dreux OFM † 1671 « Méditations ascétiques »).
Le Christ, l’Église & la pauvreté :
« C'est d'abord rumeur
légère,
Un petit vent rasant la terre.
Puis doucement,
Vous voyez calomnie
Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant.
Un petit vent rasant la terre.
Puis doucement,
Vous voyez calomnie
Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant.
Piano, piano, piano, piano,
Piano, par un léger murmure,
D'absurdes fictions
Font plus d'une blessure
Et portent dans les cœurs
Le feu, le feu de leurs poisons.
Le mal est fait, il chemine, il s'avance ;
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando il s'élance :
Piano, par un léger murmure,
D'absurdes fictions
Font plus d'une blessure
Et portent dans les cœurs
Le feu, le feu de leurs poisons.
Le mal est fait, il chemine, il s'avance ;
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando il s'élance :
C'est la foudre, la tempête.
Mais enfin rien ne l'arrête.
Un crescendo public, un vacarme infernal
Un vacarme infernal
Elle s'élance, tourbillonne,
Étend son vol, éclate et tonne,
Et de haine aussitôt un chorus général,
De la proscription a donné le signal. » (Air de la Calomnie du Barbier de Séville- Rossini).
Mais enfin rien ne l'arrête.
Un crescendo public, un vacarme infernal
Un vacarme infernal
Elle s'élance, tourbillonne,
Étend son vol, éclate et tonne,
Et de haine aussitôt un chorus général,
De la proscription a donné le signal. » (Air de la Calomnie du Barbier de Séville- Rossini).
Je le
disais dans le prologue : le grand sujet et dénominateur commun de tout le
livre est que la richesse de l’Église[40]
engendre la domination et son
cortège de déviations: symboles dépassés, gestes liturgiques scandaleux, vêtements
ostentatoires et vaniteux, écart
envers le monde… Donc, revenons
à la (vraie) pauvreté et le message sera de nouveau entendu. Tel est le thème, « il chemine,
il s'avance ; De bouche en bouche il est porté. Puis riforzando il s'élance : C’est
la foudre, la tempête.
Mais enfin rien ne l'arrête. »
Toutefois, quand on parle de la richesse de l’Église faudrait-il savoir de QUOI l’on parle exactement.
Mais enfin rien ne l'arrête. »
Toutefois, quand on parle de la richesse de l’Église faudrait-il savoir de QUOI l’on parle exactement.
On peut
sans doute écarter d’emblée la richesse dans
l’Église, celle des hommes d’Églises
même haut placés dans la hiérarchie ; ce n’est pas de cela, qui eut
été hors sujet, que parle Le Gendre. Mais bien de la richesse DE l’Église. Dans ce cas tentons de la
définir afin de ne pas nous satisfaire d’une formule sans la préciser (ce que ne fait jamais le livre sur ce sujet).
La richesse de l’Église :
Mais que possède vraiment l’Église qui soit
si blâmable ?
On présume
souvent que tous les édifices à vocation cultuelle religieuse (chapelles,
églises, cathédrales, basiliques…) qui constituent l’essentiel du patrimoine ecclésiastique sont la propriété
de l’Église, considérée sous cet
angle comme une société civile immobilière. Rien n’est plus trompeur car un
grand nombre de pays ont dépossédé
l’Église de la propriété de ce patrimoine qu’elle a pourtant créé
au long des siècles. Créé avec les dons, les efforts, les concours actifs et
les bras des pauvres fidèles, des plus riches privilégiés, des Seigneurs
féodaux ou nobiliaires, des Corporations de métiers, des Monarques etc.
Autrement dit c’est une nation unie avec tout le peuple qui a bâti ces
richesses architecturales, picturales, sculpturales, musicales… pour Dieu, pour l’Église qui les a faites vivre, les a entretenues et les a animées. Or
aujourd’hui, l’Église n’est plus qu’usufruitière
de tous ces biens[41].
On oublie
trop combien de fois dans l’histoire les états dépouillèrent l’Église de TOUS ses biens, intégralement et
radicalement en dispersant ses religieux. Des immenses fortunes se bâtirent sur
la revente des biens d’Églises spoliés ou leur appropriation privée[42].
L’Église alors possédait vraiment mais tournait sa propriété vers sa fonction sociale d’assistance aux
pauvres, aux enfants, aux malades, aux infirmes, aux ignorants, aux illettrés
qu’elle éduquait. La propriété ne se concevait pas, dans l’Église, sans son
exercice d’assistance aux démunis de toutes sortes. L’état ne se préoccupait,
alors, ni d’éducation, ni de soins hospitaliers, ni de secours alimentaire, ni de
secours aux enfants abandonnés, aux femmes perdues etc.… Seule l’Église, sur
ses biens, assurait l’assistance sociale universelle, inexistante sans elle. D’ailleurs, quand
l’Église fut privée de ses biens par les états passés à l’hérésie ou à la
révolution, il s’ensuivit une affreuse période de misère sociale jusqu’au temps
où les gouvernants commencèrent enfin à instituer graduellement une aide
publique à toutes les formes de misère. En définitive c’est bien le peuple pauvre qui paya la spoliation de
l’Église supposée riche.
On cite en
exemple de richesse le patrimoine du Vatican. D’abord, cette richesse fut elle volée ou usurpée ? Fruit de la
contribution volontaire de toutes
les églises du monde chrétien le Vatican a mis deux mille ans pour être ce que
l’on voit aujourd’hui. Quand on possède une telle longévité dans la stabilité,
gouverné toujours par un Pape qui perpétue l’autorité antérieure, on accumule
forcément, paisiblement et efficacement un capital de biens divers qui est
aussi la fierté de tous les chrétiens et qui contribue au rayonnement cultuel
mais aussi culturel de l’humanité.
C’est grâce aux Papes que les richesses de la Rome païenne ne furent pas
dévastées, perdues, dispersées dans le chaos mais préservées dans les musées qu’ils créèrent, avec les
bibliothèques, les sanctuaires dépositaires des peintures les plus exquises
offertes aux hommes épris d’art et de beauté. C’est par le constant mécénat des
Papes que fleurirent une foule de peintres, musiciens, compositeurs, écrivains,
poètes toujours célèbres et admirés de nos jours et qui enrichirent l’humanité
d’un trésor culturel inégalé.
L’Église Mère des hommes est aussi
Mère des Arts. C’est là sa richesse.
On m’opposera peut être tous les objets
précieux du culte divin qui sont dans tous les sanctuaires tels que patènes,
ciboires, reliquaires, ostensoirs, chaires, chandeliers, croix d’autel ou de
procession etc. d’or ou d’argent, parfois sertis de pierres précieuses ou
incrustés avec raffinement. Sait-on que tous ces objets réunis – qui font aussi
le délice culturel des curieux et visiteurs des lieux saints qui
y viennent seulement pour y voir les trésors-
oui, tous ces objets possèdent une valeur qui n’atteint pas le plus petit
pourcentage des dépôts d’une banque d’affaire actuelle. Seraient-ils vendus pour assister les pauvres, ce
qui est une stupide et vaine revendication, cela ne constituerait qu’une goutte
d’eau dans l’océan des profits financiers du monde. Un symbole dilapidé pour
une œuvre éphémère. Et au profit de qui ? Sinon des avares, riches et
cachés collectionneurs privés accapareurs des beautés artistiques puis qui les
enfouissent et les étouffent, dépossédant le public des attraits de leur faste sacré.
Vendre pour les pauvres les richesses sacrées
de l’Église, c’est récolter une miette et déposséder les hommes – et Dieu – des augustes objets qui ravissent
et élèvent leurs sens. C’est avec de fausses bonnes idées que les esprits
chagrins égarent les esprits faibles.
Le préfet de Rome informé que l'église possédait des trésors, fit venir le diacre Laurent († 258) et lui enjoignit
de les livrer pour les besoins publics (…car l'Empereur en avait besoin pour
ses troupes). Le saint diacre demanda un peu de temps « J'avoue que notre Église est riche et que
l'empereur ne possède point de trésors
aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie,
donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Il fit
venir les orphelins, puis dit au
préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l'Église, que je vous
avais promis. J'y ajoute les perles
et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ;
l'Église n'a point d'autres richesses. »
À cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre,
il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que
sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu'on
dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet,
puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés
au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Laurent).
Et les
finances du Vatican objectera-t-on ?
D’abord,
contrairement à ce que nous en dit le cardinal masqué, le budget du Vatican n’est plus déficitaire. Certes il le
fut pendant longtemps, ce qui, précisément, en dit long sur les fabuleuses richesses d’une Eglise qui ne
parvenait même pas à « boucler » son budget de fonctionnement ![43]
« Avant 1870, le Saint-Siège touchait la plus
grosse part de ses revenus grâce à son État en Italie centrale. Mais, envahi
par les Italiens qui dérobèrent le
trésor pontifical, le Saint-Siège, perdit ses revenus et vécut des dons des fidèles du monde entier
jusqu’en 1929. Mussolini souhaitant mettre fin au conflit entre l’Italie et
le Saint-Siège, soumit ce dernier aux accords du Latran : le Saint-Siège
renonçait aux territoires annexés par l’Italie en 1870 contre 750 millions de lires de l’époque et
des titres de rente à 5 % sur un
milliard de lires. C’est l’origine de la
fortune du Vatican. Cet argent servit aux
réparations ou constructions de bâtiments à Rome, dons aux missions, achats de
terrains autour du Vatican. Le reste fut placé.L’argent placé semble avoir été longtemps « sagement géré ». En 1982, le krach du Banco Ambrosiano (une des banques les plus estimées de la péninsule) fit perdre 241 millions de dollars au Vatican. Jean Paul II décida alors de manifester la transparence financière de son État en en publiant le budget. Ainsi nous en connaissons avec précision la teneur. » ( Bernard Peyrous prêtre et historien Extrait de la revue « Il est vivant » ).[44]
L’excédent de
ce budget est de 10 millions
d’euros en 2011.
Quand on
sait que l’état de Californie à lui seul
dispose d’un PIB de 1 847 milliards
de $ courants (2008) qu’elle attire 14 milliards de $ d’investissements en capital risque (2008)
et que étranglé par un déficit de 26,3 milliards de dollars
(18,7 milliards d'euros), l'État n'a pas réussi à boucler
son budget avant la date limite du 30 juin (2009) on rétablit l’échelle
des richesses.
Autrement
dit, un état de 37 millions d’habitants
en 2010 dispose à lui SEUL d’un budget dont le déficit est 2 600 fois plus élevé que le solde du budget d’une
Église de plus de 1 milliard de fidèles !!
C’est dire
si les reproches de richesse qui sont fait à notre Église sont démesurés et
grotesques, sans rapport avec les réalités du monde.
Pourfendeurs
de la vérité qu’ils jugent intégriste, nos auteurs siamois cèdent
au fantasme d’une Église
RICHE ; c’est que « L'esprit humain a le choix entre deux choses
et deux seulement : le dogme et le préjugé »Chesterton.
La pauvreté vraie :
Les
Béatitudes commencent leurs précieuses promesses de BONHEUR, aspiration légitime de tous les hommes, par l’exaltation
de la PAUVRETÉ :
« Heureux les pauvres en esprit »
nous rapporte St Matthieu, « Heureux
les pauvres » complète St Luc ; comme cette exclamation est du
Seigneur, elle est souverainement et forcément parfaite, comme elle est la première des Béatitudes elle est principale[45], comme elle est assortie par Jésus de
la récompense suprême, elle doit être capitale, et comme cette récompense est au présent, elle est immédiatement
efficace : « car le royaume des cieux est à eux » Matthieu 5.3. On a fortement envie de rajouter ici
« est déjà à eux » car tel
est le sens !
Pourquoi deux
rédactions distinctes ? Saint Matthieu écrit le premier, tous les exégètes
sont d’accord, il précède Saint Luc (de peu, mais il précède, et st Luc connait
l’évangile de St Matthieu. Voir mon étude « exégèse moderniste »(
http://santiago64.unblog.fr/?p=5 ).
C’est parce que,
s’appuyant sur St Matthieu, certains afin de ridiculiser l’enseignement de
Jésus interprétaient « pauvres en esprit » comme ignorants, faibles
d’esprit, attardé…Plus tard Julien l’Apostat, empereur romain revenu au
paganisme, en fera de même, mais lui sans excuses, car st Luc était là et ne
permettait plus cette extravagante interprétation. Car disant « heureux
les pauvres » St Luc interdisait désormais de se méprendre sur le genre de
pauvreté que le Seigneur exaltait.
On le sait, toute
lecture de la Sainte Écriture hors de l’Église comme guide sûr de
compréhension, produit la méprise, le dévoiement et va souvent à l’hérésie.
Cela ne pouvait manquer pour « la pauvreté ». Et il y eut donc les doctrinaires de la pauvreté qui prenant
St Luc, oubliaient St Matthieu. L’Ecriture ne doit être comprise qu’avec 1) TOUS
ses textes 2) sous la règle de l’Église. Faute de quoi nous avons des exaltés
de la pauvreté généralisée et absolue, des Savonarole brûleurs de superflu en
place publique instituant des polices de surveillance de pauvreté et de vertu.
Or la pauvreté est un précepte, non un
système, elle s’attache à la disposition détachée des biens, non à leur
aliénation voire leur saccage car on peut être pauvre par le renoncement aux
délices de la richesse et surtout à ses dérives orgueilleuses. D’ailleurs la
plupart des Pères et des exégètes anciens ou modernes indiquent que les
évangiles font référence à la pauvreté morale,
c'est-à-dire L’HUMILITÉ : St
Jérôme écrit : « humilitatem intelligeres, non penuriam » et selon Tertullien, St Cyprien, Maldonat[46], et plusieurs autres commentateurs :
« Jésus dans ce verset voulait parler avant tout de l’esprit de pauvreté, c'est-à-dire tout à la fois de la pauvreté
matérielle proprement dite, patiemment
subie ou volontairement embrassée et du
détachement des biens de ce monde quand on les possède. Lorsque l’attache
aux biens terrestres remplit les cœurs, il ne reste plus de place pour Dieu, ni pour les
choses du ciel. »[47] Saint JEAN Chrysostome dans son Homélie
15 sur le commentaire de St Matthieu [48] : « Notre Seigneur
désigne par là (les pauvres) les âmes humbles
qui demandent toujours à Dieu l’aumône de sa grâce...Le Seigneur ne veut parler
ici que de ceux qui sont humbles en vertu de la foi. »
Saint Augustin à
qui nous ne ferons pas la leçon d’exemplarité « se servait de
cuillers d’argent » (p.39) Il fournissait aux besoins de ses frères en pauvreté sur le fonds même d’où il prenait sa
subsistance, lui et tous ceux de sa maison, c'est-à-dire sur les revenus des biens de l’Église« et sur les dons des fidèles. »(p.40) Tout ce qui appartenait à
l’Église, trésor ou ornements, il le
confia à la fidélité d’un prêtre qu’il
avait chargé de l’administration des biens de la maison épiscopale. (p.62) -Vie de St Augustin (Saint
Possidius édition Via Romana aout 2010)
Qu'on ait bien présente à l'esprit
la distinction classique entre la perfection comme état de l'âme et la
perfection comme état de vie :
« Le renoncement volontaire aux biens de la fortune, en effet, peut
s'entendre de diverses façons,
depuis le renoncement en esprit à
l'attrait des biens temporels jusqu'au renoncement effectif
à la propriété ou à l'usage
de ces biens, à l'usage personnel ou bien même à la possession collective. Le
conseil de pauvreté a pris successivement toutes
ces formes au cours des siècles chrétiens.
II y a cette différence entre
renoncer à tout et tout abandonner que renoncer convient à tout le monde,
puisque cela permet d'user licitement
des biens que l'on possède, l'âme
demeurant tendue vers le ciel, tandis que tout abandonner est, au
contraire, le lot des parfaits. »
St Bonaventure, Apol.paup., c. VIII, n. 23.
« II y a
deux manières de faire profession
parfaite de pauvreté : l'une, en renonçant à la possession privée ou personnelle de tout bien temporel ; on y
vit de ce qui n'est pas à soi, mais est commun par un droit de possession
auquel plusieurs participent; l'autre, en renonçant à toute propriété en particulier ou en commun : on y vit de ce qui
est à autrui. » St Bonaventure Apologie des pauvres, c. VII, n. 4.
Au dire de saint Augustin, De lib. arbitrio, I. II, c. xix, la vertu consiste dans le bon usage des choses dont on pourrait mésuser. Au nombre de celles- ci figurent assurément les biens extérieurs; quiconque les possède détient à l'égard de ceux-ci un pouvoir et un droit d'usage qu'il sied de mettre en œuvre vertueusement. (Dictionnaire de Théologie Catholique. article Prodigalité JF Tonneau).
Au dire de saint Augustin, De lib. arbitrio, I. II, c. xix, la vertu consiste dans le bon usage des choses dont on pourrait mésuser. Au nombre de celles- ci figurent assurément les biens extérieurs; quiconque les possède détient à l'égard de ceux-ci un pouvoir et un droit d'usage qu'il sied de mettre en œuvre vertueusement. (Dictionnaire de Théologie Catholique. article Prodigalité JF Tonneau).
«
Je ferai remarquer, avec saint Thomas, que la
pauvreté n'est point la perfection, mais un instrument
de la perfection, cf. q. CLXXXVIII, a. 7, ad 1um, et que la plus belle pauvreté n'est pas la plus grande, mais bien celle
qui est le mieux adaptée à la perfection,
à l'ensemble de la vie religieuse et à
la fin spéciale de la famille religieuse à laquelle on appartient... Et
il peut se faire que le soin inquiet, qui est le danger de la propriété, se glisse plus facilement dans les ordres
où l'on a de façon plus radicale renoncé à toute propriété conventuelle,
mobilière ou immobilière. » Dom P. Delatte, Notes de vie spirituelle,
p. 378.
Il convient
d’être toujours prudent et parfois méfiant envers ceux qui prônent un excès de
vertu ; jamais les saints n’imposèrent aux autres ce qu’ils s’imposaient à eux-mêmes– et surtout ne firent la leçon
à l’Église –.
Le Gendre
veut une Église pauvre ! Mais la sainteté n’exige que sa propre pauvreté.
Ô Anthistène, j’aperçois ton orgueil à travers les
trous de ton manteau ! (Socrate)
« Car c'est en cela que consiste la perfection
de l'homme, en son adhésion totale à
Dieu par la charité »; St Thomas
Question
CLXXXVI, a. 2, St Thomas:
« A titre de moyen et de disposition préalable
d'autres éléments se rattachent à la perfection, tels que la pauvreté, la continence,
l'abstinence, etc. » « « Un religieux donné, quilibet religiosus,
n'est pas tenu à tous les exercices
par où l'on peut parvenir à la perfection, mais à ceux-là qui, précisément, lui ont été spécifiés selon la règle
qu'il a embrassée en sa profession
». A. 2.
Tout le monde n’aura pas manqué d’observer la prolixité
redondante du livre sur les souillures de
l’Église en matière d’opulence mais
on ne nous dit jamais rien sur les œuvres
caritatives que cette supposée
richesse permet. J’ai traité
ce sujet dans la Réfutation I, je n’ajouterai donc que quelques
compléments : Rachats
d’enfants et adultes esclaves en Afrique
(Tanganyika par les Pères blancs, Congo par les Pères Scheutistes qui fondent
une ville de 1700 personnes rachetées) ; En 1936 la Congrégation de la
Propagande recense en Asie et Océanie 820 000
élèves dans les écoles missionnaires
(primaire & secondaire) ; en 1998 le Synode des évêques d’Asie
rappelle que « l’Église a mis en
place des programmes destinés à éliminer
l’analphabétisme et accroitre le niveau d’éducation des populations…Dans de
nombreuses parties de l’Asie, les filles
et les femmes reçoivent maintenant
une éducation, alors qu’elles en étaient formellement
exclues auparavant. » Toujours en 1936 Asie & Océanie comptent
plus de 300 hôpitaux fondés et
dirigés par de missionnaires et des centaines
de dispensaires.
Benoît XVI écrit dans Lumière
du monde : « Pensons à ce que l’Église signifie pour l’Afrique.
Là bas, elle est souvent le seul point
fixe et stable dans les troubles et les destructions des guerres, le seul refuge où il y a encore de
l’humanité ; où l’on fait quelque
chose pour les êtres humains. Elle s’emploie à prolonger la vie, à soigner
les malades, à faire que les enfants puissent venir au monde et être élevés. Elle est une force de vie. »
:
« Beaucoup de gens ignorent le travail de l’Eglise en Afrique. En France, l’intelligentsia ne
comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous,
l’Eglise est d’abord synonyme d’écoles
et de dispensaires. Le débat sur le sida n’est pas théorique, il est
pratique. L’Eglise apporte sa
contribution ». (En Afrique 25%
des structures s’occupant des sidéens sont catholiques).
ZF11062606 - 26-06-2011
Permalink: http://www.zenit.org/article-28330?l=french
Mgr Berhaneyesus Souraphie, archevêque d’Addis Abeba et président de la Conférence épiscopale d’Ethiopie
et d’Eryhtrée, a été interrogé à l’émission de télévision « Là où Dieu
pleure ». Extraits :
L’Eglise catholique
fournit à elle seule environ 90% de l’aide sociale en Ethiopie ? Comment
l’Eglise, étant si minoritaire,
peut-elle être aussi active ?
Vous avez raison. L’Eglise catholique
constitue une minorité, environ 1%, et elle fournit la plus grande partie de l’aide
sociale : centres médicaux, écoles, centres sociaux
qui prennent soin des sans-abris, des nécessiteux et des malades du sida etc.
Un travail comme celui des sœurs de Mère Teresa. [...] L’enfant a besoin aussi d’instruction : nous avons plus de 200 écoles en Ethiopie ;
principalement dans les zones rurales, mais également dans les villes où les
personnes dans le besoin peuvent y avoir accès. [...] Les services fournis par
l’Eglise catholique sont ouverts à tous, chrétiens et musulmans. La chose importante
est la personne humaine avec ses besoins humains. C’est sur cette base que
l’Eglise a travaillé et encore aujourd’hui, à la demande des gens et du
gouvernement, l’Eglise catholique construit une université catholique à
Addis Abeba, en collaboration avec le gouvernement afin qu’elle soit une
université nationale."
Est-ce parce que vous avez fourni autant de services en Ethiopie qu’un
plus grand espace a été accordé à l’Eglise catholique ?Il s’agit d’une aide à la foi, mais aussi d’un défi pour les catholiques : témoigner de la doctrine sociale de l’Eglise, être de bons voisins, respecter les autres et aussi faire plus parce que les attentes de l’Eglise sont grandes. Et ici je voudrais remercier l’Eglise universelle pour sa contribution. Nous travaillons de concert avec l’Eglise universelle et tous ceux qui coopèrent avec elle, par exemple l’Aide à l’Eglise en détresse (AED). Ils nous apportent leur soutien dans les nombreux projets que nous avons dans tous les diocèses et nous pouvons les mener à bien grâce à nos bienfaiteurs d'Europe et des Etats-Unis.
Au-delà de l'urgence, il faut
intervenir sur l'éducation, qui est le moteur du développement. "Là où il
y a une école, il y a éducation. Là où il y a l'éducation, l'avenir est
envisageable, avec du travail et une communauté". Voici pourquoi je lance, a dit le Cardinal Sarah, cet appel: Une école
par village! »
Tout autre commentaire serait superflu, Dieu sait ce que
fait son Église de ses richesses, il
connait aussi ses diffamateurs et ses accusateurs :
Le Bien ne
fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de Bien.
La pauvreté & la trahison :
Dans le monde moderne,
l'Église catholique est souvent l'ennemie de beaucoup de modes influentes; la
plupart d'entre elles se targuent d'être
neuves alors que beaucoup d'entre elles commencent en réalité à être
éculées. L'Église se porte souvent
contre la mode de ce monde qui passe; et elle a assez d'expérience pour savoir
avec quelle rapidité elle passe. Chesterton
La mode
aujourd’hui, dans le prolongement d’hier et de toujours, est d’inculper l’Église pour sa richesse
parce que le Christ fut pauvre. Mais
le Christ n’était pas pauvre, il était
LE PAUVRE. Cela fait une prodigieuse différence.
Sa vie
terrestre est comme encadrée par deux épisodes qui mettent en relief sa
relation aux biens du monde et à leur légitime
bon usage.
-A sa pauvre naissance voici que des Mages païens viennent adorer le roi des Juifs et se prosternant lui offrent l’OR, l’ENCENS & la MYRRHE. Trois
présents précieux et coûteux qui
révèlent son triple caractère : Il est Roi, Dieu et Homme. Saint Jérôme
l’exprimera dans une exquise concision :
La Sainte
Famille n’a pas jugée déplacée cette offrande royale au rejeton de Jessé, au descendant de David, au messie
d’Israël.
-Lors de sa
mort rédemptrice Saint Jean nous rapporte : 19 :39 « Nicodème, qui
était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un
mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ
cent livres. » (Vulgate : « quasi libras centum »).
L’abbé Fillon,
qui commente sa Bible, explique la prodigalité
de Nicodème :
Puis,
St Jean 19 :40 « Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges,
avec les aromates, selon la manière d'ensevelir en usage chez les Juifs.
19 :41
Or, au lieu où Jésus avait été crucifié,
il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne
n'avait encore été mis. »
Le
Rédempteur n’a pas dédaigné une sépulture décente dans un « jardin »
privé (probablement celui de Joseph d’Arimathie, notable du Sanhédrin), creusée dans le roc et neuve, vierge. On est loin de « la
fosse commune » d’exégètes chrétiens
sans pudeur, sans indices[49],
et dépourvus du sens catholique. Mais bien sûr cela faisait plus pauvre. La pauvreté n’est pas
l’ignominie !
Mais l’obsession
diabolique d’opposer le Christ à l’Église sur ce terrain nous ramène d’un coup
à la même protestation, l’antique et scandaleuse protestation qui fut dressée
contre le Christ LUI-MEME il y a
DEUX MILLE ans par le traître pour qui « Mieux vaudrait pour cet
homme-là qu'il ne fût pas né.» (St Marc 14 :21)
homme-là qu'il ne fût pas né.» (St Marc 14 :21)
Car c’est
le Cardinal Judas, « l'un des Douze », qui
inventa la protestation menteuse[50] contre la richesse de
Jésus. Méditons ce grand épisode qui précède la Passion :
Jean
12,3 « Alors
Marie prit une livre de parfum de vrai nard, d'un grand prix, et en oignit les pieds de Jésus, et les essuya
avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum.
12,4. Un de Ses disciples, Judas Iscariote, qui devait Le trahir,
dit:
12,5. Pourquoi n'a-t-on pas vendu
ce parfum trois cents deniers[51], qu'on aurait donnés aux pauvres?
12,6. Il disait cela, non
parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et
qu'ayant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait.
12,7. Jésus dit donc: Laissez-la, afin qu'elle réserve ce parfum
pour le jour de Ma sépulture.
12,8. Car vous avez toujours
des pauvres avec vous; mais Moi, vous ne M'aurez pas
toujours. »
Et voici la
magnifique et décisive réflexion de Jésus sur le geste d’onction accompli par Marie
à Béthanie :
« En vérité je vous le dis, partout
où sera proclamé l'évangile dans le monde entier, on redira aussi à sa mémoire ce qu'elle a fait » (Marc 14,9).
Eh bien je
le dis aux Le Gendre et Cardinal ils
répètent contre notre Église, l’Église
du CHRIST, l’accusation de Judas sur les pauvres, sur la richesse, sur le
gaspillage des parfums à 300 deniers. Et nous leur renvoyons la sublime réponse
du Sauveur qui éclipse toutes nos plaidoiries parce qu’elle vient d’un bouche
DIVINE.
NON, Le
Gendre et le Cardinal n’aiment pas la pauvreté, ils aiment le PAUPÉRISME, c'est-à-dire l’idéologie
misérabiliste d’une Église humanisée et désacralisée.
« Deux
mille ans après le Christ, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le paupérisme
continue d'être le bélier préféré de ceux qui assiègent l’Eglise. Et
ainsi, les cathorefondateurs continuent à prêcher que le salut ne passe
pas par l'Église institutionnelle et hiérarchique, ployant sous les scandales
et les richesses, mais se réalise dans l'histoire grâce au peuple théophore
(c’est-à-dire, qui « porte Dieu » en lui), pauvre et, par conséquent, saint…
Ils confondent pauvreté et paupérisme, pureté et sainteté. Et pendant ce
temps-là, ils détruisent l'Eglise.» Alessandro Gnocchi et Mario Palmero, in quotidien italien
Il Foglio.
Tout au
long de l’histoire la résurgence de cette idée fixe de rendre pauvre l’Église
et tous ses religieux et fidèles – au besoin par la force- fut au confluent de
toutes les hérésies. Savonarole institua une théocratie à Florence dans ce but
qui se termina par la haine populaire contre la sainteté contrainte du religieux tribun, dictateur et apocalyptique
faux apôtre. Au XIV° siècle les « spirituels »prétendirent
aussi imposer à tous la pauvreté sous prétexte d’un « retour au Christ [52]»
et eux aussi invoquaient déjà Saint François d’Assise. Rien de nouveau sous le
soleil !
Voici
comment le Pape Jean XXII les
condamna par la Décrétale "Cum
inter nonnullos » :
« Puisque, parmi plusieurs hommes érudits, il arrive souvent qu'il
en soit pris de doutes quant à la nécessité de déclarer
hérétiques et de censurer ceux qui affirment avec entêtement que Notre
Rédempteur et Seigneur Jésus Christ et Ses Apôtres ne possédaient rien
personnellement, ni même en commun,
différentes opinions
parfois divergentes ayant été émises à ce sujet,
Nous, souhaitant
mettre un terme à ce débat, et après [avoir reçu] conseil de nos frères [les cardinaux], déclarons,
par ce décret à jamais valide, qu'une telle affirmation obstinée, alors
même que les écritures sacrées assurent à maintes reprises que Jésus Christ et
Ses Apôtres possédaient en effet des biens matériels, contredise expressément cela,
et suppose ouvertement que lesdites écritures sacrées, à travers lesquelles de
toute évidence les articles de la foi orthodoxe sont prouvés du point de vue
des choses évoquées précédemment, contiennent le ferment du mensonge, et par
conséquent, aux regards de ces choses, discrédite toute foi en elles, qu'une
telle affirmation, donc, rend la Foi Catholique douteuse, incertaine, lui
retire sa valeur de démonstration, et doit donc être censurée puisqu'erronée et
hérétique.
De plus, affirmer
avec entêtement, dans le même contexte, que le droit d'usage ne se serait en
aucun cas appliqué à Notre Rédempteur [et] à Ses Apôtres s'agissant des biens
matériels, que les écritures sacrées assurent pourtant qu'ils avaient bel et
bien possédés, ou
qu'ils n'auraient pas eu le droit de vendre ou de donner quoi que ce soit, ni
même [le droit] d'acquérir les choses en question, toutes actions que néanmoins les
écritures sacrées assurent qu'ils entreprirent à l'encontre des biens
matériels, ou laissent expressément entendre qu'ils auraient pu agir ainsi,
puisqu'une telle affirmation signifierait nécessairement que
leur usage des biens matériels et leur conduite, à propos des susdites choses,
n'étaient pas fondés,
ce qui sans aucun doute, s'appliquant à l'usage, la conduite ou les
actes de Notre Rédempteur, le Fils de Dieu, est avis mauvais à défendre,
Nous déclarons, après
[avoir reçu] conseil de nos frères [les cardinaux], cette
affirmation obstinée comme devant être, comme elle le mérite, censurée car
contraire aux écritures sacrées, hostile à la doctrine Catholique, et
hérétique.
Il est bien évidemment proscrit à quiconque de contrevenir à cette déclaration, ou par imprudence d'oser la contredire. Si malgré tout quelqu'un [devait faire cela, faites lui savoir qu'il s'est attiré la colère du Dieu Omnipotent et de ses Apôtres, Pierre et Paul.] ».
Présenté en Avignon, deux jours avant les Ides de Novembre [soit le 12 Novembre 1323].
« Avoir des opinions ne m'intéresse pas. C'est à la
portée de n'importe qui. Mais avoir des idées vraies, absolument vraies,
voilà qui est difficile et voilà qui est beau » Guitton
Épilogue :
Nous voici
donc parvenus au terme de l’examen critique des thèmes et expressions d’un
livre singulier. Oui, spécial à plusieurs titres et fortement débilitant lors
de sa lecture. A tous les problèmes qu’il soulève sur le fonds je me suis
efforcé de répondre sans omettre, je crois, une seule critique, m’attachant à
répliquer à toutes pour l’honneur de l’Église qui seul m’importe.
Il y a
toutefois encore un aspect qu’il ne sera pas inutile d’aborder car il met en
cause, non plus les faits relatifs à l’histoire ecclésiastique, mais le bien
fondé même de la méthode employée
pour l’entreprise de démolition que « l’espérance du cardinal »
représente et les moyens que les
deux ( ?) protagonistes du livre se proposent pour parvenir à leur fin.
Complot ?
Tout
lecteur attentif du livre ne pourra en effet lire, sans s’interroger sur leur
sens voilé, les multiples remarques sur les relations, coulisses, groupes,
amitiés et connivences auxquelles il est fait cursivement allusion, sans jamais
rien divulguer de précis ni révéler de nom. Tout cela a comme un air
d’intrigue, d’alliance cachée, de complicités, de concertation enveloppée de
mystère et pour lâcher le mot qui définit ce type de conduite, DE COMPLOT.
Oh, je vois déjà les esprits s’agiter et hurler
au fantasme, à l’excès d’imagination, peut être même ira-t-on jusqu’à parler de
délire voire de malveillance gratuite. Je demeure, croyez m’en bien,
parfaitement objectif et uniquement voué à l’analyse paisible et sans ressentiment. Mes lecteurs demeureront quoi qu’il
en soit seuls juges en vérifiant dans le
texte même du livre si ce que je crois n’est, hélas, pas probable ?
C’est, me
semble-t-il, Fustel de Coulange, historien qui demandait comme preuves
historiques « Avez-vous des
textes ? ». Et bien, en voici :
« Vous êtes en train de développer avec d’autres
une action pensée pour redonner à l’Église sa capacité d’attraction
spirituelle. » page 12 (Le Gendre au cardinal)
« … les projets pratiques que mon cardinal et ses amis préparaient… »
Page 15
« Oui, notre livre m’a amené des contacts avec un certain nombre d’autres responsables de
l’Église. » Page 38
« Je crois comme vous qu’il est temps de réagir. » Page 80
« -Je vous l’ai déjà dit : nous sommes plusieurs à travers le monde à
nous préoccuper de l’état et de l’évolution de notre Église.
-Penser l’impensable,
c’est cela Éminence ? Penser un fonctionnement pour après[53]… » Page 124
« Faut-il modifier de fond en comble le fonctionnement pour libérer le message ? Ou faut il ne plus se préoccuper de ce
fonctionnement irréformable et incarner
le message en dehors de lui ?
Il faut sans doute jouer des deux options. Là où il
est possible de modifier le fonctionnement, il ne faut surtout pas s’en priver. Là où c’est impossible, il faut abandonner le terrain. » Page 150-151
« Nous étions, mon cardinal et moi heureux de nous retrouver…Si en plus de la
sympathie instinctive des débuts évolue
en complicité, l’amitié n’et pas loin. » Page 159
« …Les
ruptures au sein de notre Église
peuvent parfois être nécessaires pour que celle-ci puisse progresser. » page 208
« Partout dans le monde où se trouvent des
communautés du mouvement… » Page 292
L’accumulation met fin à l’impression de hasard. Freud
On s’en
convainc après cette lecture il y a dans l’Église une coterie discrète, de l’ombre, qui s’avance masquée (« Larvatus prodeo ») se consulte, s’organise, se coalise,
s’active et, tel le ver dans le fruit, ronge de l’intérieur la pulpe la plus
délectable de notre Église. Ils se reconnaissent entre eux par je ne sais quels
artifices mais sûrement par quelques idées communes, rampantes, exprimées à la
dérobée, furtivement, pour mieux saper les convictions de leurs interlocuteurs
parfois à leur insu. C’est par des coups d’épingle subreptices, délicats,
timides mais vigoureux sur des sujets sensibles et concrets[54]
qu’ils s’efforcent de faire avancer leur pacte et de désorienter et ébranler
les meilleurs parmi les chrétiens. On ne proclame pas au shofar des idées ou
une doctrine nouvelles et subversives qui
heurteraient la fidélité et la foi ; cette tactique frontale et de pleine
lumière ferait trop paraitre leurs buts comme
factieux et destructeurs, félons, trop ressemblant aux erreurs déjà
condamnées. Trop exposés aussi, dans
une Église qui n’a pas perdu les moyens de sauvegarder son autorité garantie
d’En Haut.
Mais pour
quels buts précisément ? Car c’est aussi, c’est surtout, ce qu’il importe de connaître. Nous ne disposons pas, je
l’ai dit, d’un corpus doctrinal méthodique dans le fatras un peu désordonné des
analyses du livre. Mais on peut dégager, passim, des idées –force (je ne dis
surtout pas des idées fortes !) :
-un credo
minimal (ou mini mal ?) : « la tendresse de Dieu » qui ne
nous mène pas bien loin ; credo bien ouvert (dois- je dire béant ?) où l’on pourra fourguer la plupart des bons sentiments
insipides du monde moderne, et tout contenu humain
disponible pour définir des devoirs de religiosité dépourvus de surnaturel.
-« décentraliser » l’Église par des
conciles régionaux, c'est-à-dire diluer
et fragmenter l’autorité et le magistère Pontifical pour ressembler au
monde parlementaire profane (dont le pouvoir d’ailleurs est en réalité entre de
toutes autres mains, habilement cachées).
-Disloquer
le sacerdoce hiérarchique ministériel trop
garant du sacré et de la tradition apostolique sans rupture
-
Protestantiser par une liturgie rabougrie, à la frange du profane (liturgie profanée ?) d’où tout faste et
toute intériorité seront expulsés.
-faire éclater « le cadre » de
l’Église (ils appellent ça : « sortir du cadre ») : programme suffisamment flou pour
réduire le risque d’être accusé de dynamitage d’une institution de 2000 ans
fondée par un Dieu. Et pour refonder quel cadre ? Vont- ils refonder une
autre église au XXI° siècle ? Qui
les a envoyés à cet effet ?
-« libérer le message » (sous entendu
du Christ) ; cela a toujours signifié changer
le message. Car sous le prétexte d’adoption de mots adaptés aux temps, on a
en réalité toujours voulu modifier le
contenu. Comme si l’Église du Christ – ce qui veut dire fondée par lui,
garantie par Lui, dirigée tous les jours par Lui – pouvait avoir failli dans la
transmission du message. C‘est le
monde qui a failli à l’Église, jamais l’inverse.
-Libérer la
vie de la vision « morale » de
l’Église, ce qui ne signifie rien d’autre que refaire une doctrine permissive
de l’acte conjugal, sans doute aussi
du mariage & pourquoi pas de la famille. Donc abolir les
enseignements de Jean Paul II, de Paul VI, de Pie XII et de Pie XI basés sur
les préceptes bibliques !
-Vider
l’Église de ses DOGMES qui donnent
leur substance à la FOI[55] pour la rendre disponible au monde c'est-à-dire au système de croyances privées de
surnaturel.
Tout cela
ne revient à moins que de sortir du
cadre catholique. Et se tourner vers l’Anglicanisme à leur portée, une
religion ouverte, d’avenir[56] !
Je le leur
dis tranquillement, leurs efforts sont vains et déjà engloutis. Il est
affligeant de noter que c’est de ses enfants que l’Église reçoit les blessures
les plus douloureuses ; mais il est aussi
dans le plan divin que cela advienne ainsi : pendant qu’à sa naissance le Fils de Dieu recevait le
culte de Mages PAÏENS, sa vie était
mise en péril par un Roi JUIF !
Le Pasteur Edmond
de Pressensé écrivait dans « Jésus-Christ. Son temps, sa vie son œuvre », 1865 :
« Tandis que les meilleurs représentants du paganisme
lui portent les hommages, la vie de l’Enfant est menacée par le roi qui s’est
assis sur le Trône de David. Sa carrière terrestre commence sous ce rayon de gloire et sous cet éclair
de haine. »
Qu’un Cardinal & un écrivain catholique s’acharnent à ébranler
l’édifice de notre Église est vraiment l’illustration du mystère d’iniquité.
Qu’ils le fassent avec des mots blessants, désobligeants, parfois outrageants,
toujours aigres ajoute au tourment infligé à Notre Mère. Peuvent-ils demeurer
sereins et apaisés alors qu’ils l’offensent ainsi ? En sont-ils plus
heureux ?
Trahir l’Église c’est déjà l’enfer
Pour
conclure
Il me reste
pour en finir à livrer une réflexion personnelle dont je ne nie pas le
caractère subjectif puisqu’il s’agit d’une opinion.
Par définition une opinion n’engage
que celui qui la donne et n’est pas couverte par la garantie de la vérité[57]. Toutefois je m’efforcerai de présenter les raisons qui me poussent à penser comme je vais le dire.
Parvenu à
un certain point de discernement il faut finir par se poser la question :
Ce Cardinal existe-t-il vraiment ?
La question
n’est pas anodine, mais elle n’est
pas, non plus, dirimante.
J’expliquerai pourquoi.
Après l’examen approfondi des deux livres
je suis parvenu à une conclusion solide mais, je le répète, où il ne s’agit que
de mon opinion[58]. La voici :
JE
CROIS QUE LE CARDINAL N’EXISTE PAS, QU’IL EST UNE PURE FICTION LITTÉRAIRE
DESTINÉE À CONFÉRER DU POIDS À DES IDÉES QUI SERAIENT INSIGNIFIANTES SANS LA
CAUTION D’UN HAUT PRÉLAT.
Pourquoi ?
I-
Dans le dernier livre Le Gendre tient, de très loin,
le premier rôle, il est constamment en avant, il a l’initiative des sujets, il
exprime les mots les plus violents, les idées plus audacieuses, les thèses les
plus destructives, c’est lui qui relance et pousse les feux qui
s’assoupissent. Et ne cesse-t-il pas d’appeler le Cardinal : « mon cardinal » tout au long de son
livre, plus d’une vingtaine de fois? « Mon Cardinal ? », comme mon
personnage, mon héro, ma créature ?
Le Cardinal est en retrait, plus effacé,
plus restrictif, plus modéré. Il est
plus qu’en retrait, il a pris sa retraite. C’est une pente
classique : plus on avance dans l’écriture, plus on se dévoile, plus on se démasque, plus le véritable auteur sourd à travers le texte. « Le crime échappe toujours par quelque
endroit »(Bossuet).
II-
Voilà un Cardinal qui se prétend historien et qui vaut
ZÉRO en Histoire : histoire humaine,
histoire des hommes, histoire des civilisations, histoire des religions,
histoire de l’Église ;
Il vaut ZÉRO en Théologie, ZÉRO en Liturgie
et ZÉRO en morale de la vie.
Cela n’est
pas crédible ; si on ne peut demander à un Cardinal de TOUT savoir, pas plus qu’à quiconque,
les inexactitudes, les contresens, les à peu près, sont trop criants pour
provenir d’un Prince de l’Église. Ils sont plus communs chez les
écrivains-journalistes-plumitifs soumis aux théories dominantes et aux clichés
les plus répandus (et les plus controuvés) ; on sait que les littérateurs
vont rarement vérifier les poncifs admis universellement sans discussion et
pourtant sans valeur.
III-
L’anonymat obstiné n’a plus de raison d’être au terme
d’un deuxième livre de critiques, dans une Église sans Inquisiteurs, pour un
Cardinal hors circuit de par son âge et qui donc n’aurait plus rien à perdre,
ni à gagner d’ailleurs ! L’anonymat, je le crains, camoufle ici
l’inexistence.
Mais qu’il
existe ou non[59],
il fallait combattre les idées du livre, je m’y suis employé car « Les
mots sont créateur. A la longue, ils finissent par engendrer des actes. »
Aldous Huxley « Tour du monde d’un sceptique ».
Loin de moi de condamner – en tant que
telle - une technique d’écriture faisant appel à un personnage fictif. Rien n’est plus répandu dans le
roman et la littérature et rien n’est plus légitime. Oui mais ici il s’agit
d’un brûlot à visée interactive, pour bousculer, mettre en cause, contester. On
n’est plus dans la littérature, on est dans les idées et dans l’action. Et nous
voici alors avec un bon gros mensonge
de Cardinal pour couvrir de sa fonction des
idées toxiques sur l’Église, sa liturgie, son organisme, sa sainteté, son
intégrité, sa mission, la légitimité de ses chefs etc. Car sans
lui le brûlot n’est
qu’une mèche. Avec lui voici la caution morale, doctrinale, personnelle d’un haut
prélat ; le poids est tout autre, les propos sont dignes d’écoute, et
comme densifiés par un personnage consacré.
Cependant à trop se
dissimuler le cardinal a perdu sa vraisemblance et son crédit :
Qu’est donc un Cardinal sans le courage de
ses propos ? Toutes ses leçons en sont ruinées.
Les livres de Le Gendre sont ils donc
entièrement négatifs ? Si l’on
a retenu ma conviction sur ce sujet on conclura sur une note optimiste :
rien n’est jamais absolument négatif.
Tout ce qui est de l’ordre de la Création possède une part de bien, seul le Mal
est privation d’être.
Car en nous contraignant à combattre les
idées de Le Gendre nous mettons dans la lumière les nôtres, nous les
approfondissons, nous les aiguisons à la controverse pour la vérité et ainsi
nous nous enrichissons pour notre sanctification, le but unique nécessaire.
« Rien n’aide autant à savoir ce qu’on pense que de rencontrer
quelqu’un qui pense exactement le contraire. »[60]
« J'ai lu le livre accusateur: je l'ai trouvé sans aucun fondement théologique, et nullement étayé par les autorités qu'il invoque. A ce libelle je répondrai, avec le secours de l'Esprit Saint, par un ouvrage qui démasque l'erreur et dévoile le mystère d’iniquité. »… « Il serait aisé dé faire retomber sur les détracteurs les coups qu'ils veulent nous porter. Mais nous les réservons au jugement de Dieu, leur malice étant assez manifeste par tout ce qu'elle leur a fait vomir de venin, selon cet oracle évangélique: Comment pouvez-vous proférer de bonnes paroles, mauvais que vous êtes! Car la bouche parle de l'abondance du cœur (Matth., XII, 34) Si quelqu'un refuse de participer à leur iniquité, il sera un vase d'honneur, sanctifié, propre au service de Dieu, et préparé pour toute sorte de bonnes œuvres. Quant à ceux qui consentent à leur dérèglement, et suivent en aveugles ces maîtres aveugles, ils tomberont avec eux dans la fosse. » St Thomas Aquin (Contre les adversaires de la vie religieuse).
« J'ai lu le livre accusateur: je l'ai trouvé sans aucun fondement théologique, et nullement étayé par les autorités qu'il invoque. A ce libelle je répondrai, avec le secours de l'Esprit Saint, par un ouvrage qui démasque l'erreur et dévoile le mystère d’iniquité. »… « Il serait aisé dé faire retomber sur les détracteurs les coups qu'ils veulent nous porter. Mais nous les réservons au jugement de Dieu, leur malice étant assez manifeste par tout ce qu'elle leur a fait vomir de venin, selon cet oracle évangélique: Comment pouvez-vous proférer de bonnes paroles, mauvais que vous êtes! Car la bouche parle de l'abondance du cœur (Matth., XII, 34) Si quelqu'un refuse de participer à leur iniquité, il sera un vase d'honneur, sanctifié, propre au service de Dieu, et préparé pour toute sorte de bonnes œuvres. Quant à ceux qui consentent à leur dérèglement, et suivent en aveugles ces maîtres aveugles, ils tomberont avec eux dans la fosse. » St Thomas Aquin (Contre les adversaires de la vie religieuse).
Terminé
le 8 décembre 2011 en la glorieuse fête de l’Immaculée Conception.
Jacques
Camredon
[1] On n’oublie pas que selon Platon : « Seule
la mort est la fin de la guerre. » La fin immédiate, mais non le but.
[2] Dictionnaire CNTRL. L’athéisme nie, l’agnosticisme prétend ne
pas pouvoir savoir (ce qui revient à faire comme si Dieu n’existait pas
puisqu’il serait inconnaissable).
[3] Une fois encore il y a méprise, les athées ne sont pas «ouverts à la possibilité d’un Dieu », ils en nient la
possibilité et souvent en COMBATTENT même le concept. C’est tout
différent : Le Gendre abonde dans la confusion des genres.
[4] Mais il s’avère qu’on en trouve bien peu dans les livres de
Le Gendre.
[5] L’athéisme est une foi et non un acte de raison ; il
suffit d’avoir côtoyé quelques athées pour s’en convaincre ; eux qui
déprécient l’acte de Foi chrétien (fondé sur l’Autorité omnisciente de
Dieu) formulent le leur fondé sur leurs préjugés.
« Aujourd’hui Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un
préjugé » Einstein.
[7] La pire car la faillite de l’intelligence révoque la
possibilité de la droite volonté. Or comme l’Intelligence est l’outil du Vrai,
la volonté est l’organe du Bien.
[8] « Le livre noir du communisme » (Robert Laffont)
dit 100 millions de morts.
[9] Dictionnaire CNTRL. [9] Dont on sent bien que pour le
Cardinal ce n’est pas un avantage bien grand. Sauf pour lui ! qui n’est
pas de la première jeunesse si l’on en
croit le peu de biographie que nous en a donné Le Gendre dans le premier tome.
[11] Voir pour cela « La Cité antique » de Fustel de
Coulanges, indispensable pour la connaissance de l’antiquité.
[12] Décidément le Cardinal est mauvais historien, il est aussi mauvais théologien
là encore !
[13] Qu’en sait-il ? Que ne se borne-t-il à ne parler que
de lui-même.
[14] C’est la Cappa Magna des cardinaux qui est ici sans doute visée ;
on va y venir.
[15] Par exemple la Tiare pontificale.
[16] Faute d’exemples concrets dans cette énumération générale
mais imprécise je présume qu’on vise ici la cérémonie du lavement des pieds du Jeudi Saint d’un pauvre prêtre mis en cause
et qui fait l’objet d’une description, vile, je dois le dire. En effet pas
d’autres cérémonies ne sont évoquées dans le livre. Voir plus loin mon commentaire sur l’abject
récit de Le Gendre.
[17] Il faut être vraiment myope pour voir la « domination »
d’une Église toujours malmenée, diffamée, persécutée, confinée, toujours en
butte aux prétentions des pouvoirs temporels, même catholiques, hier comme aujourd’hui.
[18] « Pouvoir sur les consciences » certes, toutefois
pouvoir spirituel, maternel, en vue du Bien et de la Vie ; pouvoir
attribué par Jésus en Personne « Tout ce que tu lieras sur la terre, sera
lié dans le ciel… ». Mais pouvoir dépourvu de contrainte, d’oppression, de
coercition. L’Église protégea la Foi mais jamais
l’Église ne convertit de force. En va-t-il de même pour tous les autres pouvoirs, temporels ou religieux ?
[19] « Légende de Saint François d’Assise » par saint
Bonaventure. Poussielgue 1859. Ici le terme « légende » signifie « livre contenant les actes des saints
pour toute l’année » et non récit mythique. Voir Littré. Ce sens a
vieilli mais demeure dans la « Légende dorée » qui est une
compilation des vies des Saints composée au XIII° siècle.
[20] St François lui-même disait : « Plus
indigne est celui qui commande, plus méritoire est l’obéissance ».
[21] Voici ce
que Saint François disait des chefs catholiques : « Le Seigneur nous a
appelés pour ranimer la foi et aider les
prélats et les clercs de notre mère la Sainte Eglise. Aussi sommes-nous
tenus, dans la mesure du possible, de toujours
les aimer, les honorer et les vénérer. Les frères, en effet, sont appelés
Mineurs parce qu'ils doivent, par leur nom et leur manière d'agir, donner
l'exemple de l'humble soumission aux
autres hommes de ce monde. Quand, au début de ma conversion, je me suis
séparé du monde et de mon père selon la chair, le Seigneur a mis sa parole dans la bouche de l'évêque d'Assise
pour me donner un bon conseil et m'affermir dans le service du Christ. C'est
pour cela, et pour beaucoup d'autres
excellentes qualités que j'aperçois dans les prélats, que je veux aimer, vénérer et regarder
comme mes seigneurs, non seulement les évêques, mais encore les humbles
prêtres. » Chapitre XIII « Saint François d'Assise
Raconté par ses premiers compagnons » TRADUCTION FRANÇAISE DE LA LEGENDA
ANTIQUA.
[22] « Je voudrais m’arrêter brièvement sur l’une des voies qui peuvent nous conduire à Dieu et nous aider également à le rencontrer : c’est la voie des expressions artistiques, qui font partie de la via pulchritudinis — « voie de la beauté » — dont j’ai parlé à plusieurs reprises et dont l’homme d’aujourd’hui devrait retrouver la signification la plus profonde… il existe des expressions artistiques qui sont de véritables chemins vers Dieu, la Beauté suprême, et qui aident même à croître dans notre relation avec Lui, dans la prière. Il s’agit des œuvres qui naissent de la foi et qui expriment la foi… combien de fois des tableaux ou des fresques, fruit de la foi de l’artiste, dans leurs formes, dans leurs couleurs, dans leur lumière, nous poussent à tourner notre pensée vers Dieu et font croître en nous le désir de puiser à la source de toute beauté… Chers amis, je vous invite à redécouvrir l’importance de cette voie également pour la prière, pour notre relation vivante avec Dieu. Les villes et les pays dans le monde entier abritent des trésors d’art qui expriment la foi et nous rappellent notre relation avec Dieu. Que la visite aux lieux d’art ne soit alors pas uniquement une occasion d’enrichissement culturel — elle l’est aussi — mais qu’elle puisse devenir surtout un moment de grâce, d’encouragement pour renforcer notre lien et notre dialogue avec le Seigneur, pour nous arrêter et contempler — dans le passage de la simple réalité extérieure à la réalité plus profonde qu’elle exprime — le rayon de beauté qui nous touche, qui nous «blesse» presque au plus profond de notre être et nous invite à nous élever vers Dieu. » Benoît XVI Audience générale du 31 août 2011.
[23] Il faut voir comment les premiers chrétiens vénéraient, cachaient et tenaient pour précieux les vases sacrés.
[24] Frédéric
Ozanam : sa vie s'orienta vers
l'aide aux plus démunis. Il décida, en avril 1833, avec des amis étudiants,
paroissiens comme lui de l'église Saint-Étienne-du-Mont, de fonder une petite
société vouée au soulagement des pauvres, qui prit le nom de Conférence de la
charité. Par la suite, la conférence se plaça sous le patronage de saint
Vincent de Paul. Il fut alors aidé dans sa tâche par sœur Rosalie Rendu, une
Fille de la Charité très active dans les quartiers pauvres de Paris.
[25] Tiens, le Saint Curé aimait donc aussi « les broderies de fils d’or », Le Gendre va-t-il aussi le malmener ?
[26] A la fin, elles moisissaient ; il les mangeait alors
ainsi !
[27] Ecole de filles fondée par le saint curé, école gratuite,
avec des pensionnaires, elle accueille des filles pauvres ou orphelines qui
sont nourries, instruites et entretenues gratuitement. Les catholiques n’ont
pas attendu Ferry pour scolariser les pauvres.
[28] Le livre le plus complet et le plus impartial sur le Saint
d’Ars est celui de Mgr René Fourrey, Le curé d'Ars authentique,
L'Échelle de Jacob, 2009. Mon récit
abrégé de la vie du saint curé d’Ars lui doit beaucoup ainsi qu’au livre
de Mgr Trochu et au livre de M. l’abbé Monnin « Esprit du Curé d’Ars dans ses catéchismes, ses
homélies et sa conversation. » Téqui 1975.
[29] Cardinal & Le Gendre associés.
[30] Dans le tome 1 on appelait
même cette « dérive » : « le principe de
Constantin » !
[31] Soit il y a 9 siècles et demi !
[32] . En la basilique Saint-Martin de Tours,
Clovis revêtit les ornements et ceignit son front du diadème, dont il fit ensuite présent au pape Hormisdas (Liber pontificalis, LIV, 10): c'est ce qui a constitué
la première couronne de la tiare des souverains pontifes. Le geste d'hommage de
Clovis viendrait ainsi ratifier l'interprétation selon laquelle la première
couronne de la tiare vient marquer que le pape est père des rois.
[33]
Certains la font remonter à Boniface VIII qui aurait ajouté une
deuxième couronne en 1301.
Par là, il voulait signifier son autorité spirituelle au-dessus de l'autorité
civile. Cet ajout intervient alors en lien avec le conflit opposant Philippe le
Bel au Saint-Siège
[34] Elle fut rachetée par l’archidiocèse de New York en
novembre 1964. Elle se trouve dans un musée.
[35] L’Unité, un des
quatre caractères de la véritable Église s’entend dans l’espace (sur terre et au ciel,
qui dépasse la pure notion spatiale mais peut être pensé figurativement comme un lieu), avec tous ceux qui partagent
la même Foi, mais encore dans le temps avec les saints et les
fidèles qui nous ont précédés et nous succèderont. La Communion des saints est,
en quelque sorte, spatio-temporelle, en un mot elle est catholique c’est à dire universelle.
[36] Grand manteau de chœur que portent les cardinaux, les évêques, le
clergé des basiliques, certains dignitaires de la cour pontificale ainsi que
les chanoines de certaines cathédrales. On l’appelle aussi cappa magna ou chape
prélatice. Lorsque la cappa est déployée, elle constitue un signe de
juridiction (il ne peut donc y avoir qu’une seule cappa déployée dans une
cérémonie). FORME – C’est une chape fermée de toutes parts, qui ne
comporte qu’une fente médiane ou deux fentes latérales pour passer les bras. En
arrière elle se termine par une longue queue (tortillon), portée par un
caudataire ou retroussée sur le bras gauche. Le chaperon se termine par un
capuchon, qui se relève et s’attache sur le dos.
MATIERE – Le corps de la cappa est en laine violette (mérinos, escot, mais jamais de drap). La soie, interdite aux évêques, est propres aux cardinaux. Le chaperon est en hermine, en principe sans mouchetures, avec doublure de laine violette et de soie rouge pour le capuchon. En été le chaperon est de laine violette par-dessous et de soie rouge foncée par-dessus. http://www.schola-sainte-cecile.com/
MATIERE – Le corps de la cappa est en laine violette (mérinos, escot, mais jamais de drap). La soie, interdite aux évêques, est propres aux cardinaux. Le chaperon est en hermine, en principe sans mouchetures, avec doublure de laine violette et de soie rouge pour le capuchon. En été le chaperon est de laine violette par-dessous et de soie rouge foncée par-dessus. http://www.schola-sainte-cecile.com/
USAGE – La cappa est proprement le vêtement de chœur de l’évêque dans
son diocèse. Il le revêt toutes les fois qu’il célèbre ou préside au trône. En
signe de juridiction, l’archevêque métropolitain le porte aussi dans toute sa
province, le légat sur tout le territoire de sa légation et les cardinaux dans
le monde entier (selon la maxime qu’un cardinal est partout chez lui). La cappa
est toujours déployée sauf en présence d’un prélat supérieur (comme l’évêque
diocésain en présence de son archevêque ou d’un cardinal). Toutefois, l’évêque
peut toujours la déployer s’il va pontifier solennellement et qu’il ne marche
pas avec ses supérieurs (S.R.C. n. 4355, II ad 2 et n. 2909). Chanoine Robert
Lesage, Dictionnaire pratique de liturgie romaine, Paris, 1952.
Bernard Berthod & Pierre Blanchard, Trésors inconnus du Vatican, cérémonial & liturgie, Paris, 2001.
Bernard Berthod & Pierre Blanchard, Trésors inconnus du Vatican, cérémonial & liturgie, Paris, 2001.
[37] Encore que d’innombrables confessions protestantes,
notamment évangélistes et charismatiques ne soient pas avares d’extravagances
et de frénésie liturgiques, surtout télévisées.
[38] Les informations
de ce § sont dues à l’excellente analyse sur la Cappa Magna d’un site non dédié
aux questions religieuses (comme quoi, tout peut contribuer au
Bien !) : (http://doutrebente.org/) et « Les archives
du Forum Catholique ».
[39] Par exemple la messe traditionnelle qu’il croit sans doute
« interdite », ce sera notre paragraphe c).
[40] C’est l’accusation-mystification de tous les procureurs de
l’Église qui rajoutent cette réprobation à leurs incriminations doctrinales. On
renchérit toujours avec cette
démagogique mise en cause pour son caractère populaire, facile, aisément
exploitable, qui excite ce qu’il y a de convoitise et d’envie dans l’homme.
C’est, dirions-nous aujourd’hui, le thème Marketing
bateau qui fait mouche à tous
coups. Et qu’on ne démontre JAMAIS. Il y a ainsi des thèmes qui se suffisent à
eux-mêmes, tenus pour vrais en vertu d’une qualité inconnue, jamais justifiés,
qui s’imposent sans vérification comme
de pures Essences, improuvées mais éblouissantes. Éblouir n’est pas éclairer !
[41] Elle en a l’usage mais
non la propriété ; dans le
droit romain antique on aurait
dit : « elle a l’usus, non l’abusus. » L'abusus est l'un des attributs du droit de
propriété, le droit de disposer de son bien, qu'il s'agisse de la disposition
juridique de son bien par l'aliénation (vente ou don) ou matérielle par la
destruction. D’où le terme actuel « abuser »
qui, strictement, signifie « se
défaire » &/ou « détruire »
un bien.
[42] Ainsi les états ou les Princes qui s’emparaient des biens
de l’Église, en les revendant, se
créaient une clientèle politique à sa dévotion, liée à lui par le forfait et le
rapt. On vit cela en Allemagne, en Suède, en Hollande, en Angleterre, en France
et même en Espagne et au Portugal durant les gouvernements éclairés des Aranda et
des Pombal qui pillèrent l’Église et expulsèrent les jésuites non sans saisir
leurs possessions.
« Les finances du Vatican
passent au vert. Pour la première fois depuis trois ans, les comptes du
Saint-Siège et du Vatican sont positifs, avec un excédent de 10 millions. Pourtant, les ressources en
provenance des diocèses et des fidèles connaissent une chute sérieuse (de
24,9 millions en 2009 à 18,8 millions en 2010).
Mais une gestion serrée (les dépenses ont
été réduites de 19 millions d’euros), conjuguée, pour les Musées du
Vatican, à une forte augmentation de la fréquentation, a permis de dégager ces
deux excédents. Tels sont les enseignements à tirer de la publication, samedi
2 juillet, des comptes du Saint-Siège et de l’État de la Cité du Vatican.
[44] Le Budget général est réparti en 3 postes
différents :
Le premier est le Saint-Siège, qui en 2004 enregistre 205,6 millions d’euros de recettes pour 202,6 millions d’euros de dépenses. Celles-ci sont principalement destinées aux 2663 personnes travaillant au sein de la Curie romaine (dicastères et organismes du Saint-Siège, 118 représentations pontificales auprès des nations, 9 sièges auprès des organisations internationales).
Le second concerne le bilan de l’État de la Cité du Vatican qui, toujours en 2004, enregistre lui aussi un résultat positif de 5,3 millions d’euros. En 2003, il était en déficit de 8,8 millions d’euros et, en 2002, de 16 millions d’euros. En 2004, il employait 1560 personnes au sein notamment de Radio Vatican, L’Osservatore Romano et la télévision CTV.
Enfin, le Denier de Saint-Pierre (dons effectués par les diocèses) atteint 43 millions d’euros, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2003. Ces fonds ont été destinés, sur volonté du Pape, « à des interventions caritatives visant à alléger les souffrances de populations touchées par des catastrophes naturelles, à soutenir des initiatives en faveur d’orphelins victimes de conflits armés ou du sida ». Remarquons que le budget du Vatican est relativement faible. Il suffit de comparer pour s’en convaincre. Il est par exemple deux fois et demi-inférieur à celui du Conseil général du Maine et Loire (497, 2 millions d’euros en 2005), et encore inférieur au budget d’une ville comme Angers (250, 27 millions d’euros en 2005). Le budget du Saint-Siège est donc à peu près égal à celui d’une ville moyenne française.
Le premier est le Saint-Siège, qui en 2004 enregistre 205,6 millions d’euros de recettes pour 202,6 millions d’euros de dépenses. Celles-ci sont principalement destinées aux 2663 personnes travaillant au sein de la Curie romaine (dicastères et organismes du Saint-Siège, 118 représentations pontificales auprès des nations, 9 sièges auprès des organisations internationales).
Le second concerne le bilan de l’État de la Cité du Vatican qui, toujours en 2004, enregistre lui aussi un résultat positif de 5,3 millions d’euros. En 2003, il était en déficit de 8,8 millions d’euros et, en 2002, de 16 millions d’euros. En 2004, il employait 1560 personnes au sein notamment de Radio Vatican, L’Osservatore Romano et la télévision CTV.
Enfin, le Denier de Saint-Pierre (dons effectués par les diocèses) atteint 43 millions d’euros, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2003. Ces fonds ont été destinés, sur volonté du Pape, « à des interventions caritatives visant à alléger les souffrances de populations touchées par des catastrophes naturelles, à soutenir des initiatives en faveur d’orphelins victimes de conflits armés ou du sida ». Remarquons que le budget du Vatican est relativement faible. Il suffit de comparer pour s’en convaincre. Il est par exemple deux fois et demi-inférieur à celui du Conseil général du Maine et Loire (497, 2 millions d’euros en 2005), et encore inférieur au budget d’une ville comme Angers (250, 27 millions d’euros en 2005). Le budget du Saint-Siège est donc à peu près égal à celui d’une ville moyenne française.
[45] Au sens obvie : un principe
est un axiome premier.
[46] Maldonat,
proprement Maldonato, né en Estrémadure en 1531, fut un des hommes des
plus savants de son siècle. Il entra en 1562 dans la Compagnie de Jésus, et se
signala dans l'enseignement de la philosophie et de la théologie au collège de
Clermont à Paris et à l'université de Pont-à-Mousson. Des accusations d'hérésie
et de captation d'héritage, imaginées contre lui par l'envie, furent anéanties
par une décision de l'évêque de Paris et par un arrêt du Parlement. Il mourut
en 1583 à Rome où l'avait appelé le pape Grégoire XIII, pour le faire travailler à l'édition de la Bible
des Septante. Maldonat a laissé plusieurs ouvrages, dont quelques-uns ont
été imprimés après sa mort. Le plus important est un excellent Commentaire sur les Evangiles, dont la
meilleure édition est celle de Pont-à-Mousson, 1596.
[47] Commentaire de la
Sainte Bible de l’abbé Louis Claude Fillon († 1927).
[48] « La chaîne d’or » tome2 page 238-239.
[49] On se demande en effet sur quoi ils fondent leur parti pris destructeur ?
[50] « Menteuse »
car le vrai but de Judas n’était pas
de vénérer la pauvreté mais de voler les
biens de l’Église ; Judas, qui tenait la bourse des Apôtres et la
détournait s’inquiétait des dépenses qui le privaient de sa filouterie. Méfiez
vous des idées d’apparence morales qui masquent les vilaines doctrines et les
actes mauvais. On cherche toujours à
justifier les perfidies par les idéalismes au visage honnête.
[51]
Sous Tibère, un soldat des cohortes de vigiles, à Rome, gagne 150 deniers par an (plus les primes).
Un fantassin légionnaire 225 deniers, un fantassin auxiliaire ou un rameur de
la flotte 75 d / an (plus les primes toujours !). C'est alors honnête salaire.
Donc les 300 deniers correspondent à deux ans de solde pour un militaire de base. Aujourd'hui, ce serait donc plus de 2 ans de SMIC (± 16000 € / an 2011).
Donc les 300 deniers correspondent à deux ans de solde pour un militaire de base. Aujourd'hui, ce serait donc plus de 2 ans de SMIC (± 16000 € / an 2011).
[52] C’est toujours la justification truquée des réformateurs de
« revenir au Christ », mais en l’imposant aux autres, ce qui les
dispense souvent de le pratiquer pour eux ! Les vrais saints prêchèrent la vertu et la pauvreté par l’exemple, pas par la controverse et
les faux procès.
[53] « Après »,
mais après QUOI ? Toujours le
mystère, enveloppé d’une énigme. Mais toujours inquiétant, car le secret est
une dissimulation redoutable.
[54] Tels ceux traités dans le livre du cardinal que je me suis
appliqué de rectifier.
[55] Le cardinal Journet écrivit en 1963 un petit opuscule de
104 pages intitulé « Le dogme chemin de la Foi »dans l’excellente (et
défunte) collection « Je sais- Je crois ». Tout y est dit de la
nécessité des dogmes pour nous conduire à la Lumière surnaturelle, donc au
salut.
[56] Sans doute parce
qu’elle n’a pas non plus de passé !
[57] Mais quand j’émets une proposition de Foi contenue dans le Credo ou
dans le Dogme de l’Église, je suis
assuré d’être, là, personnellement infaillible
par communion à l’infaillibilité du
Magistère ecclésiastique catholique. L’Église, en quelque sorte, m’investit de
son infaillibilité. Ce n’est pas orgueil ou présomption de croire ainsi car
ce n’est pas de ma personne que
jaillit la vérité mais de Dieu pour Lequel nous
ne sommes ici que le canal. Pour prendre un exemple qui illustre un
propos qui pourrait sembler exorbitant, si
je dis que Dieu est Un en trois Personnes unies consubstantiellement mais
distinctes, proposition qui excède les capacités de ma raison, je ne fais qu’exprimer une doctrine de FOI
obligatoire pour la sanctification. J’exerce ce faisant le privilège
d’infaillibilité de l’Église.
[58] Néanmoins appuyée par un témoignage digne de la plus haute
crédibilité provenant de Genève où Le Gendre lors d’une conférence a admis que
le cardinal était une « pure fiction ». Nous le confirmera-t-il un
jour publiquement ?
[59] C’est ici que l’on peut admettre que l’inexistence du cardinal
ne change rien au débat ; ce sont les idées que l’on combat avec d’autres
idées, l’homme est sans importance, tout du moins dans la controverse de fond.
[60] E.Gilson « Constantes
philosophiques de l’Être » VRIN 1983